Chapitre 30
Ce soir-là, je profitai que Meaza allait se doucher pour appeler Clément. Je m’étais installée dans mon bureau, la porte fermée. Sa voix grave dans le téléphone fit naitre un frisson dans tout mon corps lorsqu’il décrocha.
« Tu me manques. » chuchotai-je.
« Toi aussi, princesse… »
Un nouveau frisson secoua mon échine, et je retins de justesse un gémissement de frustration. Pourtant, Clément me connaissait bien. « Ça ne va pas ?
_ J’ai envie de toi !
_ Hé hé… »
Ça faisait quelques jours qu’on ne s’était pas vus, depuis l’appel de Nico pour m’annoncer que Meaza avait ses papiers et l’autorisation de quitter son centre d’accueil. Elle ne se sentait pas à l’aise sens moi, et je préférais ne pas la laisser seule.
« Dis voir » fit Clément. « Ton joujou, tu l’as sous la main ?
_ Euh… oui, mais…
_ Alors prends-le. »
Il m’avait offert quelques semaines plus tôt un sex-toy digne de ce nom, en me disant : « Tu ne peux pas continuer à te faire du bien avec ta brosse à cheveux. Tu manges bio pour prendre soin de ta santé, mais à côté de ça tu te fous n’importe quoi dans la chatte, t’es pas logique… »
J’avais éclaté de rire, il n’avait pas tort… Je sortis le jouet du tiroir où je le rangeais, dans une boite derrière des affaires de dessin, et le regardai un instant.
« Alors, tu l’as ?
_ Je ne peux pas faire ça, Clément ! Pas ici, pas… pas avec Meaza à côté !
_ Mets de la musique, si tu as peur qu’elle entende. »
J’obéis, puis branchai le kit mains-libres sur mon portable, écouteurs dans les oreilles. Je me sentais nouille, avec mon sex-toy à la main, toute seule dans mon bureau…
« Qu’est-ce qui ne va pas, ma belle ? Je croyais que la situation t’excitait…
_ C’est pas la situation, c’est ta voix. » corrigeai-je.
« Intéressant… » dit-il d’une voix encore plus grave, qui me retourna le ventre et me fit mouiller d’un coup. « Alors comme ça, ma voix t’excite ? C’est bon à savoir… » continuait-il dans un murmure.
J’étais prise au piège, comme une mouche dans la toile de l’araignée, je savais déjà qu’il ferait de moi tout ce qu’il voudrait… Je n’ai pas protesté quand il m’a enjoint de me défaire de mes vêtements, et je me suis déshabillée en écoutant sa voix qui résonnait dans le casque :
« Doucement princesse, te précipite pas, je sais que tu te précipites là… Prends ton temps, ferme les yeux, imagine que ce sont mes mains, qui ouvrent ton jean, qui remontent ton T-shirt… »
J’étais comme hypnotisée par ses mots qu’il prononçait dans le téléphone, j’étais trempée d’excitation en m’asseyant sur ma chaise, les cuisses un peu écartées, une main déjà entre elles et l’autre s’occupant doucement de ma poitrine.
« C’est bon, ma belle ?
_ Oui…
_ Allez dis-moi. Raconte-moi ce que tu fais…
_ Je me caresse… » soufflai-je.
« Comment ? Avec quoi ?
_ Avec mes doigts.
_ Mmmh… sur ton clito ? Tu mouilles, princesse ? Tu t’es déjà mis un doigt, ou pas encore ? Et ton jouet, si tu te caressais avec ton jouet… »
Clément ne cessait de me parler, prononçant des phrases toutes plus chaudes et excitantes les unes que les autres.
« C’est bon ?
_ Oh, ouiii… » haletai-je en continuant à me caresser. « Et toi, Clément ?
_ Je me caresse aussi, princesse. Ça m’excite, de t’entendre prendre ton pied comme ça… Vas-y, ma belle, fais-toi du bien. »
Je ne tardai pas à jouir, le plus silencieusement possible, arc-boutée sur ma chaise, le cri rauque de Clément en plein orgasme emplissant mes oreilles à travers le casque du téléphone.
Je suis restée un long moment immobile, après avoir coupé la communication. C’était un peu bizarre, comme situation, je n’avais jamais fait ça encore… Je me sentais flotter dans cet étrange état qui suivait la jouissance, sorte de brouillard confortable, somnolence béate…
Lorsque je rejoignis Meaza dans le lit que nous partagions, après un rapide passage dans la salle de bain, elle dormait déjà. Quant à moi, j’avais dû me faire violence pour bouger, avant de m’endormir dans le bureau…
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