Subtilité charnelle
Sous mes cascades somptueuses, je paresse.
Un désir m'envahit et mon corps s’abandonne.
Baladeuses, mes délicates mains s’adonnent
Tendrement à prodiguer de subtiles caresses.
Indécents, vos doigts audacieux m’enveloppent.
Langoureusement, tout de mon être s'emporte.
Insatiable gourmande, je vous exhorte.
Taquins déposant sur ma peau grain de folie
Excités, alléchés vous en mourez d’envie.
Chaque regard sur ma nudité est de braise
Heureuse de voir votre hampe qui se dresse.
Alanguie dans mes sources, je suis à mon aise
Ravie de découvrir ce désir qui se presse.
Nul doute que ce bain est pur rafraîchissement.
Encore un instant, j'en profite pleinement.
Libidineuse, je suis à n'en point douter.
Lubrique, tout autant, vous le regretteriez ?
Et vous, coquins, vous ne pouvez plus résister.
Bon allez suffit, le bain est terminé. Rendez-moi mon déshabillé, il est temps que je conclue la fabuleuse histoire de Psyché. Après tout, vous êtes ici pour ce conte sensuel. Ah oui, qui veut m’aider à enfiler mes bas ? Je vous ai promis de vous offrir ce petit plaisir. Personne, tant pis je m’en passerai.
Psyché se plaisait à errer entre ses trois amants. Elle ne pouvait se satisfaire d’un seul de ces hommes. Pourtant aucun d’eux ne la connaîtrait plus d’une nuit. C’était ainsi qu’elle avait décidé que sa vie serait faite. Croire en l’amour n’était que futilité. Après tout, elle méritait tellement mieux. En maîtresse du jeu, elle se délectait du plaisir d’assouvir son appétit. Même s’ils n’étaient que de passage, elle se réjouissait à l’idée de les voir ramper à ses pieds pour quémander une nuit de plus.
Psyché dégrafa son bustier, libérant sa poitrine. Le bout de tissu termina sa course dans les mains d’Alexis. Il le porta à son visage pour découvrir la délicatesse de la soie sur sa peau. Il voyait inlassablement le décolleté dans lequel il avait aimé se perdre au cours de la soirée comme tant d’autres. Il souriait à ce doux souvenir quand il sentit une main effleurer la sienne. Psyché le guida jusqu’à sa poitrine. Du bout des doigts, il s’égara sur ses tétons qui pointaient. Était-il le seul chanceux à pouvoir enfin la toucher ? Cette sensation lui procura un plaisir absolu, il découvrait chaque parcelle de sa peau. Pourrait-il y déposer ses lèvres ? Il n’en pouvait plus, perdu dans son fantasme. Il voulait mordiller le fruit. Avant de l’abandonner encore une fois, Psyché laissa son index paresser sur sa bouche. Alexis ne put résister à se lécher les lèvres qui venaient de se parer d’un délicieux goût de miel. Alors ses pensées vagabondaient, s’imaginant trempant à son tour les doigts dans le pot de miel pour passer cet élixir sur le bout du sein qu’il convoitait tant.
David se leva d'un coup, tendant les bras pour s'équilibrer, tout en tentant de toucher les murs qui encadraient le fauteuil posé dans l'alcôve où elle l'avait installée. Il avança un pied après l'autre, se voulant discret. Le bandeau sur ses yeux développait ses sens. Il s'enhardissait, voulant attirer l'attention de la déesse. Peut-être apprécierait-elle cette audace. Le jeune homme était tout excité de la surprendre. Attirer son attention et la détourner des autres devenait son obsession. Partager la belle ? Pourquoi pas, une autre fois, l’expérience pourrait être agréable. Là, il n'en pouvait plus, il la voulait sienne, la posséder et la prendre. Quelle erreur. Psyché saisit les mains de l’impudent pour les attacher. Quelle insolence de la sous-estimer. Elle l’effleura et laissa glisser ses ongles le long de sa peau. Surpris, il échappa un cri. Psyché le repoussa dans le siège et resserra les liens pour s’assurer qu’il ne recommencerait pas. Avant de partir, elle plongea dans son cou, le mordillant et lécha le lobe de son oreille. Les poils de son amant se redressèrent, des frissons l’envahirent. Il était prêt, elle s’était évaporée.
Tom patientait, après tout, la maîtresse des lieux s'amusait avec un plaisir jouissif à voyager de l’un à l’autre, les titillant, les caressant et exacerbant leur sens pour finalement les abandonner. Cela lui convenait pleinement. Il voulait profiter des atours de la dame, ce masque sur ses yeux attisait la flamme qui brûlait en lui. Le seul fait de savoir qu'elle abuserait de son corps, l'émoustillait. Cette voluptueuse pensée amplifia son désir, réveillant sa hampe. Le rêveur s'imaginait qu'elle allait s'empaler sur son sexe dressé. Il ne put résister à le saisir et commença un lent va-et-vient. Qui sait la belle pourrait être à son tour tentée. Ce qu'il ne pouvait pas voir de son côté, c'est qu'elle ne s'en privait pas. La jeune femme s'approcha et caressa ses mollets en remontant jusqu'à son entrejambe. Ses doigts effleuraient les poils de son pubis, Tom trépignait à l'idée que ses lèvres viennent envelopper sa verge et que sa langue enrobe son gland. Son fantasme grandissait, son envie de décuplait au point qu'il était à deux doigts de jouir, il n'allait plus résister longtemps. Des gouttes glacées glissèrent sur son ventre, finissant leur course sur son sexe. Le chaud et le froid, le contraste fut saisissant. Il frissonna, cette sensation calma aussitôt ses ardeurs, la frustration l’envahit, elle avait une fois de plus disparu.
Les trois amants de Psyché n'en pouvaient plus, elle attisait leur appétit. La diablesse les gardait en haleine, et en un battement de cils s'éclipsait. Chacun de ses gestes était pure délectation, le bandeau sur leurs yeux exacerbait leur envie naissante, son parfum enivrait leur sens. Ils appréciaient ses caresses, ses griffes et les baisers qu'elle distillait. Leur hampe se dressait à son approche rêvant de ce qu'elle leur accorderait ou en songeant à ce qu'elle pouvait offrir aux deux autres. L'impatience les dévorait, c'était la maitresse de leur pulsion, son art de la séduction excitait leur instinct. Ils étaient prêts à se soumettre, ils ne désiraient que cela. Elle dominait leur monde de fantasmes, les avait contraints à accepter leur sort. Leur accorderait-t-elle bien plus que les miettes qu'elle semait de-ci de-là. Eux, ils ne s’en satisferaient pas, ils voulaient la posséder seul ou tous les trois, lui faire l'amour sans retenu, l'entendre gémir à chacun de leur assaut, sentir son corps ondulé dès que leur sexe plongerait dans sa subtile intimité. La caresser, la lécher, la morde et déposer de baisers, ils voulaient se jeter à ses pieds. Pour l'heure, les mains liées, les yeux bandés, leur verge tendue, ils espéraient toujours obtenir les grâces la belle.
Voilà l'histoire est finie, une sacré femme cette Psyché, avec son tempérament de feu, son allure féline et sa braise dans les yeux. Et dire que j'ai eu le bonheur de pouvoir partager cette soirée avec elle. Je vous sens un tantinet agacé. Que vous arrive-t-il mes chers amis ? Seriez-vous légèrement frustrés ? Vous en désiriez plus, comme les amants de l'histoire. Je vous l'accorde, il manque les détails croustillants, ceux qui vous font grimper au rideau, errer au septième ciel, découvrir le nirvana, voir un ange enfin quoi vous attendez le bouquet final.
Je ne sais pas, je m'interroge : avez-vous été assez sages ? Méritez-vous mes faveurs ? Êtes-vous assez voyeurs pour en connaître plus. Humm, je me dis que si vous êtes encore là à cette heure, je pourais vous accorder cette fleur.
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