Extrait "Les villes oubliés"
Défi : Je vous demanderais d'utiliser au moins 10 de ces mots et de les intégrer dans un texte, une poésie... ce que vous voulez, le genre, la taille... là aussi vous êtes libres : Calame Cantabile Coruscant Ébaubissant Hyaline Inébriant Irréfragable Lénitive Marmoréen Munificente Oupille Ptérois Pusillanimité Quiet Rubescent Vénusté Virevousser
Le regard rivé sur le calame, le plus beau des roseaux taillés par l’un des jardiniers du clan, Björn réfléchissait. L’homme repensa à ces derniers jours qui furent très intenses. Quelque chose clochait cependant il ne savait pas quoi. Ces derniers jours furent très cantabiles. La musique avait comblé les cœurs des plus sensibles, elle avait emmené les plus difficiles dans les limbes des chants. Björn se leva de sa chaise délaissant le roseau, ses longues jambes le menèrent au devant de la forêt. Des lucioles coruscantes flottaient dans l’air illuminant le passage vers le chalet de la forêt.
- Bjön, te voilà, déclara son chef lui tournant le dos.
- Patron, salua l’homme balayant les lieux du regard.
Le ciel était d’une noirceur sans égale cependant on pouvait distinguer une lueur violette qui s’étendait peu à peu alors que la lune rouge se levait. C’était inébriant. Björn aperçut l’un des jeunots du clan, une adolescente aux caractéristiques animales - et plus précisément celle du loup - assise sur un tronc d’arbre qui jonchait le sol couvert de feuilles, de branches et de cailloux. Autour de l’adolescente, la meute ailée était éparpillée lui tenant compagnie. Sans doute, elle avait essayé de fuguer à nouveau. Les lucioles flottaient autour d’eux, les suivaient et jouaient. Zilla surveillait l’adolescente afin qu’elle ne parte pas vers les villes oubliées en douce.
Izar, appela leur patron interrompant toute activité.
L’adolescente releva la tête à l’entente de son prénom, ses yeux brillant de colère. Le patron du clan s’approcha, posa une main sur ses cheveux et saisit le menton de la métamorphe.
- Pourquoi sont-ils ici ? demanda-t-il désignant la meute de loups ailés entourant l’adolescente.
- Ils m’ont dit que la lune m’a choisi, répondit l’adolescente caressant le museau de l’un des loups ailés.
Björn ne pouvait pas s’empêcher que ce spectacle était ébaubissant. Izar se pencha, semblant chercher quelque chose alors que son bras droit s’agitait puis elle se redressa brandissant un cristal de roche qu’ils reconnurent tous comme étant de l’hyaline.
Personne ne pouvait être irréfragable à ce moment-là, personne ne pouvait contredire la décision de la lune rouge.
- Soit, continua Björn, détournant le regard de la meute. Qu’en est-il de la médecine lénitive ? L’avez-vous trouvé ?
- Nous l’avons, répondit Itzal levant le panier rempli qu’il tenait.
Izar, n’y pense même pas ! hissa d’un ton ferme le chef du clan, plissant les yeux alors qu’il creusait un trou.
- J’ai rien fait là ! répliqua l’adolescente, ses yeux brillants d’une lueur quelques instants.
- Je te préviens juste. Si nous n’avions pas été là, qui sait ce qu’il aurait pu t’arriver ! rétorqua le chef du clan, jetant de la terre sur le côté du trou qui commençait à se former.
- Ce n’est pas de ma faute si j’y suis attirée comme du métal est attiré par un aimant, murmura Izar décidant d’abandonner le tronc pour s’asseoir à même le sol.
Le silence se fit à nouveau. Zilla se rapprocha d’Izar et s’installa sur le tronc qu’elle avait délaissé. Freyr, le chef du clan, se redressa ayant terminé son large crou. En bas, on pouvait voir la forme marmoréenne d’un cercueil.
-Fenrir était si munificente qu’on pouvait confondre sa générosité avec la faiblesse, commenta Freyr, un sourire carnassier aux lèvres.
- Est-ce vraiment son cercueil ? demanda Izar curieusement en se penchant vers le trou pour mieux voir les initials gravés sur le bois d’une blancheur similaire au marbre.
- C’est bien son cercueil, enfin le cercueil de ses armes, répondit le chef du clan, content que l’adolescente participe.
Izar se saisit d’une oupille, l’allumant à l’aide d’un sort sans parole et se glissa dans le trou. Elle illumina le cercueil, cherchant d’éventuels problèmes qu’ils pourraient avoir en sortant le cercueil de la terre. Une odeur nauséabonde comme celle du ptérois qu’elle avait trouvé sur la côte s’éleva de la boîte.
- Que f.. faisons-nous ? bafouilla Tyr montrant une nouvelle fois sa pusillanimité malgré tout ce qu’il faisait pour prendre confiance en lui.
- Tous les sorts en place sont désactivés, remarqua Izar quelques secondes plus tard.
Björn trouvait cette nuit quiète. Le ciel perdait sa noirceur, il devenait de plus en plus rubescent. Voilà que la nuit prenait une rougeur bien familière à ses yeux, cela lui rappelait le jour où il devint membre des chasseurs du clan. La nuit était vénuste, la lune lui souriait comme une mère souriait à son enfant. Il n’imaginait même pas ce que devait ressentir Izar en tant qu’enfant de la lune. L’homme tourna la tête pour voir Tyr s’agiter ridiculement comme il le faisait par habitude quand il éprouvait du stress, il virevoussait.
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