Épilogue

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Il ne put feindre de n’avoir rien remarqué plus longtemps. Dans sa vision périphérique, il devina qu’elle se rapprochait inexorablement de lui. Qu’avait-elle donc en tête ? Certes, bien malgré lui il avait déjà vu ce qu’elle lui avait caché pendant de longues semaines, mais ce choix ne semblait alors pas l’avoir enchantée. Il respectait cela. Etait-elle sûre de ce qu’elle faisait ?

Doucement, il tourna la tête vers elle et la regarda droit dans les yeux, d’un bleu profond. Tel un naufragé au milieu d’un océan tumultueux, il s’y perdit presque.

Puis, comme deux aimants qui ne s’étaient jusqu’alors jamais suffisamment rapprochés pour s’attirer, leurs lèvres se lièrent soudainement sous l’impulsion d’une force invisible mais pourtant plus forte que la gravité elle-même.

Leurs yeux se fermèrent pour mieux profiter de l’instant.

Les bras d’Eldria passèrent autour de son cou et elle se laissa sensuellement aller sur lui, le poussant en arrière et le forçant pratiquement à s’allonger sur le dos.

A son tour, il l’enlaça par la taille, s’abandonnant aux désirs primaires, presque bestiaux, qui les appelaient tous deux de leurs vœux. Leurs souffles s’intensifièrent au rythme des phalanges aventureuses d’Eldria qui descendaient en lentes spirales vers l’objet de ses envies les plus enfouies.

Ses doigts glissèrent tranquillement sous le tissu encore légèrement humide de son caleçon. Comme intimidés par ce qu’ils s’apprêtaient à toucher, il s’interrompirent brièvement, hésitant à poursuivre leur exploration vers ce qui leur était encore inconnu.

Pour la rassurer et lui signifier qu’elle pouvait continuer, Dan se permit à son tour de faire passer ses paumes ouvertes le long de son corps délié devenu tiède. Ses mains se murent le long de ses hanches douces au toucher, se permirent de faire temporairement irruption sur les côtés de ses fesses qu’il connaissait bien, aussi fermes que délicates, puis remontèrent le long de sa taille soyeuse et fine. En atteignant ses seins, il se permit de la soulever avec délicatesse afin de pouvoir mieux la contempler.

Ses cheveux bruns ondoyaient autour de son visage aux traits séduisants, qui avait volé au coucher du soleil ses couleurs de printemps. Ses yeux pétillants étaient pareils à des pierres précieuse aux éclats chatoyants. En-dessous, sa poitrine menue mais néanmoins marquée semblait gonflée d’un désir qu’il était appelé à combler.

Pour l’heure, ce furent les doigts d’Eldria qui, restés contraints aux portes de son intimité, se décidèrent finalement à faire la rencontre de son sexe qui attendait impatiemment leur visite. Sans qu’elle ne le quitte des yeux, il les sentit pianoter timidement mais avec une certaine efficacité sur son gland étiré, puis s’engager sur son érection non dissimulée, comme s’ils cherchaient à en recouvrir le moindre recoin.

Une fois qu’elle eut bien apprécié la topologie des lieux, elle se décida à le prendre à pleine main et à le soulever délicatement. Dan pencha la tête en arrière et la laissa donner libre cours à ses velléités lubriques. Il sentit l’entièreté de ses muscles se raidir alors qu’elle entamait de lents mais non moins satisfaisants mouvements de va-et-vient le long de l’instrument qui avait à de nombreuses reprises fait montre de son attirance pour elle, mais qu’elle n’avait pourtant jamais vu ni jamais touché. Il laissa échapper un râle rauque.

Eldria, malgré les dures épreuves qu’elle avait vécues, rayonnait littéralement de laisser libre cours à ses fantaisies. Après tout, et bien qu’il n’ait jamais cru cela possible, la jeune femme semblait ressentir la même attirance pour lui que lui pour elle.

Son corps, défait de tout complexe, ondulait sur le sien avec la grâce d’une délicate fleur que la brise du matin ferait danser, comme si leur union avait déjà commencé.

Mais ce n’était pas encore le moment.

Déjà, elle se penchait de nouveau sur lui, lui caressant de sa main libre le torse, descendait jusqu’à ses abdominaux, appréciant sa musculature vallonnée fruit de longues années d’entraînement. D’un geste vif, elle lui fit retirer son caleçon qui semblait faire obstacle à son objectif.

Sa bouche, envieuse, se referma autour de son gland palpitant. Sa langue, aussi légère qu’un nuage, effleura sa peau tendue à l’extrême.

Nouveau gémissement rauque.

Il ne put s’empêcher de l’admirer, allongée sur lui, les yeux fermés, alors qu’elle s’appliquait, les joues rosies, à lui offrir des sensations qu’il n’avait plus ressenties depuis longtemps.

Plus rien d’autre ne comptait. Plus rien d’autre n’avait de sens. A part Elle. A part Eux.

Alors que son envie ne faisait qu’escalader crescendo au point de se rapprocher de sommets qu’il savait ne pas pouvoir se permettre de dépasser si rapidement, il se déroba doucement à ses soins, désireux, à son tour, de lui prodiguer les siens.

L’attrapant délicatement par la taille, s’enivrant au passage du parfum de son cou, il la déposa sur le dos. Les vibrations de son rire cristallin entrèrent en résonnance avec les pulsations de son cœur.

Comme si elle avait un coup d’avance sur lui et qu’elle avait déjà deviné ses plans, elle écarta les jambes pour lui laisser tout loisir de visiter son jardin secret.

Son majeur brûlant, encore soucieux de ne pas la brusquer, s’aventura en tâtonnant sur ces contrées qui s’abandonnaient à lui. Il effleura d’abord le soyeux duvet de son pubis, descendit et s’imprégna des courbes harmonieuses de son sexe, recueillit du bout du doigt la goutte qui y perlait.

Ses cuisses se refermèrent subitement, emprisonnant de fait sa main toute entière contre son endroit le plus intime. Elle poussa un faible gémissement qui l’incita implicitement à ne pas s’arrêter en si bon chemin.

Obéissant à cette invitation, il frotta avec plus de ferveur le long de sa fente débordante. Il la sentit convulser.

Au même moment, l’attrait de ses seins offerts à sa vue fut si intense qu’il ressentit l’envie de s’en approcher encore. Il les embrassa et en mordilla les tétons devenus presque aussi durs que du cuir.

Gémissement.

Son doigt entra en elle comme un marin chevronné glissant sur une mer de coton. Elle se cambra pour mieux le laisser s’insérer à l’intérieur.

Ce fut au tour de Dan de reprendre les va-et-vient, d’abord tout doucement, puis avec de plus en plus d’intensité. Tel un musicien, il joua de son instrument, se satisfaisant de délicats soupirs pour toutes notes.

Son visage rieur s’étaient mué en temple du plaisir. La tête penchée, les yeux fermés, la bouche grande ouverte, les joues aussi rouges que l’ocre, elle semblait accueillir chacune de ses attentions avec une intensité montante.

Quand il la sentit sur le point de venir, jouant avec elle, il réduit, espiègle, la voilure et baissa la cadence. Le regard qu’elle lui jeta alors le fit presque sursauter.

Comme si elle réclamait son dû, elle le repoussa sur le côté avec une force qu’il ne lui connaissait pas. Il se laissa faire, s’amusant à son tour de la découvrir si entreprenante.

De nouveau elle grimpa sur lui avec une déconcertante facilité. Elle posa les genoux de chaque côté de ses hanches, plaqua les paumes sur son torse, et se positionna au-dessus de son bassin érigé. Elle exigeait d’être comblée, elle voulait remplir immédiatement ce vide qu’il avait installé en elle.

En experte, ne lui laissant pas le temps de reprendre son souffle, elle guida son membre dressé à l’orée de sa matrice.

Le temps sembla se figer alors qu’ils se regardaient tous deux avec l’intensité d’un brasier dans les ténèbres.

Puis, doucement, elle se laissa descendre sur lui.

Elle ferma de nouveau les yeux et se mordit la lèvre.

Lui aussi.

Leurs corps se lièrent, enfin, comme s’ils avaient été conçus pour s’assembler en ce jour d’éternité.

La douleur qui apparut d’abord sur le visage d’Eldria laissa très vite place à une onde de quiétude, qui se propagea tout autour d’eux avec la grâce d’une plume qui se serait posée sur une mer d’huile.

Au début ils ne bougèrent pas, étirant autant que possible cette divine sensation qu’ils ressentaient de concert.

Puis, en douceur, ils se mirent en mouvement, se synchronisant implicitement pour que leurs corps s’emboîtent et perpétuent la sérénade.

Gémissements mutuels.

Dan contempla une nouvelle fois sa protégée sautillait sur lui au rythme de leurs bassins. Il nourrit son âme de la vue de sa peau satinée sur laquelle les flammes jouxtant leurs ébats dessinaient des ombres d’opaline.

Baissant les yeux, il admira leurs deux sexes assemblés, se divertissant de voir le sien, raide comme l’acier, apparaître et disparaître par intermittence.

Eldria, d’une souplesse quasi féline, arqua les reins et se pencha en arrière, levant les yeux au plafond qui les observait. Sa poitrine, que la chaleur rendait brillante, invoquèrent les mains de Dan, qui ne put résister à l’appel.

Ils n’eurent tous deux aucune notion du temps qu’ils passèrent dans cette position.

Puis, naturellement, comme s’ils avaient moult fois répété cette chorégraphie subtile, Dan se redressa et Eldria pivota.

Cette fois-ci, c’était de nouveau lui qui était sur elle. Tels deux amants devenus inséparables, leurs sexes ne s’étaient pas quittés.

Les jambes largement écartées et rabattues autour de ses cuisses, les bras autour de son cou, Eldria poussa de nouveaux gémissements sonores alors qu’il la pénétrait avec plus d’intensité encore.

Il s’égara dans ses cheveux, humant chaque particule de leur fragrance boisée.

Il sentit son souffle, tiède et pressé, atterrir sur son cou, faisant frémir les poils de sa nuque.

Elle resserra son étreinte, l’enveloppa tout entier dans ses cris profonds et réguliers.

Le blizzard au dehors faisait pâle figure face à la tempête de leur désir.

Alors qu’il était proche d’atteindre son apogée, il la sentit se contracter. Sa respiration s’arrêta une seconde, l’œil du cyclone, puis elle exulta sans se retenir.

Lui non plus ne put se retenir davantage. S’abandonnant totalement, laissant toutes les barrières grandes ouvertes en lui, il accéléra le rythme au point de ne plus rien ressentir d’autre que la félicité du moment.

Leur hurlement conjoint s’extirpa de la grotte, brava le vent rendu impuissant. S’envola.

Puis se perdit dans les cieux.

***


Un souffle froid s’abattit sur le jeune homme. Les yeux levés vers le ciels, il observait la lune – symbole de sa nation – qui lui souriait.

– Je viens pour te retrouver, murmura-t-il au zéphyr. Je te le promets, Eldria.

Et Jarim, déterminé, s’éloigna.

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