Chapitre 21

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Septembre 2015

Le samedi, Paul et moi avons pris nos sacs à dos et ma voiture, direction la montagne pour une randonnée. Rien que nous deux et Attila, pour changer. On n’avait pas prévu une longue marche sportive, on avait plutôt envie de se retrouver seuls dans la nature, de profiter des derniers jours de beau temps avant l’automne qui ne tarderait plus à s’installer. On prit le temps de manger à midi, de digérer en prenant le soleil, assis sur mon tapis de sol que j’avais déroulé. Attila me collait, quémandant caresses et gratouilles, et je lui accordais toute l’attention qu’il voulait.

Après le repas du soir, je restai sur le tapis, devant la tente, à regarder le paysage. Et le ciel, surtout le ciel. Les couleurs du coucher de soleil qui embrasait les nuages, les montagnes et la végétation prenant une teinte orangée… Je fermai les yeux pour garder plus longtemps cette image dans ma mémoire. Attila était blotti contre moi, il semblait apprécier le calme, la sérénité du moment.

« Louise ? » murmura Paul en sortant de la tente. « Tu dors ? »

J’ouvris les yeux pour le trouver accroupi derrière moi.

« Non. Viens, allonge-toi près de moi. Regarde le ciel. »

Il se coucha, le dos sur le tapis, les jambes dans l’herbe, et sa tête contre la mienne. On resta comme ça longtemps, jusqu’à ce qu’un frisson me secoue tout entière : l’humidité commençait à remonter du sol.

« Viens, je connais une bonne technique pour se réchauffer… » me dit Paul avec un sourire entendu, en m’aidant à me lever et à installer le fin matelas dans la tente. Il ferma la porte puis se tourna vers moi. Et dans son regard bicolore, je reconnus l’étincelle du désir.

Fermant les yeux, je le sentis approcher de moi, son visage se rapprochait du mien, son souffle, son odeur qui me faisait chavirer : le mélange de son odeur à lui, du savon, et de la transpiration de la journée. Je tendis les bras, accrochant mes doigts à son polo, et les yeux toujours fermés je noyai mon visage dans son col, le nez sur son torse. J’inspirai, longuement, profondément, plusieurs fois, m’enivrant de son parfum.

« Tu sens bon… » Ce fut presque un gémissement, et mon nez remonta lentement vers son cou, son oreille, tandis que mes lèvres et ma langue suivaient le mouvement. Je sentis les doigts de Paul se faufiler sous mon gros gilet à capuche, caresser mes hanches, mes reins. Je grignotai un instant le lobe de son oreille gauche, puis saisis son visage pour attirer sa bouche contre la mienne. Paul à son tour posa ses mains autour de mon cou, et à partir de là ce fut lui qui dirigea notre étreinte. Ses lèvres déposaient de petits baiser mouillés sur les miennes, il attrapa ma lèvre inférieure entre les sienne et la suça un peu, puis je sentis ses dents, un léger mordillement qui m’arracha un gémissement. J’ouvris les yeux un instant : les siens étaient clos, et il dévorait ma bouche avec une telle ferveur que je l’aimai encore plus à cet instant, si c’était possible. J’aventurai ma langue à la rencontre de la sienne, qui répondit aussitôt à mon appel. Et comme elles entamaient une danse sensuelle, je sentis mon ventre se préparer.

Paul lâcha mon cou pour trouver à tâtons la fermeture éclair de mon gilet, l’ouvrir et m’en débarrasser. Puis sans attendre il m’ôta aussi mon T-shirt, et je dus insister pour qu’il me laisse lui enlever son polo. Haletants, on se regarda un instant dans la pénombre, avant de se jeter l’un sur l’autre à nouveau. Il m’allongea sur le duvet et sa main quitta ma nuque qu’il soutenait pour frôler ma clavicule, mes seins qu’il caressa et embrassa, puis ses doigts descendirent le long de mon ventre, et se trouvèrent stoppés dans leur course par la ceinture de mon short. Ils bataillèrent avec le bouton et la glissière, avant de se faufiler dedans, et de frôler ma culotte. Je me cabrai en gémissant contre sa bouche, portant mon corps à la rencontre de ses caresses, tout en laissant courir mes mains sur sa peau.

On se débarrassa mutuellement de nos derniers vêtements le plus rapidement possible, avant de se coller à nouveau l’un à l’autre. Dans la pénombre grandissante, je ne distinguais plus ses yeux, je ne pouvais que deviner les expressions de son visage qui me surplombait. Mais je savais, à écouter ses soupirs et sa respiration chaotique, que mes mains sur son corps lui faisaient de l’effet. Je jouai un moment avec son désir, le faisant attendre et se tendre vers mes caresses, et lorsqu’enfin je refermai mes doigts sur lui il grogna, d’une voix basse et rauque :

« Aaaahh… Louise, c’est trop, c’est trop bon… j’ai envie de toi, mon amour.

_ Moi aussi je te veux ! Je te veux en moi. Viens.

_ Maintenant ? » vérifia-t-il tout de même avant de s’enfoncer en moi, dans un mouvement souple et fluide qui nous donna autant de plaisir à l’un qu’à l’autre. Je m’accrochai à lui tandis que ses doigts se crispaient sur le duvet de part et d’autre de mes épaules – j’entendais bruisser la garniture en plume. Il prit un rythme régulier, et mes mains caressaient ses épaules, ses hanches…

Je repris conscience dans les bras de Paul, après un laps de temps que je serais bien incapable de définir. Collés l’un à l’autre, comme pour se fondre dans le corps de l’autre. Il me caressait la joue, embrassant mon front : « Ça va, mon cœur ? »

Incapable de parler, je hochai la tête en soupirant, et déposai un petit baiser sur son torse en me serrant encore plus contre lui. Son cœur battait encore à toute allure, cognant fort dans sa poitrine, et sa respiration ralentissait seulement.

Bien qu’ils ne soient pas prévus pour ça, on a réussi à solidariser nos duvets pour rester l’un contre l’autre, et Paul a refusé qu’on se rhabille.

« Je veux sentir ta peau contre la mienne. On va se tenir chaud, ne t’inquiète pas… »

Je fourrai tout de même mes vêtements avec nous dans le duvet pour qu’ils ne soient pas glacés le lendemain. Et nous nous sommes endormis, collés l’un à l’autre, mon oreille contre son cœur qui battait doucement, sa joue sur mon front.

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