Chapitre 48
Je suis réveillé toutes les nuits par des érections douloureuses suites à des rêves érotiques mais le pire ce sont mes cauchemars qui ne me lâchent pas. Cynthia hante mes nuits comme un putain de fantôme. J’ai donc demandé à voir plus souvent mon psychiatre pour tenter de me soigner de Cynthia et de mes démons. Il m’écoute attentivement, je sais que je suis dangereux désormais mais je veux m’en sortir. Je lis un tas de bouquin sur la manipulation, comment s’en défaire, comment vivre sans l’autre. Ma vie m’appartient, je ne lui laisserai pas. Je sais que ça va être long mais je suis sur la bonne voie. Ma famille me rend visite et me donne la force de tenir. Mais là j’ai enfin la visite de Brice qui me saute dans les bras.
- Putain j’y croyais plus. Dis-je en le serrant
- Eh, je n’ai pas eu le choix, j’ai laissé ma place à Steph’ sinon elle me coupait les couilles. Les autorisations se font au compte gouttes c’est galère quand on n’est pas de la famille.
- Ouais je sais, cool que tu sois venu. J’ai besoin de toi mec.
- Ouais je sais et je suis là, jte lâche pas. Bon alors, Steph’ t’as fait une putain de déclaration au tribunal. Me lance Brice.
- Ouais je ne m’y attendais pas.
- Pourtant ça crevait les yeux mec, elle a toujours été folle de toi.
- Dit pas ça Brice, Steph’ n’est pas folle.
- Eh, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire hein. Mais elle t’aime et ça depuis un moment.
Je hausse les épaules.
- Tu te sens comment sinon ? Me demande-t-il.
- Je ne sais pas trop. Elle est toujours dans ma tête, elle me hante.
- Ca va passer mon pote, ça va aller, elle peut plus te faire de mal maintenant.
- Elle me manque Brice, je sais c’est dingue mais elle me manque.
Je suis au bord des larmes et il me prend dans ses bras.
- Ça va aller je te jure Max ça va aller.
- J’aimerais tellement qu’on me l’arrache de ma tête.
- Tu travailles là dessus, ça viendra.
- Et si j’étais comme James ? Si désormais j’étais inadapté à la société Brice ?
- Arrête, lui était grave malade, pas toi.
- Tu ne dirais pas ça si tu savais les scénarios que j’ai dans ma tête.
- On ne te laissera pas tomber Max. Accroche-toi.
Je repars dans ma cellule et puis arrive l’heure de la douche. Je repousse les envies que j’ai depuis des semaines, en me foutant sous la douche froide mais j’ai craqué aujourd’hui. Impossible de me raisonner, comme un robot je vais vers ce type qui pue la peur. Ce mec ne m’a rien fait mais j’ai besoin de ça. Une main sur sa bouche l’autre autour de sa queue pour lui faire mal, je lui dis de se tenir tranquille et je pénètre son cul. Je le force à me prendre, il pleure, et redoute désormais les douches. A cause de Cynthia, je suis un agresseur. J’essaye de me soigner, je parle au psy, je lis des bouquins mais je peux rien faire contre mes pulsions, je craque comme un putain de junkie ! J’ai besoin de forcer les corps, de faire pleurer, je suis un prédateur sexuel, c’est comme ça. J’ai essayé mais chasse le naturel et il revient au galop.
- Eh Max, ça t’intéresse des clopes ?
- Non merci.
- Y a un taf en cuisine si tu veux, ça te fera un peu de blé.
- Ouais ça m’intéresse.
Personne ne sait ce que je fais à ce type tremblant dans un coin. Je n’aime pas les hommes, j’aime les orifices fermés, j’aime les abîmer. Je pense à elle, et frappe durement mon bassin. Je m’enfonce complètement, il jouit sous la contrainte comme Cynthia jouissait. J’ai que ça sous la main alors je fais avec mais un jour ça sera Cynthia que j’aurais contre moi. Il n’y a qu’elle qui compte. J’ai tenté de la combattre mais elle m’a mis échec et mat.
- Maxime, je pense qu’à votre sortie de prison il serait bien que vous soyez suivi encore par un psychiatre. Vu les délais, il serait bien qu’on vous mette sur liste d’attente.
- Je suis fou, c’est ça ?
- Fou est un très grand mot vous savez, vous avez besoin d’aide surtout.
- J’ai besoin d’elle.
- Elle est néfaste pour vous et vous le savez.
- Et alors ? Et si moi ça me plaît ? Si j’aime la frapper, la violer, lui donner ce qu’elle aime !
- Vous ne pouvez pas faire ça Maxime et vous le savez très bien.
Voilà ça tourne en boucle. Je veux quelque chose que je ne dois pas vouloir. Le psychiatre m’a conseillé d’écrire mon histoire alors je l’écris. Ça doit me libérer alors je l’ai appelé Libère-toi. Je raconte mon histoire mais je ne suis pas sur que ça arrange mon état en fait.
- Comment vas-tu mon Maxou ? Demande ma mère au bord des larmes.
- Comme un homme en prison.
- Tu vas t’en sortir mon chéri, on est là.
- Maman, je suis désolé si je vous ai déçu avec papa.
- Oh Maxou, t’as été embarqué dans une histoire horrible. T’as fais des mauvais choix mais ça ne fait pas de toi un mauvais garçon.
- Non un monstre.
- Maxime !!! Je t’interdis de dire ça !!! C’est cette femme le monstre !!!
- Maman j’ai peur. J’ai peur de celui que je suis.
- T’es mon fils Maxime, mon fils !!!
- Je crois que je suis plus le fils que vous avez connu.
- Tu vas t’en sortir, bats-toi Maxime !!!
Voilà quelques mots de réconfort mais lorsque je vais à la douche, que je fais ce que je fais, je sais que je ne suis plus celui d’avant. Elle m’a pris quelque chose, elle a détruit ma moralité, mes valeurs, je n’ai que la valeur qu’elle m’accorde...rien, je ne suis rien, je ne vaux rien. Je suis tombé bien bas. Mes proches font leur possible pour m’aider mais je plonge petit à petit.
- Allez courage mec.
- Max, je t’aime, je t’attends.
- Maxou, tu vas t’en sortir.
- Frérot, lâche-rien.
Mais lorsqu’on m’appelle pour une visite, je vois son regard se fixer sur moi, son corps droit, pas une larme, pas un tremblement. Alors que je vois bien ses émotions derrière ses yeux bleus. Je l’admire de pouvoir être si solide.
- Maxime.
- Papa.
Mes larmes montent et il fait non de la tête et m’ouvre ses bras.
- Mon garçon je suis là, t’es pas tout seul.
- Papa je suis fou.
- Non Max tu n’es pas fou. Regarde-moi fiston.
Je pose mes yeux dans les siens aussi bleus que les miens.
- T’es mon fils, t’as mon sang qui coule dans tes veines. Reprends-toi Max, ne la laisse pas te détruire.
- Je n’y arrive pas.
- Va chercher la force que t’as là. Dit-il en pointant son doigt au creux de mon estomac.
- C’est trop dur.
- Maxime, rien n’est trop dur, t’es capable d’être un homme bien, je t’ai élevé pour ça, ne la laisse pas détruire notre travail à ta mère et moi.
- Je te demande pardon papa, pardon de t’avoir déçu.
- Bien entendu que je te pardonne, c’est en faisant des erreurs qu’on apprend et qu’on avance, alors avance Max. T’es pas tout seul, on est là…ta famille, tes amis et cette très jolie Stéphanie. T’es pas tout seul, tu ne combats pas tout seul.
- Merci papa.
On ne me lâche pas, j’ai Steph’ qui continue à venir me voir mais surtout j’ai mon père qui vient désormais régulièrement me donner sa force. Après sa première visite, je n’ai pas pu continuer à agresser cet homme qui n’a rien demandé, j’ai été le voir et je lui ai demandé pardon, agenouillé par la douleur atroce qui me transperçait, pleurant toutes les larmes de mon corps me rendant compte du mal que je lui avais fait. Comme mon père, il m’a pardonné. J’ai arrêté d’être un agresseur et petit à petit le Maxime d’avant revient. Je m’accroche et compte bien combattre mes pulsions. Je ne veux plus être un monstre.
- Debout Max, contrôle de la chambre.
J’ouvre les yeux difficilement car je dormais bien. J’ai retrouvé le sommeil, l’appétit et j’ai repris la musculation. Je me guéris d’elle, même si parfois mes pulsions me hantent encore. Désormais je les lis mon récit encore et encore, revivant mon passé à travers mes mots car il ne me reste plus que ça d’elle. Comme une mort douce, je l’éteins de ma mémoire, de mon âme…je me libère enfin.
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