Chapitre 18

7 minutes de lecture

Début janvier 2017

Clément lâcha le volant de la main droite pour la poser sur ma cuisse : « Princesse, arrête de gamberger s’il te plait. »

Je souris : il me connaissait décidément trop bien ! Pour Noël, je lui avais offert des mugs décorés chacun d’un dessin différent sur le thème de la nature ou de la montagne. Et lui, un week-end en amoureux. Je me sentais minable avec mon cadeau, il était à la mesure de mes finances. Je sentis la voiture ralentir, puis s’arrêter sur un petit parking au bord de la route, et Clément coupa le contact avant de se pencher vers moi, cueillant ma joue dans sa main gauche.

« Louise, regarde-moi. On en a déjà parlé, tu te souviens ?

_ Oui. » ai-je soufflé.

« J’adore ton cadeau. Tes tasses son magnifiques, j’ose à peine m’en servir de peur de les casser. Et ce week-end, je vais en profiter autant que toi, alors arrête de faire cette tête. »

Il attira mon visage un peu plus près du sien, et je fermai les yeux en le voyant approcher. Ses lèvres se posèrent sur les miennes, à plusieurs reprises, et sa langue se fraya doucement un chemin dans ma bouche. Je m’accrochai à lui pour l’empêcher de s’éloigner, d’autant plus fort que l’excitation s’emparait de mon ventre.

Après un baiser long et appuyé qui nous a laissés tous les deux haletants, Clément s’est redressé un peu en proposant de se dégourdir les jambes, puisqu’on était arrêtés. On est sortis trois minutes de la voiture, le temps de prendre l’air, avant de se remettre en route : il préférait arriver avant la nuit à la chambre d’hôtes où nous étions attendus. On a même dû mettre les chaines pour faire les derniers kilomètres : une averse de neige venait de recouvrir la route, et le chasse-neige n’était pas encore passé. Clément s’est enfin garé devant une belle maison de pierre.

Après avoir déposé nos sacs dans la chambre, on est sortis : la dame qui nous avait accueillis nous avait parlé du jardin, et d’un sentier de promenade accessible à pied si nous voulions sortir un peu avant la nuit. On est donc allés faire un tour dans la neige.

« C’est beau, hein ? » me demanda Clément en passant un bras autour de mes épaules. Mon sourire répondit pour moi. L’air était pur et glacé, et le ciel avant de s’obscurcir à cause de la nuit tombante était d’un gris pâle et plein de nuances, un ciel à neige. On s’est promenés un moment, avant de faire demi-tour pour rentrer par le même chemin. En approchant du gite – c’était une ancienne ferme, avec plusieurs bâtiments, des dépendances, le tout entouré d’un mur d’enceinte en pierres – de l’agitation et des aboiements nous ont attirés derrière une grange. Des chiens, des traineaux et des gens fatigués venaient de s’arrêter dans ce coin de la cour. Clément m’a regardée : « Ça te dirait d’essayer ? Demain ?

_ Oui, mais… il faut sans doute réserver ? » Et en prononçant ces mots, je compris qu’il avait déjà réservé, et que c’était même la raison de notre présence ici.

« Tu aurais eu l’air malin, si j’avais dit non !

_ On aurait fait une balade en raquettes à la place. »

Il avait vraiment pensé à tout ! On a regardé les gens s’occuper des chiens, les emmener dans le chenil, ranger le matériel… avant de rentrer nous aussi bien au chaud.

Après un repas convivial, pris avec nos hôtes et trois autres couples de clients, nous avons regagné notre chambre.

« On va pouvoir finir ce qu’on a commencé dans la voiture ? » demandai-je innocemment.

« Toi ma belle, tu vas prendre cher. » fit Clément dans un sourire carnassier. « Pas de Virgile, pas de bébé qu’on risque de réveiller, et on ne connait pas les voisins… » énuméra-t-il calmement. Les murs étaient épais, de toute façon…

Sans se départir de son sourire de prédateur, sans me quitter des yeux, il m’a débarrassée de mon pull, de mon T-shirt, et de mon jean. J’ai enlevé mes chaussettes tandis qu’il lâchait ses vêtements en boule sur la chaise et à côté, et j’ai tout juste eu le temps d’ouvrir les draps avant de me retrouver allongée sur le lit. Clément me surplombait, en appui sur ses coudes et ses genoux de chaque côté de moi, et j’ai fait glisser mes doigts le long de ses flancs, m’arrêtant sur ses hanches. Ses lèvres parcouraient mon visage et mes épaules, puis descendirent sur ma poitrine, et il suça délicatement mon téton gauche, le prenant entre ses lèvres, l’agaçant de sa langue… jusqu’à le faire durcir et pointer. Alors, il passa à l’autre, et ses caresses me donnaient encore plus envie de lui. Je tentai de le tirer vers le haut, vers moi, pour l’embrasser et qu’il me pénètre, mais il résista. Il leva les yeux, sans cesser d’embrasser mes seins : « Sois patiente, ma belle, laisse-moi faire… »

Il poursuivit sa descente sur mon corps, continuant à me parler : « Tu es belle, et douce… J’ai envie de toi, si tu savais à quel point… Mais d’abord, il y a quelque chose que j’ai envie de te faire depuis des semaines… »

Je gémis, reposant ma tête dans l’oreiller : il venait de passer en-dessous de mon nombril avec ses baisers, et ses mains caressaient déjà mes cuisses, les écartant doucement. Il prenait son temps, me faisait languir avec son souffle sur ma peau, et puis d’un coup je sentis sa langue pointer sur mon clitoris, et je ne pus qu’étouffer mon cri de surprise, me cambrant sur le matelas. Clément me laissa le temps de reprendre ma respiration, avant de recommencer.

C’est une caresse qu’il maitrisait parfaitement. Tellement bien qu’il faisait monter le plaisir en très peu de temps. Lorsque je passai mes doigts sous son menton pour l’attirer à moi, il prit ma main dans la sienne, sans s’arrêter, et cloua mon poignet au matelas.

« Clément, s’il te plait… Je te veux en moi. » haletai-je.

« Suffisait de le dire. » marmonna-t-il sans s’interrompre, et je sentis deux doigts s’insinuer en moi.

Je gémis plaintivement – frustration ou plaisir ? je ne savais même plus – puis m’accrochai au drap de ma main libre : l’autre était toujours emprisonnée dans la poigne ferme de Clément. Il a fait monter le plaisir, assez rapidement, puis alors que j’étais à deux doigts de jouir, ses caresses se sont faites plus légères, moins précises. Dès que ma respiration s’est un peu calmée, il a attaqué à nouveau. Trois fois, il m’a menée au bord de l’orgasme, mais sans me laisser prendre mon pied. J’avais l’impression d’être au sommet d’une montagne, tenue en haleine par la montée, regardant la vallée devant moi sans pouvoir m’élancer dans la descente. Je gémissais sans relâche, il me maintenait là, dans cet état d’excitation indescriptible, me stimulant trop pour que je puisse reprendre mon souffle, mais pas assez pour me faire jouir.

« S’il te plait, Clément… Je t’en prie…

_ Oui, ma belle ?

_ Ah !... Clément…

_ Qu’est-ce que tu veux ?

_ Fais-moi jouir ! » haletai-je.

Il avait lâché mon poignet depuis quelques minutes pour poser sa main sur mon ventre et me maintenir dos au lit. Je m’accrochais à l’oreiller, et n’eus que le temps de le presser sur mon visage pour étouffer mon cri lorsqu’il me délivra de cette tension à la fois douce et insupportable. Pourtant, je n’eus pas l’impression de descendre de cette montagne. Non : je m’envolai, carrément. Je me détachai de mon corps qui se tordait sous les caresses de ses doigts et de sa langue, et me mis à planer.

Je réintégrai mon corps un peu après, Clément n’était plus entre mes cuisses mais allongé contre moi, et il m’enlevait l’oreiller que je tenais encore sur ma poitrine. Je tendis le bras, tâtonnant un peu à la recherche de sa main, et il entrecroisa nos doigts.

« Alors, c’était bon ?

_ Tu l’as bien vu… » murmurai-je. Il sourit :

« Oui, j’aimerais juste l’entendre.

_ OK. C’était le pied. T’es un dieu au lit. »

Il rit franchement, et se pencha pour chercher ma bouche. Il captura mes lèvres, taquina ma langue, et je me tournai un peu pour ne plus me casser le cou. Il prit cela comme un signal et sa main retourna entre mes cuisses.

« Tout de suite ? » demandai-je. J’aurais bien attendu encore un peu, à vrai dire… Lui était tendu à bloc.

« S’il te plait, ma belle… Je sais que c’est sensible après l’orgasme. Je ferai doucement. » promit-il.

« OK, mais là j’ai pas la force de faire autre chose que l’étoile de mer. »

Ça le fit marrer, et son passage en moi réveilla tous les nerfs que j’avais crus anesthésiés par l’orgasme. Ils étaient là, plus sensibles que jamais. Et le plaisir était de retour. Je m’accrochais à lui, mon visage contre son torse, sa main dans mes cheveux, sur ma tête, il faisait attention à ne pas m’écraser, allant et venant en moi calmement.

« Clément…

_ Je te fais mal ? » Il s’était immobilisé aussitôt, et redressé un peu pour me regarder.

« Non, non. Mais… je ne vais pas tenir longtemps. »

Il accéléra alors la cadence, et c’était tellement bon que ça faisait presque mal. Je serrai un peu mes muscles autour de lui, et entendis sa respiration se modifier. Je recommençai, pour être sure, et il grogna.

« Refais-le… »

Fière de l’effet que j’avais sur lui, rien qu’avec mon périnée, je fis ce qu’il me demandait, et il ne tarda pas à jouir dans un râle profond, son corps agité de spasmes, sa respiration erratique.

Il se décala légèrement pour ne pas m’écraser sous son poids, et je posai ma joue sur son torse, pour sentir son cœur battre à cent à l’heure.

On a remonté la couverture sur nous, éteint la lumière, et fermé les yeux.

Annotations

Vous aimez lire Miss Marple ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0