Mensonge
Tu crois qu’avec tes yeux, je vais m’oublier ?
J’avoue que mes volutes enfument le sentier sur lequel tu m’attires,
comme une frontière invisible entre toi et moi,
entre mon regard et mon cœur.
Si ma peur indigne n’avait pas réprimé toutes les pulsions animales,
ces instincts primaires qui font l’homme,
peut-être aurions-nous vécu…
Jeune, je n’ai aimé que des impossibles,
comme si je voulais m’habituer à ressentir le vide,
à supporter la poitrine compressée et l’ébullition incessante des pensées.
J’ai sauté tête la première dans un gouffre,
puis j’ai écrit mille fois comment j’en suis sorti,
et mille fois encore comment j’y survis…
Il n’y a plus personne,
plus rien qui puisse me faire oublier ce que je suis.
Même pas toi.
Plus jamais je ne veux croire qu’on m’aime.
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