30. Intervention militaire
Le général en chef était resté à distance. Pas trop loin, pour entendre ce qu’ils se disaient. Pas trop près, de façon à ne pas les importuner. Il avait essayé d’intercéder pour aider l’homme qui était devenu, avec les années, son ami. Paradoxalement, le militaire, qui se refusait à la confession auprès du camarade en qui il voyait le seul Docteur Cargent, avait plus d’une fois reçu les confessions de ce dernier. Parfois celles du Docteur, parfois celles du Père. Il admirait cet homme capable de reconnaître ses erreurs.
Cette enfant était son salut, peut-être n’en avait-il pas encore conscience ou, il se refusait encore à se l’avouer. Cela viendrait, comme pour ses erreurs, il en prendrait conscience, avec le temps. Du moins si la situation actuelle s’arrangeait entre le Docteur, le Père et la fille.
Il se devait d’intervenir pour débloquer la situation. Ce ne serait pas une première ; il avait déjà réussi à aider le Père Gabriel par le passé. Il pouvait en faire autant avec l’enfant. Ils se ressemblaient. Comme sur le champ de bataille, il fallait connaître son ennemi, ses forces et ses failles. Il avança au-devant d’eux et appela, laissant deviner l’habituelle autorité militaire sous-jacent et faisant fi de ne pas voir Lilith.
- Docteur Cargent. Oh pardon, Père Gabriel. Je n’avais pas vu que Lilith était encore avec vous.
Lilith se décomposa. Tous ses efforts pour contenir ses émotions furent anéantis en une fraction de seconde. Elles se déversèrent aux yeux de tous, parfaitement visibles
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