Un unique baiser d'amour
Mes enfants,
Tout ce que je pourrais vous léguer n'a aucune valeur véritable, face à une chose que j'ai effacée de mon existence depuis bien longtemps. Néanmoins, je veux que vous lisiez cette histoire jusqu'au bout, peu importe la violence des mots, je me livre juste à vous sans mensonges ni compromis. Je ne suis plus le patriarche de la famille dans cette lettre, mais un homme et ses regrets.
C'était une froide soirée d'hiver, il était là à côté de moi, et je n'osais pas le regarder. Mais il fallait que je lui dise, ce que je ressentais pour lui depuis les prémices de notre amitié. Briserai-je cette dernière en lui avouant mes sentiments ? Je ressens ce désir qui m'emplissait, je l'entends me susurrer à l'oreille.
- Benjamin ? Tu veux lécher mon pénis avec tes douces lèvres ?
Soudain, je me prends une petite tape sur l'épaule. Quoi ? Que se passe-t-il ?
- Benjamin, tu m'écoutes ?
- Oui bien sûr tu veux mon... p...pastis ?
- Quoi ? Tu as fumé toi. Depuis quand on boit de l'alcool nous.
- J'ai juste un peu froid, c'est tout.
- Tiens prends ma veste.
Je ne peux m'empêcher de le contempler discrètement lorsqu'il regarde les paysages qui s'étendent à travers l'horizon aussi perdu que mes pensées. Je le sens légèrement frissonner, il se décide alors à mettre son pull, ce qui laisse découvrir un instant son torse musclé dont il est si fier. Je désire tellement sentir son corps au contact de ma peau, je veux qu'il me prenne violemment, qu'il me touche jusqu'à mon intimité... Je dois reprendre mes esprits maintenant. En même temps, il a toujours été si attentionné avec moi, il n'hésitait pas à me réconforter les jours où la peine envahissait mon cœur.
- Benjamin, tu es ailleurs aujourd'hui.
- Désolé, je réfléchissais aux effets et causes de la philosophie optimiste.
- Tu penses aux cours, alors que tu es en ma charmante compagnie.
- Tu es encore en couple avec lui...
Mon souffle s'accélère, un rire gêné sort de ma bouche.
- Non t'inquiète, je sais que tu trouvais que c'était un connard prétentieux. Et il m'a dit de choisir entre toi et lui ? Le choix était vite fait.
- Il avait des raisons d'être jaloux de moi ?
- Peut-être qui sait ?
Il pose sa main sur ma bouche pour me dire de ne plus tenter de parler. Ce silence perdure, jusqu'à ce que je sente désormais sa main sur mon pantalon, il baisse ma braguette et mon caleçon. Il commence à me caresser avec sa main, c'est si plaisant. D'un coup, je me prends de l'eau dans la gueule.
- Benjamin ? Tu me dis si je te dérange ? Tu es perdu dans tes pensées aujourd'hui ?
- Euh.... oui désolé. On parlait de ton ex alors tu veux dire quoi par "Peut être qui sait ?".
- Je rigolais t'en fais pas. Tu es en couple avec Stéphanie depuis des années et vous êtes heureux ensemble. Surtout, je ne veux pas que ton père me tue si je te convertis à l'homosexualité. Tu ne vas pas aller en enfer comme ton serviteur non ?
- Arrête avec tes conneries, mon père est un con. Tu es le plus beau mec que j'ai jamais rencontré avec tes yeux noirs malicieux et tes doux cheveux brun. Tu n'as jamais hésité à aider ton prochain dans ton bénévolat. Je ne connais qu'un gars capable de faire des poèmes romantiques avec autant d'émotions. Tu iras forcément au paradis, ou je t'accompagnerai en enfer.
- J'ai la drôle d'impression que tu me dragues Benjamin ? Merci, ces compliments sont gentils de ta part. Tu viens, on va se baigner ? Par contre, je n'ai mis que mon jean, je serais donc légèrement dénudé.
- On est en plein mois de décembre, t'es fou toi. Tu y vas tout seul.
Je l'observe enlever son pantalon devant moi laissant découvrir son sexe. Je m'imagine embrassant son torse jusqu'à son ventre. Je commencerais à descendre au-dessus de son sexe puis ses cuisses... Mes lèvres effleureront son membre, seulement pour un coup de langue. Je l'empoignerais à l'aide de ma main, en continuant mes mouvements de langues. Puis, je le ferais entrer dans ma bouche, alors que ses bruits de plaisir caresseront mes oreilles. En attendant, ses mains toucheraient mes cheveux.....
- Benjamin bouge ton cul ! Et vient te baigner, ou je viens te chercher.
- Oui, j'arrive.
J'entre doucement dans l'eau froide, je suis glacé et je ne sens plus mes os. Il s'approche de moi dans la tenue d'Adam, et je ne souhaiterais être que sa Eve.
- Tu as froid ? Tu veux que je te réchauffe ? Tu as remarqué que je ne suis pas vraiment habillé Benjamin...
- Oui... Je préfère cela que de geler sur place de toute manière. Tu peux venir, personne n'en saura rien ?
- Comme tu veux, je ne vais pas dire non. À la base, cela me gêne pas des masses personnellement.
Il se rapproche de ma personne, je sens déjà son souffle chaud contre ma peau. Tout cela n'est cette fois pas du domaine du fantasme, un rêve qui se réalise. Je me sens si bien collé contre lui, je lui appartiens comme je l'ai toujours souhaité. Pourtant, je ne peux pas faire cela à Stéphanie, même si je ne l'aime que pour faire plaisir à mon père....
- Benjamin, tu.... vois... tu es en train... de bander.
- Merde, pardon, excuse-moi. Je ne voulais pas, je ne me suis pas contrôler.
- Je n'ai pas dit que c'était désagréable, mais ta copine serait pas du même avis. Tu m'as demandé de te serrer dans mes bras, alors qu'on se baigne, pour ma part sans le moindre vêtement. Cela n'a aucun sens, sérieusement ? Tu crois que je n'avais pas saisi ce que tu éprouvais envers moi. Seulement, j'essaye de profiter de ce moment ensemble, mais avant réfléchit Benjamin, tu es sûr de toi ?
- Je t'aime profondément, et cet amour ne disparaîtra pas en un clin d'œil. Stéphanie ne mérite peut-être pas cela, elle ne m'a jamais trompé. Elle est formidable, je l'apprécie beaucoup... Et je ne te parle pas de la réaction de ma famille s’il apprenne notre relation, mon père va littéralement te tuer. Il est même membre de sens commun, je crois.
- Tu l'aimes au moins, Stéphanie ?
- Lorsque je l'embrasse, une unique personne obsède mes pensées. C'est toi mais cela ne change pas que c'est juste impossible entre nous.
Ses lèvres ne sont qu'à quelques millimètres de moi, alors que mon cœur bat la chamade. Il me donne un baiser dont je me souviendrais toute ma vie, puis il sort de l'eau.
- Je ne veux plus qu'on se voit Benjamin, je t'ai toujours aimé sans penser que tu pouvais ressentir la même chose. J'ai vu la bague pour Stéphanie, tu vas te marier avec cette femme et je ne veux pas assister à cela. Tu me manqueras toute ma vie, car tu seras éternellement mon seul vrai amour.
Message pour vous :
Je viens d'apprendre aujourd'hui la mort de Mickaël. Je n'ai pas pu l'oublier, j'aimerais tant pouvoir revenir en arrière. Je suis un homme de 60 ans déjà tellement fatigué par la vie, et il ne me reste que quelques instants à vivre. Ma vie se résume à un mariage malheureux, avec votre mère Stéphanie, qui m'a détesté jusqu'à ses derniers jours. Et je reconnais qu'en tant que père, je n'ai jamais assuré. J'écris cette lettre pour vous dire de suivre toujours votre cœur, et de ne jamais laisser quoi que soit vous empêcher de l'atteindre. Je vais rejoindre Michaël au paradis ou en enfer, et enfin ne plus être un autre.
Adieu, mes enfants.
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