Rencontre
Je suis fatiguée, mais je ne dors pas. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Je n'y arrive pas à cause des bips que fait la machine reliée à mon doigt. C'est parce que je suis mal oxygénée, m'a dit le docteur. C'est pour ça que je suis tenue en laisse par cette grosse bonbonne. Je ne comprends pas pourquoi ça pèse si lourd. C'est que de l'air ! Pareil, les lunettes à oxygène... ça se porte sur le nez les lunettes ! Hors là c'est un tuyau qui passe en-dessous. Mais le pire, c'est le patient dans la chambre d'à côté. Il ronfle si fort que je l'entend de mon lit ! Du coup, je lis.
21h00, je pose le livre et essaie à nouveau de m'endormir...
22h… Mais il s'arrête jamais !
23h07, alors que je deviens folle, on frappe à ma porte.
— "Oui ? je réponds, persuadée qu'il s'agit d'une infirmière.
C'est alors que je vois une tête passer dans l'entre baillement.
— Je peux entrer ? me demande la jeune fille.
J'acquiesce silencieusement, excitée par cette nouvelle rencontre.
— Je peux ? fait-elle en désignant le bout de mon lit.
J'acquiesce de nouveau en repliant les jambes.
— Tu t'appelles comment ?
— Lola, et toi ?
— Audrey. Ça fait combien de temps que tu es là ?
— Depuis aujourd'hui, et toi ?
— Un mois.
Je suis étonnée de savoir que l'on peut rester autant de temps ici.
— Tu as quoi, sans vouloir être indiscrète ?
— La mucoviscidose.
— Moi aussi ! me sourit Audrey.
Je lui rends son sourire. C'est la première fois que je rencontre une personne qui a la même maladie que moi.
— Tu aimes Grégory Lemarchal ?
— Bof, c'est pas mon style.
— Pareil, j'aime pas. Sous prétexte qu'on a la même pathologie que lui, on devrait aimer ce qu'il fait. Non, moi je suis plutôt Evanescence.
— Je connais pas.
Elle me fit écouter un morceau et nous discutâmes jusqu'à minuit.
— Bon je vais y aller. On se dit à demain ?
— A demain.
Je souris en m'endormant sous les ronflements du dormeur.
Ceci m'est réellement arrivé, je ne remercierai jamais assez Audrey pour ces fameuses soirées qui ont été un énorme réconfort !
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