Quelqu’un chantait. Sa voix, d’une belle puissance, résonnait au travers du domaine nappé par des pétales roses. Elle était comme un écho que la population extérieure de l’excellente Académie des Cerisiers appréciait d’entendre.

Pourtant, Ava lisait sans y prêter la moindre attention. Plongée dans l’Art de la Guerre depuis deux petites heures, la jeune fille prenait des notes pour son prochain cours avec le Colonel Akatsuki. Des paroles abrégées dans un mélange franco-japonais couvraient les pages d’un carnet joliment décoré.

Les boules Quiès demeuraient les seuls remparts contre la cacophonie de la cour de récréation. Entre les écoliers qui hurlaient comme des sauvages, les collégiens qui se disputaient pour des broutilles, les lycéens qui écoutaient de la musique explicite et les élèves de l’université qui faisaient leur pub à tout bout de champ, Ava n’avait qu’une hâte : que leurs supérieurs hiérarchiques se ramènent pour remettre de l'ordre.

Elle finit par délaisser son bouquin pour se consacrer à un livre de proverbes japonais. L’un d’eux attira son attention :

« D’entre toutes les fleurs, la fleur de cerisier, d’entre tous les hommes, le guerrier »