Migu Waro livre Joro Juno
Le samouraï à la queue de cheval brune poussa Joro dans l’entrée du bureau de la police de Kily. Le petit homme vicieux grimaça en atteignant le sol.
Le bureau de police où les deux hommes se trouvaient semblait à peine réveillé de la sombre nuit de Kily. En effet, Miwu Waro était venu aux aurores pour se débarrasser de Joro Juno. Le chasseur de prime avait dût écouter les propositions démesurées de Joro contre sa libération mais aussi ses supplications mielleuses. L’ancien samouraï s’était retenu de lui tranché la gorge avant le levé du soleil.
En face de maitre Waro, se tenait un homme portant un kimono bleu marine/ Un insigne des forces de l’ordre était accroché sur sa poitrine. Le policier était assis derrière un bureau poussiéreux, il lisait le journal de Kily avec de petites lunettes rondes. Ses cheveux étaient décolorés et tenu en arrière. Il semblait fatigué par sa situation.
Dès l’arrivée de Migu Waro, le paresseux policier leva les yeux d’un air hautain. Il esquissa un bref mouvement de surprise quand il reconnut Joro Juno, le proxénète de Kily.
-Eh bien, vous nous ramenez un sacré poisson, un sacré Sakana, dit mollement le représentant de l’ordre.
- Je ne ramènerai rien du tout si vous ne payez pas la prime.
-Bien évidemment, je n’oserais mettre en colère un homme qui porte deux sabres.
Le jeune policier posa ses lunettes sur le bureau avant de disparaître dans une pièce voisine. Un bref faisceau de lumière passait par la fenêtre près du bureau sale. Migu distinguait la poussière qui transperçait la chaude lumière. Dans l’attente du policier faiblard, l’ancien samouraï posa ses fesses sur une chaise en bois. Il sortit une lecture adulte devant le nerveux Joro Juno encore à terre. Des perles de sueur roulaient sur l’imposant front du proxénète.
-Hé, Migu ! Tenta le petit homme vicieux.
On peut encore s’entendre.
-Tais-toi, je lis, répondit Migu Waro en croisant les jambes.
-Tu sais que mes caisses sont remplis d’or, Waro. T’es bien un chasseur de prime, hein ? T’aimes l’argent, non ? Le flouze, l’oseille ?
Migu Waro, baissa son livre pour scruter le visage de Joro, au sol. L’homme à la calvitie souriait d’un air malicieux. En un instant, le sabre de Migu Waro, pointa un des yeux de Joro Juno. La lame se trouvait à quelques centimètres du globe oculaire droit du petit homme. Celui-ci bougeait sa pupille de manière frénétique.
-Ton Okane ne m’intéresse pas, Joro. J’aurais bien assez de ta prime. De toute façon, je fais cette activité par plaisir, pour ne pas perdre la main. Ta fortune disparaîtra bientôt quand la ville saura que le puissant Joro Juno est derrière les barreaux.
Joro Juno devenait tout rouge devant l’insolence de son ravisseur mais il n’osait guère dire un mot car la lame de l’ancien samouraï titillait son visage.
Alors que les deux hommes menaient un semblant de conversation. Le policier aux cheveux décolorés découvrait la scène, des pièces d’ors entre les mains. Migu Waro rangea son sabre sous le regard intrigué du représentant de l’ordre avant d’attraper par les ficelles Joro Juno. Il poussa le proxénète vers l’agent mollasson avant de tendre une maison pour recevoir l’or.
-Merci pour vos services, chasseur de prime, commença le policier. Si vous avez du temps libre, ramenez-nous d’autres membres de la pègre.
-Je n’y manquerai pas, officier… dit Migu en tentant de lire l’insigne de l’homme.
-Officier Jiro Lee.
L’ancien samouraï acquiesça en rangeant les pièces dans sa sacoche en tissu brun. Il prit le chemin de la porte alors que Joro Juno se débattait entre les mains de l’agent Lee.
-T’es un homme mort, Waro ! expliqua l’homme à la calvitie. Mes hommes me libèreront plus vite que tu ne le crois.
Waro ne répondit pas aux injures de Juno, refermant la porte en bois du commissariat avec fracas.
Quelques instants plus tard, Migu traversait les rues sableuses de Kily pour atteindre ses quartiers. Il vivait dans une petite maison en bambou près d’un restaurant « Le Ninja Repu ». En ce début de matinée, les rues semblaient bien désertes. Migu sentait les premières odeurs de nourriture en face de chez lui. Cependant, l’homme méritait un peu de sommeil avant de commencer la journée. Il entre avec fracas dans son humble demeure. Un salon aéré s’offrait à lui, une petite table et un grand tapis coloré décorant la pièce. Il attrapa un verre dans un meuble en bois ainsi qu’une bouteille de saké dans sur la petite table. Il ingurgita le verre en quelques secondes avant de se diriger vers sa chambre. Il s’affala sur son lit parfumé, sans prendre de précaution.
Migu Waro s’endormit en quelques minutes, n’entendant pas les coups contre sa porte.
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