Chapitre I Partie I

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Le soleil se levait peu à peu dans la région de Midgard, puis le temps semblait se suspendre. Les oiseaux s’arrêtèrent en plein vol, les feuilles cessèrent de tomber comme si la forêt retenait sa respiration.

Quatre silhouettes apparurent entre les arbres, et quand elles commencèrent à marcher, la forêt reprit son souffle et la vie repris sa course.

- Je déteste le bifröst. Grogna la voix d’une femme, faisant ricaner une seconde qui marchait devant le reste du groupe. Ceci t’amuse, hein … demi-monstre.

La femme perdit son rire pour s’arrêter et se tourner vers sa camarade, ses yeux gris aux reflets rosés rencontrèrent le regard sauvage d’un brun noisette.

- Venant d’une lycanthrope, j’espère que c’est une ironie. Souffla-t-elle, avec un sourire sarcastique. Et en parlant de ça, tu devrais porter ton collier. Nous sommes à Midgard, maintenant. Évitons d’effrayer la population.

La dite lycanthrope grogna avant de sortir rageusement de son sac en bandoulière, un collier avec un pendentif en forme de papillon lumineux, où la lumière diffuse de la pierre lunaire changea les doigts le portant en des plus humains, perdant leurs griffes et leurs fourrures.

- Jess’ ! Insista l’elfe du groupe, avec un regard autoritaire.

Jessie de son prénom complet, enfila son collier et grimaça quelques secondes le temps que le collier fasse son enchantement sur sa carrure lupine. Sa fourrure devinrent des poils et une crinière de cheveux bruns, sa truffe devinrent un visage humain harmonieux, et sa queue touffue disparu et sa posture légèrement courbée se redressa et la jeune femme s’étira.

Jessie lança un regard fier vers l’elfe, qui leva les yeux au ciel, avant de lancer une paire de bottes dans les bras.

- Enfile ça au lieu de frimer comme à chaque fois.

- Tu n’es pas drôle, Aya.

Les yeux bleus clairs de l’elfe fusillèrent comme à son habitude, la lycanthrope qui ricana en enfilant une de ses bottes.

- On est pas ici pour être drôle, mais pour une mission, Jess’.

Aya rejeta sa longue natte derrière son épaule, rageusement, en dépassant son amie pour suivre la route et leurs deux autres camarades qui avaient pris de l’avance. Peu à peu, son regard observa intensément les deux corps de ces compagnons de routes, se rapprochaient de l’une de l’autre avant qu’une main se posa brutalement sur son épaule.

Elle tourna la tête vers Jessie, qui lui lança un regard légèrement moqueur avant de se détacher de cette main, d’un coup d’épaule et poursuivre son chemin suivit rapidement par Jessie.

A la tête du groupe, la femme aux yeux gris fixait toutes les dix secondes, la quatrième personne de leur équipe qui semblait plus souffrir du trajet en bifröst que les deux autres.

Elle ne cesse pas de caresser son ventre en grimaçant, et sa peau très claire lui donnant un côté bleuté paraissait avoir pris une teinte légèrement verdâtre sur les joues.

- Tu vas vomir ?

Les yeux bleus turquoise était légèrement fiévreux en croisant ceux gris, interrogative.

- Ne t’inquiète pas Lukà, ça va passer. Ce n’est qu’un étourdissement.

- Tu mens, Isyl. Lança brutalement Lukà, avec un air encore plus perplexe. Et en quoi le fait de me mentir de ton état va être une aide en soit.

Isyl se redressa et remis une mèche de ses cheveux bleus clair derrière l’oreille pour offrir un doux sourire à Lukà, qui attendait une réponse franche et sans détour comme à chaque fois.

- Je ne veux pas t’inquiéter sur mon état qui va aller de mieux en mieux à force que je marcherais et si cela ne va pas mieux, il me faudra plonger dans la rivière non loin.

Lukà plissa des yeux avant que la voix d’Aya lui coupa l’herbe sous le pied.

- Les ondins peuvent entendre de l’eau couler à des kilomètres à la ronde, si je ne me trompe pas.

- La rivière n’est qu’à un kilomètre d’ici. Souffla l’ondine, en se penchant un court instant avant de se redresser. On devrait s’en approcher, cela doit n’être pas loin de la ville de notre mission.

Les quatre aventurières se remirent en route direction la ville, mais après quelques minutes de silence à part leurs bruits de pas dans la terre et les feuilles rouges, la voix de Jessie s’éleva d’un ton ennuyé.

- Spook me manque. Soupira-t-elle.

Le dénommé Spook était le familier de Jessie, un magnifique coyote qui la suivait partout d’habitude, mais pas pour cette aventure.

- Tu n’es pas la seule, Taka fait peser en moi un poids dur à supporter en son absence. Lança l’elfe, en parlant de son faucon de compagnie.

Aya jouait avec sa natte quand elle entendit ses camarades se tourner vers elle, et elle releva la tête pour croiser des regards confus et légèrement moqueurs à son encontre.

- Quoi ? J’ai dit quelque chose qu’il fallait pas ? - un silence intense s’installa – Vous avez quoi à me regarder comme des poissons morts ?! S’écria-t-elle, de façon violente et loin de la manière douce qu’habituellement une elfe parlerait.

Ces trois camarades soupirèrent soulager et même Jessie se mit à ricaner devant l’air fulminante de l’elfe.

- Tu nous as foutu les jetons à parler ainsi.

Aya soupira fortement en serrant les dents, et suivit ses trois camarades qui ricanèrent entre elles en reprenant leur voyage.

La course du soleil continua à travers les branches des arbres de la forêt d’Yggdrasil, avant que le groupe trouve un lieu de repos dans un vieux campement abandonné.

Jessie s’avachit sur des bûches couchés formant un cercle en face d’un feu de camp éteint depuis des jours, avant de retirer ses bottes devant le regard dégoûtés d’Aya et d’Isyl. Lukà était plus préoccupé sur la carte, et en jetant des regards attentionnés vers l’ondine qui semblait toujours mal du voyage magique.

Aya aida à s’asseoir Isyl, qui la remercia, avant de la rejoindre sur le même rondin.

- Tiens bois un peu. Et après, je t’accompagnerais vers la rivière pour que tu y fasse un bain.

Jessie s’étira les jambes et les orteils, et se tendit aux paroles d’Aya, et se tourna vers Lukà qui lançait un regard profond vers l’elfe, qui n’avait d’yeux que pour l’ondine malade.

La lycanthrope se racla la gorge amenant tous les regards vers elle.

- C’est quoi déjà la mission ? - Elle reçut des regards affligés et elle continua sa tirade malgré tout – Comme ça, je sais pourquoi on est perdu dans la forêt rouge.

- On se perd jamais dans ces bois. Lança Lukà, en rangeant sa carte à sa taille dans un étui en cuir. Si Yggdrasil veut qu’on se trouve dans ce coin, c’est qu’il y a une raison. Peut être un lien avec notre mission.

- Qui est ? Insista Jessie faisant soupirer Aya, qui prit la parole.

- Des animaux auraient été vus ensorcelés dans ces bois, de nombreuses nuits et de plus en plus. A priori que des rats, mais on a constaté aucune attaque juste de la magie de manipulation. On doit enquêter sur ce phénomène.

- Et c’est tout ? S’écria Jessie, intriguée. On est là, juste parce qu’un druide s’amuse avec des rats !

- On ne sait pas que c’est un druide … ça pourrait être de la sorcelllerie. Lança doucement Isyl, en redonnant la gourde à Aya, qui se mit à lui frotter le dos.

Jessie se mit à tousser bruyamment en faisant un long regard à l’elfe, puis un coup d’œil vers Lukà qui était figée en fixant le geste d’Aya, qui retira rapidement sa main. Lukà reprit vie en clignant des yeux et reprit la conversation naturellement.

- C’est possible. Et puis Lahly ne nous aurait pas envoyé ici juste pour rien. On a rien cassé dans notre dernière mission. Elle a aucun moyen de vouloir nous punir.

Jessie eut un ricanement gênée faisant tourner les regards vers elle, de nouveau. Mais cette fois, elle aurait voulu l’éviter.

- Ce n’était qu’un vase, vous savez.

Aya soupira et Isyl ria avant de grimacer de douleur, mais Lukà était tendu comme Jessie. L’une avait posé sa main sur le pommeau d’un de ses sabres, tandis que l’autre avait presque sortit son pistolet de son holster.

Aya fronça des sourcils avant qu’un grognement bas et profond retentisse derrière elle et Isyl, qui lui lança un coup d’œil apeuré. Un bruit de feuillage les avertis du mouvement de l’animal dont l’énorme tête lupin apparut entre les deux aventurières qui se tournèrent, épouvantée, vers leurs camarades prêtes à attaquer.

Un second grognement retentit dans la forêt silencieuse

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