24. Le camp
- Regarde Lilith, nous arrivons.
Ces mots du Père réveillèrent l’enfant qui s’était assoupie dans la calèche, bercée par le pas répétitif et rassurant des chevaux. Ils passèrent la porte principale, encadrée par de hauts murs qui clôturaient le camp afin d’en restreindre l’accès. Le commandant Maty allait à cheval devant eux, leur ouvrant la voie.
La garnison et nos voyageurs furent conduit au Général, véritable horloger de cette imposante assemblée militaire. Après avoir donné ses instructions, afin que la garnison nouvellement arrivée gagne ses quartiers, il en vint à nos voyageurs.
- Père Gabriel, Lilith, au plaisir de vous recroiser dans le camp les salua le Général Maty en les gratifiant d’un hochement de tête avant de prendre congé pour mener ses hommes dans leur quartier d’hiver.
Le Général en chef des garnisons observa le médecin et l’enfant en silence laissant le vacarme de la garnison s’éloigner. Il jeta un œil au jeune chien qui les accompagnait, sans faire plus de commentaire. S’il fut surpris par la présence de la petite, il n’en fit pas soupçonner la moindre lueur dans ses yeux.
- Docteur Cargent, le salua le militaire, bienvenue. C’est toujours un plaisir de vous retrouver dans notre camp. Je vois que vous n’êtes plus seul. Du renfort en perspective, sourit-il à l’enfant.
Lilith fut interpellée par les paroles du militaire, qui poursuivit.
- Votre voyage a sûrement été épuisant, mais si vous permettez mon manque de courtoisie de remettre à plus tard votre répit, j’ai une chose à vous montrer qui devrait vous plaire.
Sans plus tarder il les conduisit devant un imposant bâtiment en énonçant, non sans fierté et avec une pointe d’émotion dans la voix :
- Le nouveau centre de santé est à vos ordres Docteur. Si je puis vous faire visiter.
Le Père Gabriel, qui s’amusait de voir le général animé par l’impatience enfantine devant son nouveau jouet, l’y encouragea d’un geste, indiquant qu’ils le suivaient.
Force était d’admettre que lui-même eut grand mal à contenir son plaisir au fur et à mesure de la visite. Aucune pièce ne fut omise ; ni l’entrée lumineuse au plafond vertigineux qui s’ouvrait sur le deuxième étage, ni les salles de soins et d’opération du rez-de-chaussée jouxtées par de plus petites pièces où était entreposé le matériel, pas plus que les dortoirs des malades au second niveau et les salles de repos. Lorsque qu’ils crurent avoir fait le tour du bâtiment, le sourire malicieux du Général se fit plus grand encore et il les conduisit à l’extrémité du bâtiment. Une porte s’ouvrit sur un escalier étroit au sommet duquel ils découvrirent une enfilade d’à peine quelques pièces. C’était modeste, bien sûr, mais intime et confortable.
- Vous êtes ici chez vous.
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