- Pourquoi l'avez-vous tué ?

- Parce qu'il avait blasphémé !

- Vous l'avez entendu ?

- Non, on me l'a dit.

- Et ça suffit pour le tuer ?

- Oui. Il s'est moqué de Dieu.

- Il montrait un dessin, à ceux qui voulaient le voir.

- Ce n'est pas un dessin, c'est une injure.

- Mais vous ne l'avez pas vu...

(On ne va pas s'en sortir !)

- Vous pouviez lui parler, lui dire votre mécontentement, sans le tuer.

- Il n'y a pas à parler. C'est un mécréant. Il devait mourir.

- Nous sommes dans une société où chacun est protégé, où chacun peut demander justice.

- La justice, c'est Dieu qui l'a dit. Le blasphème, c'est la mort.

- Mais il y a la justice des hommes...

(Est-ce qu'il va comprendre ?)

- Qui vous a dit de rendre la justice ?

- Dieu.

- Coment vous l'a-t'il demandé ?

- En me disant de faire respecter sa loi. Comme tous les croyants.

- Mais nous ne vivons pas comme ça ici.

- Vous aussi, vous tuez. Vous m'avez tué.

- Parce que vous étiez un danger pour les autres.

- Non. Je ne tue que les mécréants blasphèmateurs.

(Inutile de poursuivre ! Sans la raison, il n'y a pas humanité.)