Chapitre IX Partie I

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- Ma dame, vous devriez vous écarter de la cage.

La jeune servante était nouvelle dans le château et était encore perdu dans les couloirs, et dans les jardins. Mais intelligemment, elle se refusait de demander de l'aide pour pouvoir se remémorer les lieux avant l'arrivée du seigneur. Elle devait ramener un panier de linge au lavoir, mais elle s'était retrouver dans la cour devant le château. Le lavoir se trouvait à l'arrière avec les jardins. Elle soupira avant de remarquer une vieille femme bien trop proche de la cage d'un tigre des sables. Le cadeau pour le Seigneur. 

La bête était trapu avec une crête de fourrure le long du dos jusqu'à son crâne, puis avait deux crocs massifs sortant de sa gueule. Il pouvait arracher un bras facilement.

Quand la jeune femme vit la vieille femme rentrer son bras dans la cage pour toucher l'animal, elle s'avança doucement vers elle et commença à lui parler, mais cette dernière ne l'écouter pas.

Elle allait pour insister quand elle entendit aucun grognement de l'animal sauvage, mais un ronronnement puissant.

- Comment ... ?

- Vous n'auriez pas dût approcher, mon enfant. Déclara la vieille femme en se tournant à demi vers elle avec un sourire édentée.

La servante poussa un cri suite à une douleur à son bras, elle regarda sa balafre sur son avant-bras dégoulinant de sang, puis vers la dague de la vieille femme qui se mit à lécher le sang. Le jeune femme aurait voulu crier de nouveau ou partir, mais elle avait l'impression que son corps était figée comme une statue.

La vieille femme rangea son arme et perdit son sourire.

- Sois sage, ma chère marionnette.

La jeune servante cligna des yeux sans comprendre comment elle avait pu et ce qui lui arrivait. Puis elle fronça les sourcils, en se demandant ce qu'elle faisait dans la cour alors qu'elle devait aller au lavoir. Elle reprit son panier de linge et retourna dans le château avec une idée en tête. Elle devait retourner dans la cour, quand sa proie serait là.

Tout prédateur se prépare à l'attaque avant de chasser une proie, tout naturellement, elle observa sa proie devant la cage. Elle sentait pas la peur et ne semblait pas la voir malgré son immobilité. Elle sentit un regard posé sur elle, celle d'une elfe archère, puis une seconde elfe à la peau mate lui rappela à l'ordre.

Puis elle se mit à tourner autour d'elles, attendant l'ordre de sa nouvelle maîtresse.

Le mot fut prononcé, elle se figea et fixa sa proie les yeux dans les yeux, avant de lui sauter dessus d'un bond puissant. Elle allait la dévorer.

Lukà se redressa en observant cette servante qui semblait n'être plus humaine, on aurait dit un prédateur sur sa proie. Un frisson lui parcourut lui rappelant de vieux sentiments. D'un geste sûr et rapide, elle s'empara de l'une de ses lames pour frapper la jeune femme dans la nuque avec le pommeau. Elle lança un coup d'œil vers Aya, qui hocha la tête, prête à intervenir au besoin de son amie.

Le pommeau rencontra l'arrière de la tête, et Luka rencontra de nouveau le sol après que la servante répliqua d'un mouvement brusque du bras.

- C'était quoi ça ? Comment elle peut être plus puissante qu'elle en a l'air ? Demanda Lukà qui accepta la main d'Aya pour se relever.

- Elle est ensorcelée, mais on en parlera après l'avoir neutralisée. Répondit Aya, en analysant la scène qui évoluait devant leurs yeux.

La servante sortit un couteau de l'une de ses poches de son tablier et leva le bras prêt à l'abattre, mais elle poussa un cri de douleur monstrueux. Elle observa sa main tranchée tombée à côté de la tête d'une Fanbara en larmes. La servante tourna la tête vers Aya qui tenait encore son petit sabre ensanglantée.

- Maintenant, écarte toi de Fanbara. Cracha Aya, en posant sa lame sous la gorge de la domestique.

Soudainement, la soubrette roula des yeux et elle fixa l'elfe avec un regard blanc. Une magie s'éleva d'elle l'entourant comme un manteau faisant écarter l'elfe d'un pas.

- Cessez de m'interrompre, sinon je m'occupe de la petite qui est avec moi dans la roulotte. La petite Isyl, une nouvelle marionnette à ma collection. Dit-elle, en tournant sa tête d'une façon d'une poupée désarticulée. Comme toi ma chère Fanbara. Tu m'as déçue de ton attitude, ma chère ...Déclara d'une voix lugubre et profonde, le pantin de la sorcière.

Aya grimaça en rangeant son sabre dans son fourreau et s'écarta d'un pas. Une autre aura apparut brusquement et sans se retourner l'elfe savait que c'était Lukà qui devait bouillonner de rage. Même elle, elle aurait voulu décapiter cette chose, mais elles pouvaient pas laisser Fanbara mourir.

- Très bien ... reprenons ... Fanbara ...

- C'est pour ça que tu as tué Cyndas ? Sale vieille folle ! Je l'aimais ! S'écria Fanbara en frappant et griffant le visage de la servante qui ne bougea pas à part pour sourire.

- C'est toi qui l'a tuée, ma chère ! Je ne tue pas les gens sauf mes créations, ma chère. Comme maintenant ! Ricana la voix monstrueuse.

Fanbara commença à prononcer des paroles qui ressemblaient à de l'elfique et de l'orc faisant encore plus rire la vieille femme, mais son rire s'arrêta par une quinte de toux de plus en plus rauque la faisant cracher du sang. Fanbara arrêta ses paroles et regarda d'un air choquée, la servante lui cracher du sang dessus.

Lukà s'empara d'une main le bras de la jeune femme ensorcelée et la fit tomber aux côtés de Fanbara qui se releva sur ses jambes chancelantes.

- Elle ... était ... parfaite ...

Ce furent les derniers mots de la marionnette avant qu'elle ne décède dans une mare de sang. Les trois femmes se regardèrent, puis Lukà commença à prendre le chemin de la sortie sans un mot. Aya allait pour la suivre, mais se tourna vers Fanbara.

- Vous allez bien ?

Fanbara hocha la tête, légèrement ébranlée par la scène morbide qui venait de se réaliser devant ses yeux.

- On reviens vite vous voir. Renchérit l'elfe avant de sortir de la cour.

Après une longue minute, Fanbara se mit à rire d'un rire dément la surprenant. Elle sentait la puissance de la vieille Ama courir ses veines. Elle se calma lentement, avant de se tourner vers l'animal dans sa cage qui rugit. Elle lança un regard entre la cage et le cadavre de la servante. Lentement, elle s'approcha de la porte de la cage et l'ouvrit. L'animal lui lança un regard et Fanbara sentit sa marque. Il était sa marionnette. D'un claquement de doigts, le tigre sortit et se dirigea vers le cadavre de la pauvre femme. Elle observa un instant l'animal dévoré la carcasse avant de prendre un visage horrifiée et elle se mit à crier.

- A l'aide ! Le tigre s'est échappé !

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