La brigade entière était coincée à l'intérieur, les démineurs avaient été appelés mais ça faisait bien deux heures qu’on les attendait. Le courant avait sauté et la pénombre envahissait la pièce d’ordinaire si éclairée, soulignant un silence inhabituel et oppressant.

• M’enfin qu’est-ce qu’ils foutent ! c’n’est pas vrai on va être à la bourre pour le coup de feu là !
• Chef ! je crois que de toute façon le restau il est fermé pour ce soir…
• Ne dis pas de bêtises Léon, on n’va pas perdre tout le frigo à cause d’un colis quand même !

Une sirène retentit dans le lointain accompagnée d’une lumière bleue qui envahissait la cuisine par intermittence.

• Ha ! enfin c’n’est pas trop tôt ! ils auraient pu nous faire sortir avec les clients tout de même.
• Chef, le colis est juste devant la porte des cuisines, il n’faut pas ouvrir ils ont dit.

Le téléphone retentit les faisant sursauter.

• Léon ! ne reste pas planté là, apporte-moi ce téléphone !
• Oui Chef !

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Les policiers s’affairaient à délimiter un périmètre de sécurité avec un ruban de plastique jaune qu’une pluie cinglante essayait de détacher aussitôt. Des badauds curieux s’agglutinaient aux alentours malgré les forces de l’ordre et les éléments qui se déchaînaient de plus belle.

• Bonjour, ici le commissaire Dugland, comment ça se passe chez vous, Chef ?
• Oh, bonjour commissaire, tout va très bien merci, vraiment c’est au poil… mis à part le fait que ça fait DEUX HEURES QU’ON VOUS ATTEND, BORDEL !
• Heu, oui… désolé, c’est Josiane qui a pris l’appel et elle a cru que vous lui faisiez une blague comme d’habitude…
• UNE BLAGUE ? À 20 HEURE ?
• Bon, bon, calmons-nous, je vous envoie le gars, il va nous faire ça comme un chef… heu… aux petits oignons… enfin vous voyez ce que je veux dire.

Le commissaire toussa dans sa main en se grattant la tête puis il regarda son téléphone et s’interrogea encore une fois sur son choix de carrière.

• Envoyez-moi le démineur, Josiane, et dites-lui de se magner les miches le chef n’est pas d’humeur aujourd’hui…
• Bien commissaire.

Quand le démineur arriva avec son matériel, le commissaire jeta son mégot de cigarette avec désinvolture et l’entraîna vers le colis abandonné.

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Au fond de la salle à manger, contre la porte de service, se tenait la boîte mystérieuse. Elle n’était pas plus grosse qu’une boîte à chaussure et semblait bien inoffensive parmi les chaises renversées. Des bris de verre craquaient sous les chaussures des deux hommes qui avançaient doucement vers l’objet incriminé.

• Restez ici commissaire, je dois y aller seul maintenant.

Le démineur enfila sa tenue et s’approcha. Il observa la boîte, c’était effectivement une boîte à chaussure sur laquelle était écrit : la boîte à conneries...

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• Arthur ! éteins et viens manger !