Chapitre 42 Leadership - Partie 3

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 Après avoir fait rapidement le tour de la ville pour s'assurer que personne n'avait besoin d'aide, nos trois héros rejoignirent le reste de leurs compagnons au centre du village. Là, ils se rendirent compte qu'ils étaient probablement ceux qui avaient rencontré le plus de difficultés. En effet, les habitants de Ts'ing Tao avaient l'air fatigués, mais comme ils le seraient après une journée de travail, pas comme après plusieurs heures de combat. Aucun ne semblait blessé, et à part quelques éclaboussures sur leurs vêtements, ils ne portaient aucune trace de leurs combats. C'est pourquoi ils ouvrirent tous des yeux écarquillés en voyant arriver Hank qui était couvert d'immondices et de sang séché.

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, demanda Archibald en s'avançant vers lui. Tu as arraché la tête d'un djaevel à mains nues ou quoi ?

- Disons que j'ai eu un peu de mal à m'habituer aux subtilités de combat avec un marteau, éluda Hank.

- Tu n'as pas été mordu au moins ?

- Non, ne t'en fais pas, ma femme veillait sur moi. Et vous, tout le monde va bien, demanda Hank à la cantonade.

  Tout le monde répondit par l'affirmative, et Hank était bien sûr rassuré, mais il entendit à leurs voix que la journée avait néanmoins été éprouvante pour tout le monde.

- Vous êtes tous bien sûrs d'avoir éliminé tous les djaevels dans votre secteur ?

  Des protestations s'élevèrent du groupe. Hank n'en comprit pas un mot et leva les mains pour demander le silence.

- S'il vous plaît mes amis, je ne remets pas votre travail en doute, mais nous devons être sûrs. Un seul djaevel pourrait causer notre perte si nous n'y prenons pas garde.

- Vous croyez qu'on n'est pas au courant, s'offusqua un homme que Hank ne connaissait pas. Arrêtez de vous croire supérieur à nous. On a tous vu les djaevels à l'œuvre. Ne croyez pas que vous êtes le seul à en avoir affronté avant aujourd'hui.

  Voyant que son mari allait répliquer, Sin fo le tira doucement par le bas de sa veste, et elle adressa dans le même temps un regard très appuyé et un signe de tête entendu à Tabatha pour l'inciter à prendre la parole. La princesse comprit le message, fit un pas en avant et dit à voix haute :

- Ça suffit, arrêtez de vous quereller ! Nous ne sommes pas là pour juger des expériences personnelles de chacun ou pour compter les points. Nous devons travailler, combattre ensemble, et nous allons devoir nous supporter jusqu'à la capitale. Essayons de le faire en nous comportant comme des adultes.

- C'est un peu ironique venant d'une gamine, persifla l'homme entre ses dents.

- Qu'avez-vous dit, s'enquit Tabatha.

- J'ai dit que tu étais un peu jeune pour donner des ordres, répéta l'homme en souriant et en jetant des coups d'œil alentour pour chercher du soutien.

 Trois ou quatre personnes lui rendirent son sourire, et presque tous les regards se tournèrent vers Tabatha pour guetter sa réaction. La jeune fille s'approcha de l'homme en souriant. Elle lui tendit la main et lui demanda :

- Quel est votre nom ? Je suis désolée, je ne connais pas encore bien tout le monde.

- Je m'appelle Higgins.

- Higgins, je tâcherais de m'en souvenir. Peut être que vous n'avez pas compris qui j'étais. Je suis l'héritière de ce royaume, et on s'agenouille devant la princesse !

 Dans un même mouvement, elle tira sèchement sur le bras de son interlocuteur et lui donna un coup de pied dans le tibia, si bien que l'homme fut déséquilibré et tomba en avant, un genou au sol.

- Je suis pour le dialogue, je vous autorise à contester mes ordres s'ils ne vous paraissent pas justes. Mais je vous interdis de me manquer de respect ! Et c'est valable pour tout le monde, dit-elle d'une voix forte en s'adressant au groupe. C'est bien compris ?

 Des murmures d'approbation s'élevèrent du groupe. Tabatha tourna à nouveau le visage vers l'homme à ses pieds et lui demanda en lui serrant fermement la main :

- Nous nous sommes bien compris Higgins ?

- Oui, très bien.

- Excusez-moi, je n'ai pas très bien entendu.

- C'est compris votre altesse, répondit l'homme en appuyant bien sur les deux derniers mots.

- Inutile d'en faire des tonnes, dit Tabatha en lâchant la main de Higgins. Appelez-moi mademoiselle, cela sera suffisant.

 Tabatha recula d'un pas et tourna la tête, tandis que Higgins, honteux, acceptait l'aide de Hank pour se relever et massait sa main endolorie. Sin fo se pencha vers Tabatha et lui dit à l'oreille :

- J'ai vérifié, il n'y a plus aucun djaevel dans les environs.

- Comment peux-tu en être aussi sûre ?

- S'il y en avait, je les sentirais, affirma Sin fo. Mais là, tout est... clair, conclut-elle avec un étrange sourire.

 Tabatha ne comprit pas exactement ce que son amie voulait dire, mais elle décida de lui faire confiance. Elle la remercia et se tourna à nouveau vers le groupe.

- Très bien, nous allons nous séparer en deux groupes. Le premier groupe devra se débarrasser des corps des djaevels, et le second...

- Quoi, ce n'est pas fini, s'insurgea une femme à quelques pas de Tabatha. La nuit va bientôt tomber, vous ne trouvez pas que nous en avons assez fait pour aujourd'hui ?

- Nous en avons tous beaucoup fait, c'est vrai, mais c'est loin d'être terminé. Il ne suffit pas de tuer les djaevels et de les laisser pourrir sur place. Nous devons nettoyer ce village. C'est pour cela que nous allons regrouper les cadavres et les brûler.

- Pourquoi ne pas faire ça demain ?

- Souhaitez-vous vraiment passer la nuit entourée de ces monstres ?

 Les gens échangèrent des regards et des mouvements de tête mais personne ne répondit.

- C'est bien ce que je pensais, reprit Tabatha. Alors arrêtons de perdre du temps et faites ce que je vous demande, s'il vous plaît. Vous, dit-elle en désignant Axi'om le jeune hembra, vous dirigerez l'équipe chargée de brûler les corps, et vous, dit-elle en se tournant vers la femme qui s'était plainte, vous dirigerez une équipe chargée de fouiller les maisons à la recherche de tout ce qui peut nous être utile. De la nourriture, des vêtements, des armes, des couvertures, tout ce qui peut nous permettre de continuer notre voyage, mais sans nous charger inutilement. Je vous laisse choisir la composition de vos groupes. Encore une chose : la nuit tombe dans moins d'une heure, alors ne traînez pas. Demain nous partirons à l'aube. Hank, Sin fo, je peux vous parler cinq minutes, demanda-t-elle en se tournant vers ses amis.

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