Miracle à Lourdes !
- Tu dors, Louis ?
- ...
« François Morin »
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Autant trouver une aiguille dans une botte de foin !
Affinons la recherche.
« François Morin Copains d'avant »
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Louis pourrait sans doute reconnaitre son ami parmi tous ces portraits ?
Comment lui dire ? Possible qu'il n'apprécie pas l'initiative.
Retrouver François Morin sans lui en parler ? Une très mauvaise idée Emma, oublie ça tout de suite.
Il est minuit passé. Je referme l'ordinateur et je m'allonge. Mes yeux s'habituent à l'obscurité baignée par une éclaircie nocturne. Je gamberge.
Un ami d'enfance reste à jamais cher à notre cœur.
Au plafond, les questions tournent en boucle. J'arrête de fixer le plafond, je ferme les yeux.
Impossible de m'endormir. C'est sûrement la pleine lune. Mes yeux restent ouverts sous mes paupières et je vois défiler les 400 visages de François Morin.
Je me tourne sur le côté droit.
Le matelas est ferme, beaucoup trop ferme finalement. Ma hanche me fait souffrir.
Je me retourne sur le côté gauche. Fugace, la douleur se déplace à gauche.
Cette literie n'est vraiment pas à la hauteur du standing de l'établissement.
Payer un tel prix pour ne pas fermer l'oeil... Ce ne serait vraiment pas un caprice d'en faire part à la Direction de l'Hôtel.
Je ne peux pas appeler la réception sans réveiller Louis. J'irais bien leur expliquer de vive voix.
C'est décidé ! J'enfile un jogging et me faufile sur la pointe des pieds. Je referme la porte avec précaution.
Les couloirs sont déserts à cette heure tardive.
- Bonsoir madame. Que puis-je faire pour vous ? interrogea le veilleur de nuit.
- Je n'arrive pas à dormir. Le matelas est beaucoup trop ferme. Auriez-vous un remède ?
- Nous disposons de surmatelas en authentiques plumes d'oie qui, d'après nos clients, procure une sensation de douce apesanteur.
- François Morin ! François Morin ?! C'est votre nom ?
- Comme vous le voyez écrit sur mon badge. Je suis désolé si la literie...
- Oublions la literie, voulez-vous. Parlez-moi de vous ?
- Pardon ?
- Un caprice de bourge sans intérêt. La literie est excellente, en vérité.
- Pardon ?
- Avez-vous vécu à Bourges dans votre enfance ?
- Oui en effet mais il est bien tard pour parler d'un passé si lointain. Vous devriez regagner votre suite Madame Sansoussi.
- Excusez mon indiscrétion mais avez-vous fréquenté le Lycée Jacques Cœur ?
- Comme des centaines d'autres étudiants berruyers. Qui êtes-vous et pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? Vous me connaissez ?
- Y a-t-il eu plusieurs François Morin à Jacques Cœur ?
- Non. Pas d'homonyme à ma connaissance ces années-là. Allez-vous me dire ce que vous voulez ?
- J'y viens. Vous rappelez-vous avoir connu un certain Louis Frère ?
- Louis Frère... Une éternité que je n'ai pas entendu prononcer son nom. Vous connaissez Louis ?
- Donc vous vous souvenez de lui ?
- Comment pourrai-je oublier mon ami d'enfance ?
- Cela va vous paraître totalement insensé mais Louis séjourne en ce moment même à l'hôtel. Nous occupons la suite Master.
- Madame Frère ? Je suis honoré de rencontrer l'épouse de Louis.
- Pourquoi, le mariage est une obligation dans votre hôtel ?
- Pardon ? Comment va Louis ? Je serais si heureux de le revoir.
- Croyez-vous au plus grand des hasards, François ?
Louis ne va jamais me croire. Non, il ne va jamais me croire...
Emma remonta quatre à quatre les marches pour annoncer la nouvelle : un miracle à Lourdes ! Un miracle à Lourdes !
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