Chapitre 24
– Je suis Matou, général en chef de l’armée de Félix aux coussinets d’argent ! Votre course s’arrête ici, pirates d’Avracham !
Zaz et Bardy se cachaient dans une des maisons. À l’abri derrière un mur, ils réfléchissaient aux options qui s’offraient à eux. Zaz entendait les soldats s’approcher de leur position, tandis que Sylver essayait de ramener Yuki parmi eux. Cela l’énervait tellement qu’il l’insultait de tous les noms, mais elle était déjà à l’intérieur de la boutique.
– Je m’occupe de Matou, expliqua Sylver. Je peux me le faire.
– Tu crois ? Il va te causer pas mal de soucis…
– On n’a pas le choix !
Zaz et Bardy sortirent de leur cachette. Pour se débarrasser du plus de soldats possible, Bardy jeta une grenade en plein dans le tas. Ils essayèrent de fuir, mais la détonation creusa un trou dans le sol avant d’envoyer valser quelques félins dans des cris d’agonies.
Zaz profita de cette ouverture pour sauter à travers les flammes. Armée de son sabre, il trancha les chats sur son chemin pour se précipiter vers Matou. Voyant son adversaire arriver vers lui, Matou déclencha les réacteurs de son dos pour foncer sur lui. Zaz tenta de le couper en deux, mais il esquiva en tourbillonnant. La pointe de la lame frôla le bras de Matou, qui fit volt face et se laissa glisser au sol.
Zaz faisait face à lui, épée brandit. Derrière, Sylver et Bardy, dos à dos, tiraient sur tout ce qui bougeait dans des cris de rage. Grâce à ses grenades, Bardy empêchait le Saint Ordre Félin de se cacher dans les bâtiments ou derrière les murs. Après ça, ils se séparèrent pour se mettre à couvert, continuant cette violente fusillade.
Pendant ce temps, Yuki restait dans la boutique en train de regarder le reste des gravures de nourriture.
Zaz ne se laissa pas déconcentrer. Face à face, Matou ricana en se mettant en position de combat.
– Que crois-tu faire avec une épée ? Tu penses pouvoir me battre ?
Zaz ne répondit pas. Il restait concentré. Matou fondit sur lui à vitesse grand V. Le pirate allait attaquer, mais des lasers sortirent des paumes du chat, découpant tout ce qui se trouvait autour. Zaz les évita de justesse, même s’il sentit l’un d’eux lui frôler la jambe et le blesser légèrement.
Matou le dépassa et fit de nouveau volt face pour être de nouveau devant lui. Zaz sentit du sang couler le long de sa jambe, mais il était content de porter son casque, cela lui permettait de ne rien voir. Derrière Matou, des explosions calcinèrent les soldats du Saint Ordre Félin, projetant des jets de paillette à la place du sang.
– Je vais te découper en morceau ! Ta lame ne pourra rien faire contre ça ! railla-t-il d’une voix grave.
Matou s’élança sur lui à nouveau. Zaz se mit à courir et sauta aussi. Il abaissa la lame et porta un coup de bas en haut pour trancher son ennemi. Matou se protégea de ses bras, mais la lame arriva à percer le blindage de son armure et à les lui entailler. Une fois retomber au sol, ils se retournèrent en même temps.
– Enfoiré… Ta lame est bien plus tranchante et solide que je le pensais ! s’énerva Matou.
Il mit les mains en l’air.
– Fini de jouer !
Son armure brilla de mille feux, tandis que de l’énergie se concentra au-dessus de ses mains. Avant même que Zaz ait pu bouger, il les brandit en avant et la boule d’énergie traversa la distance qui les séparait. Zaz sauta sur le côté, alors que la sphère frappa la maison derrière lui de plein fouet, provoquant ainsi une puissante explosion.
– On va bien se marrer, Humain ! railla Matou dans un sourire sadique.
Pendant ce temps, quelque part dans l’espace
Chloé sirotait le cocktail qu’elle avait commandé quelques minutes plus tôt. Pendant ce temps, Rune faisait plaisir à son estomac grondant en engloutissant des hamburgers bien gras. Chloé la regardait d’un air amusé, alors qu’elle entamait sa salade.
– Tu crois que c’est une bonne idée de manger ici alors que nos amis ont peut-être besoin de nous ? demanda Chloé en piquant une tomate de sa fourchette.
– Ils font ch’en chortir, répondit Rune la bouche pleine.
Chloé leva un sourcil.
– Mais, et s’ils sont en danger ?
Rune fit mine de réfléchir, mais elle haussa les épaules.
– Ils chont fort. Je dois mancher pour me pattre.
Rune croqua à pleine dent dans son sandwich, faisant couler la sauce dans son assiette.
Retour sur Terre
Zaz combattait farouchement son adversaire. Il tentait de le couper en morceau, mais il était bien trop rapide pour ça. Alors qu’il allait réussir un coup d’estoc en plein cœur, il repoussa sa lame grâce à son armure, puis recula. Il prépara son canon, visant la tête de Zaz. Il voyait déjà la mort arriver, mais un tir frappa sa paume de plein fouet.
Matou recula, énervé.
– C’est quoi ce bordel ?
– Alors toi…
Zaz fit volt face. Yuki sortait des flammes, le regard de braise. Ses deux pistolets en main, il s’avança pas à pas vers Matou.
– Je n’ai pas pu finir de retenir les recettes gravées dans cette boutique…
Tendue, elle serrait la mâchoire en le foudroyant de ses pupilles émeraude. Zaz voulait la calmer, mais sachant qu’on parlait de nourriture, il n’y avait aucun moyen d’apaiser sa colère. Elle tendit ses deux armes en avant, alors que Matou s’apprêtait à charger à nouveau.
Ce qu’il ne savait, c’était que Yuki était une tireuse hors pair. Matou avait beau essayer d’attaquer avec les canons de ses paumes, chacune des munitions qu’elle tirait fracassait son armure, empêchant toute action. Il ne pouvait rien faire.
Paralysé par ses tirs, Zaz profita de cet instant pour lui fondre sur lui et asséner un coup puissant sur son torse. La lame transperça le métal pour se ficher dans sa peau. Matou utilisa son jetpack pour reculer, mais en faisant ça, il glissa au sur les bords de pierre avant de tomber dans la rivière qui traversait la ville.
Il se débattit comme un diable, hurlant qu’on vienne l’aider.
– Je n’aime pas l’eau, bordel ! hurla-t-il à s’en rompre la voix.
Cela n’avait rien changé pour les chats. Ils n’appréciaient guère se retrouver dans l’eau. Il se débattit, alors que le courant l’emmenait toujours plus loin. Ses soldats essayèrent de le sauver, mais ils se faisaient descendre un par un par Bardy et Sylver. Petit à petit, les alentours redevinrent plus calmes, malgré les flammes dévorant le magasin qu’explorait Yuki.
– Tu penses vraiment qu’à la bouffe, sans déconner ! s’emporta Sylver.
Yuki le dévisagea d’un air mauvais.
– Ça te pose un problème ?
Sylver ouvrit la bouche pour répondre, mais l’aura mauvaise de Yuki lui donna la chair de poule. Il se ravisa et leva les bras en signe de reddition. Zaz savait qu’il ne fallait pas l’énerver dans ces moments-là.
– Bon, ne restons pas ici, leur dit Bardy. Nous devons nous dépêcher !
Les pirates d’Avracham se remirent en route vers la pyramide en courant.
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