Première rencontre

Une minute de lecture

J'ai écrit ce texte en réponse au défit "En 300 mots". Je prends le risque de ne pas ajouter de photo, la personne décrite étant réelle et ne souhaitant pas voir son visage voyager sur le net.

Elle fermait sa boutique quand je suis arrivée, si bien que je ne distinguais que son dos,  légèrement penché pour approcher sa main de la serrure.

Elle me semblait très grande. Et cela s’est confirmé lorsqu’elle s’est tournée, posant ses yeux bleus,  scrutateurs mais confiant sur moi. Allongés, ils formaient presque une ligne, recouverts par deux paupières lourdes. Vie harassante, surmenage ou simple fatigue ? Ils étaient entourés de cils courts et blonds. De chaque côté, au coin de l’œil, quelques rides commençaient à creuser leurs sillons.

Elle repoussa rapidement une mèche de cheveux couleur paille en arrière, dégageant un front large, lui aussi marqué par une vie chargée de réflexions toutes plus profondes les unes que les autres. D’ailleurs, elle en profita pour rattacher négligemment sa fine chevelure indisciplinée à l’aide d’une pince, dégageant alors ses oreilles. Je m’attendais à y voir briller de discrets bijoux, mais je me trompais. Pas plus d’artifice que sur sa figure.

 Le sourire chaleureux et sincère qu’elle affichait au-dessus d’un menton volontaire éclairait un visage rayonnant. Ses lèvres étaient bien dessinées, sans être pulpeuses ; roses pâle, elles manquaient d’une toute petite touche d’éclat.

Juste avant de se baisser pour m’embrasser et m’enlacer, elle se permit une courte blague par laquelle elle m’interdisait de la vouvoyer. Sa voix était grave, intimidante et son ton était sec et assuré. J’aperçus alors des dents abimées, abandonnées, surement par manque de temps.

Son rire, fort et joyeux, rendu rauque par des années de consommation de cigarettes, promettait partage et générosité.

J’étais consciente de lever la tête pour la regarder ; sa taille et son assurance m’impressionnaient. Pourtant, cette spontanéité, mêlée à cette familiarité, m’a tout de suite rassurée.

Trop occupée à partager cette joie de vivre, je ne prêtais aucune attention au choix de ses vêtements.

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