Chapitre 1 - Les paumés
Vous savez, écrire c’est quelque chose d’ouvert à tout le monde. Ça te permet d’ouvrir tes pensées même les plus glauques sans te faire juger parce qu’ils ne sauront jamais si c’est inventé ou non de toute façon.
Et puis écrire ça me permet des fois de m’échapper de ce monde en guerre. Enfin, de mon PAYS en guerre.
Maintenant, parlons de moi, je suis une adolescente dans un groupe d’ado. Enfin des ados et un enfant, le frère d’un des ados.
Haha, ça ne vous en dit pas plus sur moi, hein .
Simplifions ; Je suis une fille, comme vous l’auriez compris, dans une bande d’ados paumés. On est PAUMES ; nos parents à chacun de nous sont… Pas là. Non, rassurez-vous, ils ne sont pas morts. En fait ils sont dans un autre pays, ils ont étaient envoyés de force dans un autre pays, tous au même endroit par des soldats où je ne sais pas trop quoi et aujourd’hui, on a décidé de se rebeller
Pour vous donner une idée, on est trois nanas ; Camylia, Kia, et puis moi «Evangelyne» même si on m’appelle plus souvent «Eva», et deux gars ; Iran et Amir. Oh, et il y a aussi un enfant, c’est le frère d’Iran, il s’appelle «‘Aliy».
En fait, on voudrait partir et rejoindre nos parents, bien sur mais on est retenus comme des prisonniers par des soldats armés de l’Amérique.
Et puis on ne sait pas où sont nos parents, donc on a décidé de se retrouver ce soir avec toute la bande pour émettre un plan, bien sûr faut pas qu’on se fasse remarquer par les gardes.
On s’est passés le mot avec les gars par talkie walkie, ceux qu’on trouve dans les magasins de jouets, ça fait très bien l’affaire. Et puis, avec les filles on se croise souvent vu que nos chambres sont dans le même couloir, Kia est dans la même chambre que moi, elle est un tout petit peu plus jeune mais on s’entend bien.
Le soleil se couche, c’est maintenant !
Moi et Kia on se précipite dans le couloir, on toque trois fois à la chambre de Camylia. Je dis en chuchotant : «Les garçons sont à l’étage d’en bas, c’est ça .» «Oui, réplique Camylia, les couloirs sont infestés de soldats alors faut vraiment qu’on soit discrètes»
Nous comptons, 1 2 et 3. On longes les murs et descendons les escaliers à petits pas, essayant de faire le moins de bruits possible. Nous arrivons enfin devant la porte de la chambre d’Iran et de son petit frère. On tape 2 fois à la porte, le premier coup est fort, le deuxième est un bruit sourd, on accompagne ça d’un sifflement. C’est notre petit truc, le sifflement, c’est ou bien pour alerter quelque chose ou pour simplement dire qu’on est la, ça a d’autre signification.
Iran ouvre enfin après de longues secondes, accompagné de ‘Aliy qui, d’ailleurs, saute dans mes bras en criant «Evaaa». J’ébouriffe les cheveux de l’enfant et lui souris chaleureusement, lui faisant au passage un signe du doigt comme pour lui dire de ne pas crier même si je rigolais un peu.
Je sais pas pourquoi mais les enfants m’ont toujours apprécié et moi aussi en retour. Avant la guerre dans mon pays il y a quelques mois je faisais même du babysitting et ‘Aliy faisait partie des enfants que je gardais et avec qui je m’entendais le mieux, surtout que son grand frère Iran est un ami.
Idem pour la porte d’Amir, on toque, on siffle, il ouvre. Nous voilà tous regroupés !
Iran rétorque : «tous réunis !», «Cri pas si fort, on va se faire repérer» chuchote Kia
«On va au jardin . À cette heure, les soldats prennent leur café à la cafétéria» «Ya pas d’autre endroit où aller de toute façon, allons au jardin» Me répondit Amir.
Une fois arrivés au jardin, les garçons se laissent tomber sur l’herbe frais et prennent de grandes inspirations
« C’est l’enfer dans ses chambres puantes, on doit se barrer au plus vite sérieux.» Dis Amir
«oui bah, on est là pourquoi à ton avis?» Réponds Camylia
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