Chapitre II Partie I
Jessie était loin d’être une amie des animaux, après tout, elle aimait la ville et la civilisation, même si la nature et l’aventure ne l’a dérangé guère. Alors quand elle découvrir le pauvre coyote abandonné par sa famille parce qu’il était faible. Il était tout petit et maigre, pour un bébé coyote. Pourtant, Jessie a décidée de prendre soin de ce petit être sans famille comme elle. Puis une amitié forte s’était crée, et loin de Spook était une nouvelle aventure et une expérience curieuse que Jessie avait dû mal à supporter.
L’idée même de tuer ce loup qui avait perdu son maître était difficile à envisager pour la tireuse, qui aurait voulu un autre avenir pour l’animal.
De son côté, Aya avait été dur dans ses paroles en connaissant le grand coeur de son amie. Pourtant, elle eut du mal avec ses propres mots, en imaginant Taka à la place du loup. Le faucon était un cadeau de sa mère, et elle avait chérie l’animal comme un totem de sa défunte mère. L’idée même que ce dernier disparaisse lui retourna l’estomac.
Malgré toutes ses pensées, elle continua à préparer le diner, mais Jessie décida de l’interrompre dans son activité.
- Tu crois qu’il aurait tué son maître ? Lança-t-elle, tout en préparant le feu de camp.
Aya reprit son activité qui était de préparer la viande séchée avec des herbes emmenés pour leur premier repas dans la forêt. La journée suivante, elles devront trouver une auberge pour se nourrir comme à chaque fois.
- S’il a été contrôlé par la personne qu’on recherche, c’est possible. Commença-t-elle, d’un ton moins dur que plutôt. Mais je vérifierais déjà d’où provient ce sang sur son pelage. Puis, on demandera à Isyl de vérifier s’il a des marques de magie sur lui pour savoir s’il est liée au druide.
- Un druide … Je ne vois pas un être proche de la nature vouloir nuire à un village. Lança d’un ton pensif Jessie.
- Tu penses comme Isyl et que c’est un sorcier.
Aya n’aimait pas particulièrement la magie, même si quelqu’un d’armé était aussi dangereuse. Mais la magie était à ses yeux, plus violente et plus puissante qu’une de ses flèches.
- J’espère que c’est juste une farce d’un enfant et qu’on pourra rentrer pour la fête des moissons.
- J’en connais une qui veut dévorer tous les gâteaux de la fête. Ricana Jessie, accoudée à un arbre et regardant Aya cuisinait.
Aya ne répondit pas, mais eut une moue légèrement vexée, faisant amplifiait le rire de la tireuse. Moue qu’elle perdit rapidement en entendant le rire si particulier de son amie, qui donnait l’impression de japper comme un chien. Elle eut un vrai sourire en continuant sa préparation.
L’eau. Tous les ondins étaient liés étroitement avec ce liquide vital, mais aussi loin qu’elle pouvait se souvenir Isyl l’avait toujours craint. Comme un animal sauvage, on le fixe dans les yeux, mais on reste à bonne distance. Sauf quand l’animal est plus petit et apprivoisé, on ose y toucher du bout des doigts.
Isyl se souvenait de son premier bain dans l’océan, aux côtés de sa mère, et la peur qu’elle a eue en touchant l’eau du bout de ses doigts de pieds. Elle avait pris goût peu à peu, mais sans compter sur ses cousins et ses cousines, qui ne comprenaient pas sa peur. Ils avaient attendu que leur tante tourne la tête et oublie un instant sa petite elfe pour que les malicieux enfants poussent l’enfant dans l’eau.
Au début, ils ont rigolés en voyant la pauvre Isyl tentait de ne pas se noyer, puis la blague ne fut plus drôle quand la petite se fatigua, et coula sous les yeux des petits ondins.
Isyl avait appris que c’était sa mère qui avait plongée et qui l’avait repêchée en lançant un regard empli d’orage à sa famille. Depuis ce jour, la petite elfe avait grandi avec cette peur profonde jusqu’à elle rencontre une drow, qui l’aida à surmonter sa peur.
Elle comprenait mieux ce que ressentait son peuple au contact de leur élément, c’était comme si la demi-ondine était devenue liquide. Mais vite, son côté elfique lui rappela son métissage, et ses poumons avaient besoin d’oxygène.
D’un bond, elle remonta vers la surface, mais une silhouette l'attrapa par derrière et l’aida à nager hors de l’eau. Isyl se laissa porter par son amie vers la rive, où elle s’asseyèrent l’une à côté de l’autre.
- Tu vas mieux ?
La voix n’était ni autoritaire ou emplis de reproches, Isyl fronça les sourcils en se tourna vers Lukà, qui avait son éternel visage neutre.
- Je vais mieux. L’eau a aidé.
Lukà hocha la tête. Isyl remarqua la nudité de son amie, et rougit. Puis, elle se rappela qu’elle n’était vêtu que de ses sous-vêtements.
- Tu devrais t’habillée ou attendre de sécher avant. Moi je vais me rhabiller. Lança calmement Lukà en tournant le dos à l’ondine.
Les yeux bleus curieux détaillèrent les quelques cicatrices ornant le corps longiligne de la drow avant qu’elle disparaissent derrière un buisson.
Isyl détourna son regard et cacha son visage de gêne contre ses genoux en attendant le retour de son amie.
Ce fut qu’après qu’Isyl se soit séchée et qu’elle se soit habillée, que les deux aventurières retrouvèrent le chemin où un doux fumet de viande aux herbes les attirèrent. Elles rejoignit Jessie entrain de baver devant le feu, et Aya qui s’occupait d’observer le loup sous toutes les coutures. Isyl s’approcha de l’elfe tandis que Lukà alla surveillée Jessie, qui avait déjà presque la main sur la viande.
- Alors il ou elle est blessée ? Demanda l’ondine, en s’accroupissant aux côtés de l’elfe.
- C’est une femelle. Commença Aya, en grattant derrière les oreilles la louve. Le sang n’était pas le sien, malheureusement.
- Pourquoi malheureusement ?
- Si elle a tuée son maître, elle peut être un danger pour nous. Déclara Aya en se levant. Mangeons et dormons. Nous verrons demain matin, si on découvre où se trouve son maître.
Isyl eut un petit sourire triste, puis elle sentit sous ses doigts une truffe humide qui rechercha du réconfort. L’ondine caressa la fourrure de la louve en espérant que son amie avait tort.
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