Le violon rouge
Dans vos yeux noirs, je vois l’archet
Du virtuose. Ses doigts suivent
La touche du violon rouge
Le crin rude des cordes crisse.
Dans son jeu, langueur et tristesse
Désespoir du destin cruel
La soie salie du jupon rouge
Le cri brisé au creux des cuisses.
Dans votre cœur, je sens le froid
Du poème, pleurent les vers
En notes de sang pur qui coule
Dans l'écrin mouillé, la vie glisse.
Dans votre âme, je vois l’effet
Lourde douleur, larmes qui meurent
Le long du corps, plus rien ne bouge
Triste tempo des âmes mortes.
Dans votre ventre, se défait
L'Image nue de l'être cher
Berce l'enfant d'un bain de sang
Deux souffles las en même temps
Dans vos yeux, je vois l’archet
Du virtuose. Ses doigts suivent
La touche du violon rouge
Le crin rude des cordes crisse.
Ô, ma douce, porte notre enfant dans la mort.
Violon,
Que tes notes en portées, en mes amours emportent
Doucement mon ami, dans la pénombre vibre
Ô violon
Éteins- toi, et éteins un cœur langui et ivre.
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