Chapitre 1.

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Inconfortablement installée dans sa chaise de bureau à moitié en lambeaux, une jeune femme s’agite n’arrivant à se concentrer sur cette chose pourtant si facile… Créer l’homme parfait n’est pas la mer à boire…

Zoé s’est mise en tête de créer un robot humanoïde parfait. Il devrait ressembler à un mélange de stars magnifiques du genre Brad Pitt... Son petit frère de 20 ans, assez joli garçon, assiste à cette expérience en tant que cobaye et assistant.

-Eureka, j’ai trouvé, Eliot, viens par ici !

-En est tu sure Zoé ? Je ne suis as ignorant, je sais ce qui s’est passé la dernière fois que tu as tenté une invention de ce genre…

-Ne sois pas idiot et suis-moi. De toute façon, je vais juste faire un scan rapide de toi afin de reproduire les parties de ton corps. Le cerveau robot est prêt il ne me faut plus qu’une matière caoutchouteuse afin de faire office de peau.

Eliot accepte à contrecœur, à peine rassuré et se dirige vers son ainé, timidement. Il la suit dans un passage dont l’entrée est dissimulée deirèrre son lit et entre dans son laboratoire blanc immaculé. Au milieu de celui-ci, trône une sorte de lit recouvert d’un toit. Zoé l’indique à son frère avec un geste disant : Tu peux t’y installer. Ce dernier hésite longuement avant de faire ce qu’elle lui demande. Il entre dans la machine et referme le couvercle sur lui. A cause de la séparation opaque, Zoé ne pouvait voir que la silhouette de son frère, tendu, se demandant ce qui allait se passer. Un ordinateur était relié à la cabine et Zoé s’en approcha. La cabine fut illuminée d’une lumière blanche quand elle passa sa main au-dessus de l’écran. Sur celui-ci se trouvait le dessin du corps d’Eliot en 3D qu’elle pouvait inspecter pour qu’elle puisse voir quelles formes donner à sa création. Son frère poussa le couvercle et une vapeur blanche sortit en même temps que lui.

-C’est bon, tu peux disposer ! dit Zoé en agitant la main comme à un petit chien.

-Suis-je libre ?

-Oui.

-Pour toujours ?

-Dans tes rêves, nous avons un pacte toi et moi, je te rappelle.

-Ah... Oui…

Eliot s’en va sur cette note peu joyeuse pour lui. Il regagne son appartement quelques rues plus loin que celui de sa sœur. Arrivé dans sa chambre, il s’étale sur son lit et se prend la tête dans ses mains. Sa vie est loin d’être facile, il sert de cobaye à sa sœur à cause d’un pacte tenu avec sa sœur, il y a bien longtemps alors qu’il a promis qu’il veillera sur elle à la mort de ses parents il y a maintenant un an. Le problème c’est qu’elle est beaucoup plus maligne que lui. Ses amis s’en moquent souvent car lui, il est fort et beau mais pas intelligent. Ça, il le reconnait, combien de fois sa sœur le lui a fait comprendre ? Il ne le compte même plus. « Père, mère, aidez-moi ! Je n’en peux plus… » Des supplications muettes, ça il en a fait, bien que personne ne lui soit venu en aide. Le projet actuel de sa sœur lui fait de plus en plus peur. Créer un robot capable d’émotion, doué de la parole et capable de bouger marque le début de la fin… Le pire, c’est qu’il connait les capacités de sa sœur et qu’elle saura triompher, pas contre les robots mais contre les humains. Et c’est de ça dont il a peur

Chez Zoé ;

La jeune femme travaille à une vitesse hallucinante : Elle a déjà réussi à se procurer, grâce à son imprimante 3D, le corps de son robot. Il ne lui reste plus qu’à créer les yeux à enfoncer dans leurs orbites et à les connecter au cerveau ainsi que les cheveux mais pour ça, elle utiliserait une perruque. Elle recule de trois pas et admire son œuvre.  Si on ne regardait pas le haut du visage, on croirait regarder un vrai homme, des plus parfaits. Ses lèvres paraissaient être faites pour embrasser (c’était le cas) sa peau avait l’air tellement douce… Zoé baissa les yeux et se rendit compte qu’il était dévêtu. Elle s’empressa d’aller chercher les vêtements qu’elle avait « empruntés » à son frère. Tout en l’habillant, elle pensa à sa création, elle avait fait en sorte que chaque robot pouvait avoir un enfant peu importe le sexe qu’il était. Bien sûr, si le sien devait se reproduire avec quelqu’un, c’était elle.

--Et voilà, de magnifiques globes oculaires.

Zoé finalisa son androïde et lui enfonça les deux sphères dans ses orbites en sautillant d'excitation, pleine de joie. Avec délicatesse, elle frôla la paume de sa main. Ses yeux s'ouvrirent instantanément. D'une voix grave et sensuelle, son invention la salua ;

--Bonjour maîtresse Zoé, quel est mon nom ? 

Elle réfléchit un instant, 

--Sri, je vais t'appeler Sri. 

Ce nom lui était venu comme ça, c'était un diminutif de. Superbe Robot Intelligent. Facile à trouver n'est-ce pas ? 

--Sri est mon nom et je vous aimerai, Zoé. 

Que ce robot est intelligent ! Dès le début, il a compris quel était son but dans la vie. 

Chez Eliot ;

Eliot se leva après une courte sieste imprévue et décida d'enfin aller chez Jeanne, sa petite-copine à qu'elle il avait posé un lapin quelques heures plus tôt à cause de l'expérience de sa sœur. Il repensa à ce pacte qu'il avait fait avec elle, de ce jour affreux où, dès ses cinq ans, son destin avait été cellé. 

15 ans plus tôt ;

Eliot marchait tranquillement le long de l'avenue où habitait sa grand-mère Soraya. Il comptait les numéros des boîtes aux lettres :68,70 et... 72 ! Il était suivi de près par sa sœur de 8 ans, le sourire narquois aux lèvres se moquant visiblement de lui. Il sonna à adresse indiquée et un gars d'une trentaine d'années pointa son nez, cassé, en dehors de chez lui :

​​​​​​--Qui va là ? 

Il grogna apercevant deux bambins sautillant devant sa porte. 

​​​​​​--Monsieur, z'peut voire Mamy Soso ? 

​​​​​​--Bouges de là, gamin ! 

​​​​​​--Mais z'veut voir Mamy Soso ! 

​​​​​​--J'connais pas ta grand-mère saucisse. Maintenant, foutez le camp.

--Ouiiiinnnnnnn. 

Eliot se précipita comme un fou dans la maison en criant à tue-tête :

​​​​​​--T'as kidnappé Mamy Soso, t'as kidnappé Mamy Soso... 

 II se dirigea vers la cuisine en essayant d'imiter les chevaliers, sauvant les princesses dont les contes, il s'empara d'un couteau bien pointu et s'approcha dangereusement de l'homme. Il commença à courir vers lui, se prit les pieds dans un tapis, effectua un vol plané et atterrit sur le monsieur, qui reçut le couteau dans la poitrine. Zoé le tira précipitamment hors de la maison, ferma la porte et l'entraina chez eux, quelques rues plus loin, Eliot ne comprenait en rien ce qui s'était passé. Il était couvert de sang. Heureusement pour eux, c'était pendant les vacances donc personne ne traînait dans les rues. 

Le lendemain, un article paru dans le journal disant ceci :

Matthew Bruno a été retrouvé mort, assassiné dans sa cuisine, un couteau de cuisine enfoncé dans la poitrine. C’était un dangereux assassin.

Zoé avait caché à son frère que sa grand-mère n’habitait pas dans cette rue, ni même dans le pays qu’elle avait indiqué à son frère. Rien de tel qu’une petite blague de temps en temps, elle n’aurait jamais fait ça en sachant qu’un homme serait mort. Bien au contraire, elle aurait tout fait pour l’éviter. Elle fit chanter son frère par ce qu’elle appela un pacte. Elle le dénoncera pour crime à moins qu’il ne devienne son assistant. Autrement dit, son esclave.

 Assise sur une chaise longue au bord d’un grand bateau, à St Tropez, Zoé contemple les mouettes, pas pour se reposer, loin de là… Mais pour alimenter son esprit diabolique avec leurs ricanements. À côté d’elle se prélasse Sri, SON Sri qu’elle avait conçu. On aurait vraiment cru voir un bel homme, il avait des yeux doux et une coiffure à la mode surfer, son regard à lui aussi se perdait dans l’horizon. Il avait un air de regret, un air perdu, cela intrigua Zoé, il avait à ses côtés la femme la plus intelligente de l’univers, sa génitrice, l’esprit déplacé de cette dernière interpréta cette distraction comme le fait qu’il rêvait des prochaines journées… ou nuits… qu’il allaient passer ensemble.

 Zoé, elle pensait à créer deux autres robots qui se reproduiraient jusqu’à ce qu’il y en ait assez pour servir chaque humain de l’univers. Ce serait un rêve. Perdue dans ses pensées, elle abandonna le paysage pour se diriger vers sa cabine, ses nouveaux robots étaient entièrement prêts. Contrairement à Sri, ils n’étaient pas assez sensibles pour s’allumer au moindre coup de vent. Elle les anima alors d’un bon coup de pied aux fesses, ce qui fit de l’effet .

--Bien maître, dirent-t-ils d’une seule voix. Que voulez-vous de nous ?

-Je veut que vous nous servez, moi et mon robot. Ensuite, laissez la vie faire les choses.

--Quel sont nos nom ?

--Débrouillez vous pour les trouver. Voici votre cabine.

Zoé leur indiqua un débarras assez petit. Ils entrèrent dedans. L’un deux prit la parole :

--Tu me parait féminine, je t’appellerais Lola.

L’autre sourit, elle était vraiment belle.

--J’aime ça, et toi, je te nommerais bien Thimoté, ravie de faire ta connaissance.

--Moi aussi.

C’est ainsi qu’une amitié -rien de plus- naquit entre deux robots humanoïdes.

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