Mon cœur est à usage unique et alors?

Je ne le savais pas moi-même avant que ça me tombe dessus.

Est ce que ça empêche de rendre une autre heureuse ? Non.

Est ce que ça empêche d’être un père aimant et infatigable ? Non.

Est ce que ça m’empêche de faire quelque chose pour ce monde qui a enfanté la plus belle personne que je n’ai jamais vu? Non. Au contraire.

Qui serais-je pour me plaindre de cette situation ? C'est très beau ce qu'il y a en moi, quand je crèverai je sais que c'est avec son visage que je m’endormirai, en paix de mourir en m’étant battu, en essayant de faire scintiller ma vie si fort que même elle ne pourra plus l'ignorer.

Si je continue de me battre c’est pour pouvoir ne jamais à avoir à baisser les yeux face à elle, c’est pour ne jamais trahir son souvenir, je ne m'arrêterai jamais.

Je serais heureux de m’endormir en paix avec elle dans mon esprit, j'aurais eu une très très belle vie.

Je ne suis rien, je ne suis qu'un humain un peu bizarre qui a eu la chance de découvrir ce qu'est vraiment d’aimer quelqu'un plus que de raison, je n’en demandais pas tant soyez en sûr.

Qui serais-je pour me plaindre ?

A-t-elle aussi une autre vie plus importante qu'elle-même à protéger ? Oui.

Est-elle aimée d'un autre que moi ? Oui.

Je ne peux pas être jaloux, on ne peut que l'aimer, vous ne la connaissez pas et je me sens désolé pour vous.

Mon cœur ne marche qu'une fois, et alors?

Cette insatisfaction rend encore plus belle l’immuabilité de mes sentiments.

Si cette fille devenue femme n'existait pas, je ne serais peut-être pas du coté des humains.

J'ai tellement besoin d'entendre vos voix à vous, les artistes, vous qui êtes animés du même combat que le mien et qui hurlez parfois mon coeur dans un micro tout en repoussant sans cesse les limites de ce que peut contenir un son.

J'ai besoin de vous lire vous qui cherchez encore des réponses et qui offrez au monde vos propres questionnements dans un cri qui par résonnance achève de me guérir.

Vivons, aimons et faisons brûler nos vies de cet amour que nous n'aurons jamais.