Préambule
2145. Ce qui devait arriver arriva. Tout le monde l'avait prédit. Les scientifiques, les artistes, les femmes au foyer, les professeurs, les ouvriers... Pendant des centaines d'années, l'écologie était restée au coeur des préoccupations des gouvernements. Mais le déclic n'a eu lieu que bien trop tard. Avides de pouvoir et d'argent, les grandes puissances avaient mené inexorablement la Terre vers sa fin. Le monde étouffe, oppressé par la surpopulation. Il lutte chaque jour pour offrir à tout un chacun nourriture et décence.
L'histoire s'est répétée, comme à son habitude. Toutes les nations autrefois pauvres et peu développées ont maintenant vécu leur période de croissance démographique. Ils sont nombreux, partout sur la Terre, à profiter de chaque petit recoin que la nature a encore à proposer. Mais cette nature s'appauvrit de jour en jour. Les forêts luxuriantes ont cédé leur place aux grandes villes et des milliers d'espèce animales ont disparu au profit d'usines et d'exploitations intensives. L'eau, largement polluée par les déchets des hommes, est maintenant abondante depuis que la fonte des glaces a relevé le niveau des océans. Les pays côtiers ont été rongés petit à petit par l'érosion, lorsqu'ils n'ont pas simplement été engloutis.
En Europe de l'Ouest, la population a fui vers les grandes terres sauvages de Russie, là où il y a de la place. Où il y avait de l'espace, fut une époque. Les grandes puissances mondiales ont également cherché à s'étendre dans l'univers. Certaines grandes oeuvres littéraires et de nombreux films ont insufflé l'espoir qu'un avenir est possible après la Terre. Personne n'a été en mesure de le prouver.
Certains grands dirigeants ont toutefois tenté de préserver les ressources et l'espace disponible. Des politiques de l'enfant unique ont été mis en place dans la plupart des pays, d'autres en sont allés jusqu'à interdire l'accouplement. Beaucoup trop tard. La Terre a sombré, en seulement quelques décennies, face au besoin de l'humanité de se perpétuer.
Avec le recul, les statisticiens et historiens ont analysé la cause de cette croissance. De tous temps, il a été prouvé que la pauvreté et la précarité augmentait le besoin d'enfanter. Parce que l'espérance de vie est plus faible, pour espérer que les enfants viendront en aide aux parents, ou simplement pour voir prospérer une famille. Croire en un avenir meilleur. Se dire que le soleil revient toujours après la pluie.
Mais les inégalités se sont creusées de plus en plus entre les riches et les pauvres. Les foyers qui autrefois étaient considérés comme "classe moyenne" ont à présent juste assez de moyens pour vivre dans un semblant de confort. Les gens riches sont maintenant des gens très riches, et ne représentent que 0,1% de la population.
Ainsi, l'espérance de vie a drastiquement chuté ces dernières années. Les plus pauvres ont fini par mourir de fin. Ceux qui se donnaient corps et âme au travail pour gagner de quoi survivre ont terminé leurs jours dans les profondeurs de l'océan, là où la seule pression qu'ils auraient désormais à faire faire serait celle de l'immensité de l'eau au dessus de leur corps. Ceux qui n'avaient pas le courage d'en finir s'effondraient d'épuisement. Plus personne ne se contentait d'un seul emploi, tant les rémunérations étaient moindres. Seuls les patrons et grands héritiers jouissaient d'une existence paisible.
Jusqu'à ce jour, où tout bascula. Le monde venait d'entrer dans une nouvelle ère. L'ère du mérite, où chacun pouvait faire ses preuves. Où chacun devait faire ses preuves. Une ère où chaque geste du quotidien était récompensé. Un monde de succès, telle l'implémentation géante d'un jeu vidéo. Un monde où tout le monde pouvait gagner de l'argent sans sortir de chez lui. Un renouveau, comme une bouffée d'espoir...
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