Au bout du troisième jour à picolé sur le banc Juan, décide de retourner dans son squat, la pluie menace de tomber et il préfère quand même être au sec.

 Avant d'y rentrer, il s'approvisionne en alcool, il attrape plusieurs bouteilles sans prendre la peine de lire ce qu'il prend, tant que c'est de l'alcool cela lui convient.

 Une femme avec un enfant, passe à côté de lui au moment où le gamin demande à sa mère : << pourquoi les gens boivent et vive dans la rue >>. La mère croise le regarde Juan et dit d'un air gêné :

 - Je n'en sait rien.

 Juan s'éloigne vite fait avant d'avoir un accès de colère.

 - D'abord, ce n'est pas de ma faute si elle m'a foutu à la porte et ce n'est pas non plus de ma faute si sa seule amie à présent sont toutes ces bouteilles. Au moins, elles, elles ne me juges pas.

 Il rejoint le squat.

 - Putain ! S'écrie t-il, on est rentré pendant que je n'étais pas là.

 Il pousse un peu la porte avec son pied et gueule :

 - S'il y a quelqu'un à l'intérieur qu'il sorte, sinon tant pis, pour sa vie.

 Comme personne ne sort Juan pousse un peu plus la porte et découvre une jeune fille étendue par terre. Il s'approche, lui met un coup de pied dans les côtes, histoire de voir si elle bouge encore. Elle ne réagit pas, il hausse les épaules soulagé.

 - Dans cet état, elle n'aura pas eu l'occasion de me voler quoi que ce soit.

 Il monte à l'étage et dépose les bouteilles sur le vieux meuble, il en sort une du sachet et va s'asseoir dans ce qui sert de divan. Un vieux truc, plein de trou et bouffé par les mites.

 Il descend rapidement une première bouteille et entame la deuxième, quand le sommeil le prend au dépourvu. Il s'endort sans prendre la peine de se déshabiller, ni d'enlever ses chaussures.

 Un homme à l'allure et la démarche étrange s'invite dans son sommeil. Il voit la jeune fille étendue en bas, sortir d'une boîte de nuit. L'homme au-dessus d'elle, se relever, la bouche dégoulinant de sang et des yeux rouge brillant de mille feux.