Où vont les mots que l’on écrit, abri de nos espoirs, nos doutes, nos affres, nos tourments ; où vont les paroles, celles qu’on a dites, celles qu’on a retenues, celles qui protègent nos pensées, nos secrets bien gardés, nos envies non exprimées ; pourquoi l’envol d’un oiseau nous fait retenir notre souffle, comme si de ce battement d'ailes dépendait notre liberté ; pourquoi la lente chute d’une feuille auburn suscite en nous tant d’émoi sans qu’on puisse dire pourquoi et comment expliquer ce sentiment irrépressible de mélancolie et regrets étouffés lorsque le déclin du jour pointe le bout de son nez ?