Savannah
Chapitre 3
« Dans la longue histoire de l’humanité, ceux qui ont appris à collaborer et à improviser le plus efficacement ont prévalu. » Charles Darwin.
Savannah
Une immense planète…
Bien plus grosse que la Terre, Savannah impressionnait par son gigantisme. Planète tellurique, trois fois plus massive que notre monde, ses journées, plus longues que sur Terre, faisaient 28 heures. Elle possédait un satellite naturel, une petite lune grise qui gravitait sur une orbite elliptique assez distante Très proche de son soleil, la température moyenne sur son sol approchait les trente degrés. La seconde étoile, très éloigné, éclairait la nuit.
La flore, jaunie par un éternel été, se composait d’immenses savanes et d’étranges forêts de conifères bleutés. Aucun océan n’était présent à sa surface. Dans son sous-sol, de vastes nappes phréatiques permettaient l’épanouissement d’une végétation variée et complexe. De nombreuses rivières dévalaient des sommets enneigés des montagnes et se jetaient dans d’immense lacs peu profonds.
La faune, abondante et diverse, peuplait autant les rivières que le ciel, mais surtout les innombrables plaines. Ces animaux de toutes tailles cohabitaient dans cet écosystème assez proche de celui de la Terre. Cette planète offraient les bases solides d’une colonie viable et durable.
***
Le Nautilus-IV, imperturbable, traversait l’espace à la vitesse subatomique. Son cap, vérifié toutes les heures par une entité intraitable, ne dévia pas d’un centimètre tout le long de son voyage. Après une longue année de voyage, le vaisseau finit par atteindre la galaxie souhaitée. Il se plaça directement en orbite autour d’une petite planète verte.
Arta, l’intelligence artificielle qui pilotait le vaisseau, envoya une première sonde vers ce monde encore inconnu. Les résultats des analyses furent décevants. Une atmosphère à base d’azote et la température extrêmement basse figeaient l’eau à l’état solide. La vie, au stade embryonnaire de cette planète, prouvait que cet écosystème mettrait encore plusieurs millénaires à se développer. Ce monde en devenir n’était pas viable.
Elle décida de continuer le voyage dans ce système solaire jusqu’à la deuxième planète à vérifier. Ce monde possédait un anneau d’astéroïdes, elle devait être prudente. Une fois en orbite, elle largua la sonde et les résultats furent encore plus décevants que ceux du monde précédent. Les vents qui soufflaient à sa surface dépassaient les six cents kilomètre-heure. Ce monde était définitivement inhabitable.
Arta dirigea alors le vaisseau vers le dernier mode présélectionné. Bien avant d’arriver en orbite, elle sut que cette planète ne pouvait convenir. La température à sa surface avoisinait les – 320 ° Celsius. Ce monde était si inhospitalier, qu’elle n’y envoya même pas la sonde.
Afin d’épargner ces déconvenues au capitaine Nixon, elle préféra ne pas le réveiller et poursuivre, seule, le voyage. Les astrophysiciens avaient défini avec précision la route à suivre et sélectionnés toutes les planètes susceptibles d’accueillir une colonie humaine.
La galaxie suivante était à moins d’une demi-année-lumière. Elle abritait deux mondes aux caractéristiques proches de celles de la Terre.
Le vaisseau se repositionna et s’élança lentement vers ce système solaire prometteur. Dans son antre, près de sept cents humains endormis attendaient qu’un monde habitable soit découvert.
Le voyage se déroula sans incident. Arta manœuvra adroitement le vaisseau pour qu’il se place à une égale distance des deux mondes à confirmer puis lança ses sondes et attendit leur rapport.
La première planète se révéla problématique. Sa surface, couverte de volcans en éruption, ne proposait qu’un seul continent viable. Une analyse plus poussée révéla que les tremblements de terre retournaient régulièrement le sol et que les pluies acides décimaient la flore comme la faune. Ce monde accueillerait difficilement une colonie.
Elle n’avait que peu d’espoir concernant le monde suivant, une planète géante jaune sans océan. Pourtant la sonde ne révéla que des points positifs. Chaque donnée se trouvait juste à la limite du point critique : température et pression atmosphérique limite haute, hydrométrie et gravité limite basse.
Aux vues de ces résultats, cette planète, contre toute attente, s’avérait viable.
Elle déploya les panneaux photovoltaïques et éteignit les moteurs thermonucléaires puis, elle réveilla le capitaine.
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