Si j'avais su.

2 minutes de lecture

L'avantage, avec eux, c'est qu'on n'est jamais déçu. Un enfant, reste un enfant. On sait à quoi s'attendre non ?
Et bien non ! Et j'en ai la preuve sous les yeux. Quand j'ai décidé d'organiser cet anniversaire pour mon fils, j'aurais dû me casser une jambe. Cette ribambelle de mouflets, courant partout en hurlant, c'en est trop.
Quatorze heures à dix-sept heures ? Mais qu'est-ce qui m'a pris de donner un horaire pareil. Quatorze heures à quinze heures aurait été largement suffisant, surtout pour mes tympans. Je suis au bord du désespoir. Je ne sais plus comment faire pour les occuper ! Un gamin vient de se jeter dans un buisson épineux. Ses copains se foutent de lui alors que je retire une à une les aiguilles plantées un peu partout sur son corps.
Mon fils a voulu un anniversaire déguisé, thème imposé, les cow-boys et les Indiens. Quelle ne fut pas ma surprise, de découvrir un morveux dans mon parterre de roses en train de creuser la terre.

  • Je peux savoir ce que tu fais jeune homme ?
  • Je suis un pionnier et je cherche de l'or m'dame ! m'annonce-t'il comme si c'était évident.
  • Et bien, tu serais gentil de laisser mes rosiers en paix, je peux t'assurer qu'il n'y a pas d'or ici.

Il hausse les épaules et s'en va retrouver ses copains, sûrement pour dire à mon fils, combien sa maman est reloue.
Il y a une petite fille avec une jupe à frou-frou orange et un t-shirt rose fluo. Le tout accompagné de baskets bleu électrique. Un outrage pour les yeux. Elle s'avance vers moi et vu la tête, ça ne va pas me plaire

  • Maman de Titou, tu peux informer les garçons que je suis la princesse et qu'ils doivent tous m'obéir ? me demande-t-elle.
  • Oh, tu sais, jeune demoiselle, cela m'étonnerait qu'ils m'écoutent. Ce sont des garçons et ils n'en feront qu'à leur tête.

Voilà qu'elle se met à taper du pied. Son teint vire au rouge, mince alors, elle va exploser Punky Brewster.

  • Je suis une princesse ! Se met-elle à hurler.

Les garçons s'arrêtent de jouer pour la regarder. L'un d'eux, le petit roux, haut comme trois pommes, aux si beaux yeux verts, mais avec le râtelier qui se fait la malle, se met à lui crier :

  • Hé, la forfière, arrête de nous faouler, t'es pÔ une prinfefe !

Je ne peux pas me retenir et j'explose de rire. Poil de carotte ne comprend pas mon hilarité, ce qui ne fait que de la redoubler.
Sur le chemin, devant la maison, j'entends des parents qui arrivent. Merci mon Dieu, j'en ai bientôt terminé.
Un à un, les enfants prennent congé. Je suis complètement flappie, la journée n'a pas été de tout repos. Alors une fois tout le monde parti et mon fils enfermé dans sa chambre avec ses nouveaux jouets, je me sers enfin un verre de rosé, installée sur la terrasse, les doigts de pieds en éventail.
Faites des mômes qu'ils disaient ! Tu parles, si j'avais su, j'aurais plutôt avalé.


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 7 versions.

Vous aimez lire Lou C ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0