Première partie - Aldor (10)
« — Alors, dit le dragon,
comme ça tu es perdue ? »
Florine hocha la tête,
triste et désemparée.
Elle répondit : « — J'étais dans ma chambre,
détendue,
quand un immense orage noir
s'est déclaré.
De peur, j'ai fermé les paupières,
glissée sous ma couette,
mais quand j'ai à nouveau
ouvert les yeux,
c'était comme si le monde
avait fait une pirouette.
Ma chambre, mes jouets,
tout m'avait dit adieu.
— Cela veut dire
que tu viens de l'autre monde.
Très peu de passages
nous permettent de voyager,
mais certains tunnels s'ouvrent
l'espace d'une seconde.
Quand ils sont sur toi,
tu ne peux que t'y engager.
Aldor connait un endroit qui, toujours,
reste ouvert.
Après le désert et la forêt,
tout en haut des roches,
une brèche dans la pierre
mène vers les univers,
Il t'y mènera,
si tu as une place dans tes poches.
— Alors, nous pouvons voyager ensemble ?
Tu m'aides à retrouver mes parents.
Je t'aide à retrouver ton amie.
Allons-y !
Partons sans perdre de temps !
Traversons ce désert
où tout se ressemble !
— Impossible, Florine,
de voyager lorsque l'obscurité s'éveille.
Même si, la nuit,
le spectacle est de toute beauté,
les créatures pourraient
sans aucun doute, ôter
nos vies.
Aldor préfère attendre qu'au matin,
il se réveille.
Retourne à l'entrée de la grotte,
et vois par toi-même. »
Florine reposa le dragon sur son épaule et, confiante,
sortit de la caverne.
Le ciel de la nuit la laissa muette et blême.
Elle n'avait jamais vu de scène
plus stupéfiante !
Au-dessus d'elle,
ondoyaient des aurores boréales,
comme des vagues trainées par les marées.
Des baleines de plumes
nageaient dans les étoiles,
au milieu de milliers de créatures bigarrées.
FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE
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