Nuit de rêve

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J'étais allongée sur le côté, le visage tourné vers le mur. Le bruit sourd d'un objet tombé sur la moquette m'avait sortie du rêve que je faisais. Et quel rêve !

Jules venait de rentrer, il s'était porté volontaire pour aider J-M à préparer le jeu de piste du lendemain. Les élèves allaient s'amuser.

Osant à peine bouger, j'observais à la dérobée mon nouveau collègue qui, me pensant certainement endormie, se déplaçait avec lenteur, et une grâce qui lui était propre.

Dans le miroir en pied, disposé dans un coin de la chambre, je distinguais sa silhouette, alors qu'il commençait à se déshabiller. Il enleva tout d'abord son pull, laissant apparaître un dos parfait, parsemé de grains de beauté que j'avais envie de goûter un par un.

La lune rejetait sa douce lumière dans la chambre et cet homme, si tendre d'habitude, prenait des allures de fauve, se transformant peu à peu en l'incarnation de mes désirs enfouis et inavouables.

Il avait passé sa main dans ses boucles sombres, ce qui me permit d'admirer le jeu de ses muscles, tout en sensualité et en virilité contenues. J'aurais aimé que cette main s'égare dans mes cheveux, continue son chemin le long de ma nuque et se perde dans l'exploration de mon corps.

Il abaissa son bras en soupirant légèrement et entreprit de défaire la boucle de sa ceinture. Je me mordis la lèvre pour taire mes gémissements. Mais trop tard. Il laissa son geste en suspens. D'un mouvement délibérément lent, il se retourna et m'offrit un sourire narquois, ses yeux croisant les miens et achevant de me consumer. Si j'avais commencé à nourrir bon nombre de fantasmes en ne regardant que son dos, je finirais certainement en enfer pour toutes les pensées qui me passaient par la tête en le voyant de face. Un torse alléchant et des hanches étroites qui me donnaient envie de le chevaucher jusqu'à la mort. Le duvet entourant ses tétons et les poils qui parsemaient son bas-ventre agissaient sur moi tel un appel à la lubricité. Je m'imaginais passer la pointe de ma langue le long de son ventre, de haut en bas, jusqu'à atteindre la ceinture de son boxer. Je voulais laisser ma marque sur son corps, le mordre là, juste là...

Ma respiration se fit plus saccadée quand je me rendis compte qu'il s'approchait de moi. Je me relevai sur mes coudes alors qu'il ôtait la couverture. Il se pencha et je sentis son souffle chaud près de mon oreille, sa barbe naissante me piquant délicieusement, ses lèvres sensuelles et légèrement humides glissant sur mon cou. Je frissonnais. N'y tenant plus, je plaçai ma jambe autour de sa taille et le fis basculer sur le lit. Qu'il était beau, sous moi, son regard étonné, sa main s'avançant vers ma joue, un doigt glissant sur ma nuque jusqu à atteindre la naissance de mes seins. D'un geste brusque, j'attrapai ses poignets et les plaquai de chaque côté de sa tête. Il souleva ses hanches en une invitation silencieuse et je sentis son membre pulser à travers les couches de tissus qui nous séparaient, pas pour longtemps. Je me penchai pour embrasser son torse, savourant sa peau salée, m'enivrant de son odeur de sueur si masculine. Je fis glisser ma langue sur son sternum alors que, plus bas, nos bassins avaient pris leur propre rythme et s'activaient en une danse langoureuse. Je mordis ses tétons tour à tour, les suçant comme si ma vie en dépendait. Relevant la tête pour croiser son regard, sûrement aussi embrumé de désir que le mien, j'entrelaçai nos doigts, savourant le contact de sa paume si douce et chaude, admirant le contraste entre mes doigts et les siens si longs et fins. Des doigts de musicien.

Il approcha son visage du mien, pour me quémander un baiser. Au moment où nos lèvres allaient enfin se rencontrer, un bruit sourd me fit sursauter.

J'ouvris les yeux, me retrouvant face au mur. En me retournant, je vis Jules près de la porte, l'air penaud.

"Désolé. Je ne voulais pas te réveiller. Rendors-toi ", s'excusa-t-il avant de se diriger vers la petite salle de bain.

"Y a pas de mal", répondis-je, confuse et affreusement gênée de constater que ma main s'était réfugiée un peu trop bas, dans mon pantalon.

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