"en parlant des tailles".

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Et voilà, le plombier fait ses premiers pas sur le parquet, après un méchant claquage à la cuisse. Bobo et Mr Grande Classe se met dans la peau d'un danseur. Accent français délicieux, humilité rafraîchissante, merci pour ça, merci d'être cet élève studieux et attentif. C'est un pur bonheur de vous voir dans les bras de Candice Pascal, et c'est d'autant meilleur qu'il a fallu attendre. Deux primes sans vous voir danser, c'était intenable, tellement cruel.

A première vue, je dirai 44-45. Non, pas son âge, juste sa pointure. Il a le pied pointé vers le parquet, pour sa première danse. Une déchirure musculaire en bandoulière et le sens de l'interprétation. Il a le regard doux de celui qui doute. La main est faussement caressante. La hanche sort timidement sur le côté, et c'est déjà chaud sur le parquet. Mais lui ne le sait pas. Il a l'humilité de son charisme. Le front concentré et juste quelques centimètres de sourcils qui se soulèvent.

La 2ème danse, c'est un coup d'oeil coquin et tendre, qui évolue vers un bisou mutin posé sur le nez de Candice. Et puis cet envol, ce saut, cette chemise qui se soulève et qui dévoile un petit bout de flanc. Pas de quoi en faire un flan ? Pardon ? Et que dire de ces mains qui badinent et jouent dans la jupe floconneuse de la danseuse. Coquinoux et sympathique.

3ème danse, nuage de fumée sur le plateau. Médailles arborées sur le côté de la chemise couleur terre, pour un officier de l'armée de l'air. Avion de ligne dans le décor, quand les siennes sont moulées dans le vêtement qui lui sied si bien.

4ème danse ; une marche d'escalier qui se dérobe sous son talon droit. Droit dans ses souliers, avec classe, il se rattrape et avance, comme si de rien n'était. Il marche vers elle, conquérant, il marche sans être macho, il joue avec le feu, ses yeux allument des étincelles sur le parquet.

5ème danse, il parle par gestes, la main sur la bouche, hésitant entre deux femmes. La beauté "candide" de sa partenaire et l'énergie fauve de celle qui juge. Il va de l'une vers l'autre, sanglé dans son gilet bleu passion. Il glisse au sol vers les deux demoiselles, il glisse avec grâce et force.

6ème danse, dos au mur, il offre le noir du smocking, face à un décor de flammes. Il se retourne. Range une arme dans la poche intérieur de son blazer, avant de décocher un coup de poing à un malfrat danseur. Le détail qui fait mouche ? Le prénom. Il a le prénom du héros gentleman. Il est carnassier, James Denton 007. Il met ses mains au sol et projette ses jambes et le reste, avant de sauter et de retomber au sol. Un genou à terre, il avance pour conquérir encore un peu plus Candice sulfureuse en rouge. Il domine ce feu qui l'anime, il est flamboyant.

Et quand il ne danse pas, il livre des conseils d'acting, il fait rougir sa danseuse en lui offrant une répétition de charme, lui démontrant comment il donne des baisers de cinéma.

On a Danton en France, ils ont Denton aux USA. J'espère que vous me permettrez ce jeu de mot, mais je ne pouvais pas ne pas le faire, étant donné que je viens de voir un reportage avec l'intelligence artificielle et cette voix technologique qui ne sait même pas prononcer correctement son nom. Heureusement on a échappé à "JAM". Ce prénom, il se prononce comme "j'aime", avec un D devant comme désir : DJ'aime. Avec le S pour Sexy. C'est bon ? J'ai tout dit. Mais non, je plaisante. J'ai beaucoup à dire sur quelqu'un que j'ai découvert si récemment. Honte à moi. Où étais-je quand il réparait la plomberie de Susan ? C'était en 2004 ? J'étais à la maternité et absolument pas desperate. Je pouponnais.

Je reconnais, je n'ai jamais regardé un seul épisode, ah si, un seul, et je crois qu'il n'était pas dedans quand j'ai regardé.

Ma fille, celle qui est née en 2004, l'a remarqué, elle, quand il est en blouse blanche avec le stéthoscope autour du cou. "Un soupçon de magie", tu parles, c'est quinze tonnes de charme et de charisme, tout en délicatesse et en politesse. Un sourire timidement conquérant, des yeux qui enveloppent, généreux et tendres.

La musique country coule dans ses veines, la guitare en prolongement de ses bras musclés, le regard ténébreux sous son Stetson. Et il roule des épaules en nous faisant croire qu'il est un bad guy, on n'y croit pas deux secondes. Bon, sauf quand on voit réagir Mike Delfino face à Susan qui a ouvert le placard. Il y avait du fric et un flingue planqué au mileu de la sauce à spaghetti et quelques conserves. Faut dire que le regard revolver, j'n'étais pas prête. La voix n'est pas forte, mais le ton est dur et sec, sacré boulot d'acteur, quelle force d'interprétation.

Dans Good Witch, c'est encore plus en finesse, car Sam Radford ne cache pas de passé douteux, juste un gros rouleau de sparadrah sur le cœur et beaucoup d'amertume.

Candice a su le mettre en valeur. Le tango ou le paso l'ont poussé dans ses retranchements, on l'a vu plus conquérant et un peu moins lisse. L'acteur savait le faire et l'élève a appris la technique pour lier les deux.

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