Chapitre X
La nuit était tombée sur Mornecroc, mais le sommeil n'avait pas conquis tout le monde dans la petite ville humaine. Dans l'auberge aux milles luths, une douce mélodie de guitare et de tambour résonna dans la salle où tous les clients mangeaient. Les musiciens se trouvaient non loin de l'antre de la cheminée de l'établissement qui avait été allumé en plus des bougies posées sur les tables.
Après un bon bain, et un repas correct, les aventurières étaient ravis de finir leur soirée en écoutant une musique douce avant d'aller se reposer dans leur chambre.
Puis après les premières notes, une voix familière débuta une chanson de son clan, qui hypnotisa peu à peu l'assemblée comme à chaque fois qu'elle chantait.
L'ondine avait les yeux fermés chantonnant d'une voix douce et claire, calmant les esprits des spectateurs. Une onde apaisante remplis la pièce au fur-et à mesure des paroles venant du cœur de la jeune femme. Elle rouvrit les yeux pour le second couplet et son corps suivit la musique en une danse sensuelle. De ses doigts, sa magie liée à l'eau se dévoila rendant le spectacle plus merveilleux. Elle ondula, nagea devant les yeux des humains qui semblaient presque ailleurs. Ils étaient tous sur l'une des plages de Vanaheim à observer Isyl dansait au milieu de l'océan, tandis que ses congères réalisait un ballet aquatique autour d'elle, en se synchronisant avec elle.
La danse devenait de plus en plus mystique et voluptueuse à leurs yeux.
Puis la voix de la chanteuse disparu pour laisser place à seulement un corps se mouvant en suivant le rythme de la musique. Isyl termina sa magie de l'eau et s'asseyait aux pieds du guitariste, qui arrêta sa mélodie, puis le tambour résonna une dernière percussion dans l'auberge.
La clientèle s'éveilla peu à peu et se mirent à applaudir le spectacle tandis qu'une main bronzée furent tendue à Isyl, qui la prit avec un doux sourire.
- On doit parler, à mon souvenir. Souffla la voix presque douce de Lukà à l'ondine qui perdit légèrement son sourire.
La danseuse hocha la tête. Les deux aventurières saluèrent de la tête leurs amis encore assis à une table, avant de prendre la direction de la porte menant derrière l'auberge. La lune était croissante dans un ciel parsemé d'étoiles avec un ciel aux contraste d'un bleu-vert très enchanteur.
- Isyl ... ?
L'ondine perdit son apaisement lors de son petit spectacle, elle se tourna à demi vers l'épéiste et amie, qui avait croisé ses bras sur sa poitrine. Lukà était quelqu'un qui ne comprenait personne et qui apprenait malgré tout depuis sa rencontre avec l'ondine. L'aura de douceur qu'elle dégageait était une sensation étrange pour elle, qui a toujours connu des auras sauvages ou monstrueuses.
Isyl inspira et plongea son regard dans celui de Lukà, qui était plus expressif que les autres jours.
- Je suis un monstre, Lukà.
Lukà ferma les yeux et l'une de ses mains alla rencontrer son visage, puis son corps fut pris de soubresauts. Isyl sursauta quand elle entendit malgré la main devant sa bouche, un éclat de rire véritable.
La chanteuse avait entendu son amie rire, mais il y avait toujours un côté faux derrière cet éclat de joie, mais pas cette fois-ci. Lukà était en train de rire devant elle.
Le visage sérieux d'Isyl se perdit peu à peu pour un grand sourire et elle s'approcha de Lukà pour lui enlever sa main de son visage. Cette dernière se calma, mais garda son visage rayonnant d'une malice non camouflée.
Après s'être calmée, Lukà soupira avant de prendre un visage neutre, mais ses yeux ne cachèrent pas son émotion qu'elle venait d'avoir.
- Isyl Grimwulf, je t'interdis de dire ce genre de paroles. Tu n'es pas un monstre. Tu es une femme magnifiquement gentille et douce. Tu veilles sur nous trois et à aucun moment, tu seras à nos yeux une créature horrible. Déclara doucement Lukà en s'approchant à chaque phrase de l'ondine qui écoutait attentivement.
Les deux visages des jeunes femmes n'étaient plus qu'un souffle de la rencontre, et un souffle d'une doucereuse chaleur les entourèrent dans un cocon.
- Le jour où je tenterais de te tuer, tu devras m'arrêter sans sentiments et il n'y a que toi pour le faire . Souffla Isyl en collant leurs fronts l'un à l'autre.
- J'ai une autre solution.
Les yeux gris-roses cherchèrent la confirmation dans l'océan d'un bleu envoûtant, et ils eurent leur réponse quand les paupières les cachèrent dans un soupir, qui firent écho à celui de Lukà, quand deux paires de lèvres se rencontrèrent. La petite flamme dans la poitrine de la demi-drow s'enflamma quand les deux bras de l'ondine entourèrent sa nuque et que l'une de ses mains jouèrent avec ses cheveux blond platine. Ses mains agrippèrent les hanches galbés de sa compagne tandis que ses lèvres gouttèrent les lèvres de l'ondine qui avait un goût de douceur et de voyage.
Tandis que dans une chambre, un baiser était également échangé par deux personnes, d'un ton plus fougueux et brûlant surtout pour un elfe comme Diruil. Il grogna de douleur quand sa partenaire lui mordit la lèvre et qu'elle s'écarta de lui, trop brusquement.
Fanbara le regarda de haut quand l'elfe retomba assis sur le lit de sa chambre.
Diruil sentait que l'atmosphère langoureux et enjôleur avait disparu au profit de celui d'un plus sombre et mortel. L'elfe marchand voulu parler, mais avec effroi, il comprit qu'il ne pouvait plus agir sur son corps.
Puis une douleur au niveau de son cœur, le fit basculer complètement sur son matelas avec un cri silencieux. Il aurait voulu tendre une main vers Fanbara, qui sourit peu à peu que sa vie souffla une dernière fois devant la jeune femme qui quitta la pièce pour se rendre dans la sienne pour se reposer après cette longue journée.
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