Pandemonium

2 minutes de lecture

Genève, juin 2018

Siège de l’OMS

Lunettes vissées sur le nez, Patrick Druivert faisait tourner les pages de son rapport, concentré. Sur son bureau, l’ordinateur était en veille, la tasse de café ne fumait plus depuis un moment et la photo de ses enfants trônait fièrement à côté du téléphone. Sur le cadran de ce dernier, une lumière rouge se mit à clignoter.

Patrick, plongé dans sa lecture, mit quelques secondes à s’en apercevoir. Il appuya sur un bouton.

-Oui Hélène, qu’y a-t-il ?

-Désolée de vous déranger Monsieur le Directeur, un certain David Clay désire vous voir de toute urgence, répondit la secrétaire avec précaution.

-Hélène, je vous ai dit que j’avais du travail et que je ne souhaitais pas …

Une voix masculine retentit dans l’interphone et coupa la parole du directeur :

-Patrick, ça ne peut pas attendre.

Le directeur ôta ses lunettes et expira, lassé.

-Très bien, entre David.

Un instant plus tard, le responsable Mesures Sanitaires pénétrait dans le vaste bureau.

-David, je suis désolé, mais …

-On a un code 7 ! lança le grand blond sans autre forme de politesse.

-Le code 7 n’existe pas.

Les regards plongèrent l’un dans l’autre avec une gravité extrême. Il fallut trois secondes au directeur pour comprendre.

-Bordel, tu es sûr.

-Oui, je viens de parler aux biologistes en charge du cas.

La peur. Elle envahit Patrick avec une puissance aliénante. Son crâne dégarni se mit à transpirer et ses doigts furent pris de tremblements incontrôlés

-Qui ? Où ? articula-t-il péniblement.

-Un grec, au Caire.

Stupeur.

-Dimitri ?

David acquiesça.

-Putain qu’est que ce qu’il a foutu ? On lui avait dit d’oublier tout ça !

-Je sais.

- Quarante ans après, il faut que cette histoire vienne nous faire chier encore une fois !

La colère du directeur était proportionnelle à son angoisse. Il se leva, car il ne tenait plus en place derrière son bureau.

-Qui d’autre est au courant ? Quelqu’un est-il entré en contact avec le corps ?

-Personne n’est au courant hormis nous deux. Mais les biologistes ne vont pas tarder à découvrir de quoi il s’agit lorsqu’ils séquenceront l’ADN. Quant au corps, je n’ai aucune idée des conditions de sa découverte. Mais on peut supposer que plusieurs personnes y ont eu accès. Celui qui l’a découvert, la police du Caire.

Patrick faisait des allers-retours derrière son bureau en se grattant la tête.

-Bon, il faut qu’on retrouve toutes ces personnes, et très vite ! Je n’ai pas envie de mettre toute la ville du Caire en quarantaine. Personne ne s’approche du corps jusqu’à nouvel ordre et on stoppe toutes les analyses. Tout ça doit rester secret.

-D’accord.

-Putain de merde ! J’espère que tu te plantes David. Sinon, on court à la catastrophe.

-Je sais. Je n’aime pas ça du tout.

-Et les doigts ?

-Aucune trace.

Le directeur secoua la tête en soufflant des « putains ». Il se dirigea vers le mur où était encadrée une mappemonde et décrocha le cadre. Derrière, un coffre-fort à reconnaissance digitale et biométrique de l’iris. Il posa son doigt sur le pad tactile, approcha son œil de la caméra et la porte s’ouvrit quelques instants après. Il attrapa la seule chose que contenait le coffre. Une épaisse pochette marron qu’il avait espéré ne jamais devoir ressortir.

Il revint à son bureau, s’assit et posa la pochette. En lettres capitales rouges, on pouvait y lire :

SEKHMET – PANDEMONIUM

***

Chapitre écrit par Florent

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