24. SπAkc³ 2hG
Le tableau de bord est apparu devant moi, bardé de manettes en tous genres et de petits boutons clignotants. Au-delà de l’habitacle, occultant l’espace, le disque d’accrétion du trou noir rayonne de sa matière capturée. Sur mon front perlent des gouttes de sueur, tandis que je me creuse les méninges afin de trouver une solution qui sera, si ce n’est réaliste — jamais personne ne s’est tenu aussi près d’un trou noir —, à tout le moins plausible et surtout amusante.
— Là-bas ! dis-je soudain. Voyez-vous cette planète ?
— Oh oui, un petit astre bleu ! répond l’enfant en tendant le doigt.
— Si nous arrivons à nous en approcher suffisamment, peut-être pourrons-nous repartir dans l’autre sens grâce à son assistance gravitationnelle !
— Super-génial !
J’empoigne les commandes et me dirige droit sur le globe qui grossit à vue d’œil. L’accélération de la fusée nous colle au banc qui piaule et ronchonne, comme s’il allait s’effondrer sous notre poids. Sous nos yeux chiffonnés par la hâte se dessinent, sous une couche de nuages tourbillonnants, des continents ocre et vert entourés d’océans.
— Regardez ! articule péniblement le publicitaire. N’est-ce pas la Mer Rouge juste là, le Golfe de Suez et celui d’Aqaba ?
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