Les équipes de nettoyage ont fait du beau boulot.

Du moins, une bonne partie.

Reste deux-trois membres par-ci par-là, mais bon, ce n’est plus qu’une question de minutes.

Harry et Cooper sont de service ce soir. C’est sûr qu’ils auraient préféré se vider une quinzaine de bières devant un bon match que de passer leur soirée à interroger les victimes d’un carnage dans une boîte à queue.

Harry termine son entretien avec le patron du « Cachot ».

- Ok, donc je récapitule. N’hésitez pas à me reprendre si j’ai oublié un détail. Selon vos dires, tout ce carnage aurait été provoqué par l’altercation entre un lapin, une pin-up en fourrure armée de hachettes, un petit barbu vomissant de l’acide et une fillette de six ans qui par la suite s’est transformée en colosse avec une tête de sanglier et pourvu d’un énorme sexe…

- Oui, oui énorme ! C’était très dérangeant.

Harry range son carnet.

- Vous allez me suivre au poste, nous allons vous faire passer des tests complémentaires.

Le patron suit Harry sans broncher.

Cooper rapplique avec un verre et le tend à Harry.

- Sens-moi ça, dit Cooper.

Harry renifle le verre.

- C’est du whisky ?

Cooper tout fier répond.

- Oui. Affirmatif. Du whisky. Cet endroit étant associatif, il ne possède pas de licence pour vendre des alcools forts, ce monsieur est donc en infraction.

Harry regarde le patron dépité.

- Mon salaud, tu comptais nous filer entre les pattes comme ça. Embarquez-moi cet escroc ! ordonne Harry à ses agents.

- Bien jouer Cooper, c’est grâce à des personnes comme toi qu’un jour cette ville sera débarrassée de toute cette racaille.

- Je fais de mon mieux, chef.

- Allez viens, on va se finir au poste, on l’a bien mérité. Harry sort de la boîte pendant que Cooper récupère sa veste posée un peu plus tôt sur le comptoir.

Il l’enfile.

Il est fier de porter l’insigne.

Avant de partir, il remarque quelque chose sous un tabouret.

Il attrape l’objet.

C’est une petite chaussette verte.

Il la retourne et se marre devant ses deux gros yeux globuleux et sa petite langue rose.

Elle est trop drôle cette marionnette il va la ramener à son fils, ça va l’éclater.

Il l’enfile et fait bouger sa petite bouche.

La chaussette se met alors à lui serrer la main.

Il essaie de la retirer.

Impossible.

Elle le serre de plus en plus. Il sent sa main s’engourdir. Puis son poignet.

Désormais il ne sent carrément plus son bras gauche.

Celui-ci se retourne.

La chaussette lui fait face et lui dit.

- Bonsoir, Cooper…ravi de faire ta connaissance, on va beaucoup s’amuser tu va voir. Je me présente.

Je suis Kermit.

Fin du Livre 1