Vivre, ce n’est pas mourir
Vous vous dites sûrement qu’au mieux je ne suis qu’un pauvre garçon consensuel et mou, au pire que je ne vaux pas mieux que le pire des trolls et que je mérite des gifles. Mais laissez-moi une chance de m’expliquer.
Commençons simplement. On l’oublie souvent, mais la vie n’est rien de plus qu’une lutte perpétuelle contre la mort. Nos lointains ancêtres passaient tout leur temps à trouver de la nourriture, chercher des abris et éviter les prédateurs. Une blessure grave ou une maladie pouvaient être fatales et le danger pouvait se cacher partout. Malgré notre force, notre ingéniosité, rien n’a vraiment changé. La nourriture, par manque ou excès, est toujours à l’origine de centaines de millions de mort par an. De même pour les maladies qui ne cessent d’adopter de nouvelles formes. Et si les loups tendent à être éradiqué, l’homme a de toute façon pris sa place pour les autres hommes. Quand bien même la vie demeure bien plus facile et moins dangereuse au XXIème qu’à n’importe quel moment de notre longue histoire, nous devons toujours nous battre pour ne pas mourir. Toujours penser à s’alimenter, trouver un toit, se soigner et éviter le danger.
La vie ne serait donc qu’un combat de boxe tragique face à la mort dont l’issue est déjà décidée à l’avance ? Il est possible de se contenter de cela. Mais je préfère voir les choses autrement. Plutôt qu’une guerre perdue d’avance, je vois en la vie une quête des cieux. Un processus permettant à l’espèce la plus immature du règne animal devenir une étoile brillant de mille feux. Car ne pas mourir, ce n’est pas que simplement survivre, c’est aussi se transcender. C’est dépasser sa condition de pauvre mortel et de parvenir à toucher du doigt l’éternité. C’est cette volonté irrationnel et presque risible qui est la source des plus beaux et grands accomplissements de l’humanité. Ce qui lui a permis de ne pas mourir malgré plus de trois cent mille années d’existence.
Bref, vivre, c’est tout ce que nous faisons par passion. C’est ce qui fait battre nos cœurs et peuple nos nuits de rêves. Il est dur de faire le beau et le bien, mais il s’agit de la lutte de notre siècle. Notre lutte pour ne pas mourir. Notre façon de vivre.
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