Confrontation : II
Comme tout bon troufion, les aios ne voulurent rien savoir.
— Regardez, fis-je en ultarin en agitant le sceau que m’avait donné Rydathrin. Je suis l’invitée du roi ! Menez-moi à lui, il me reconnaîtra !
Mais les aios – armés de la tête aux pieds, et en armure complète – ne tournèrent même pas leurs visages hiératiques vers moi. Formant deux lignes parallèles, ils nous encadraient étroitement, Roggbrudakh, Śimrod et Arda liés les mains dans le dos comme des criminels. Isolda portait Caëlurín, moi, Nínim et Cerin. Naradryan, qui, bien que petit, faisait quasiment notre taille, trottait devant nous.
— Est-ce que c’est la police ? souffla Nínim dans mon oreille, impressionné.
— Oui, lui répondis-je. C’est la police. Dans toutes les nations, tous les peuples et toutes les races, la soldatesque est la même : bête et méchante !
Sur ce, je tentai de nouveau de me justifier.
— Mon mari est l’as sidhe d’Æriban, leur dis-je. Il sera probablement reçu par le roi en personne. Sinon, je connais personnellement le prince Niśven. Un ami du roi, lui aussi !
Śimrod me fit les gros yeux.
— Tais-toi, murmura-t-il rapidement. Il n’y a pas de « roi » sur le Mebd : Edegil est, à la rigueur, un régent. Et on dit « ard-æl », le maître du clan.
— En attendant le retour du roi, oui, j’ai bien compris, fis-je. Mais tout de même ! Nous traiter comme des criminels !
Soudain, l’un des aios de tête tourna son visage racé d’ældien bien né dans ma direction.
— Vos maîtres ont essayé de blesser Mebd, lâcha-t-il, méprisant.
— Maître ? Je n’ai pas de maître. Un mari et un commandant de bord, oui, mais de maître, non.
— C’est cet ellon, votre mari prétendument as sidhe ?
— Non, lui, c’est mon beau-père.
— Et cette jeune elleth ?
— Ma belle-fille.
— Le hënnedel ?
— Mon fils adoptif.
— Les perædhil ?
— Mes enfants.
— L’adannathel ?
— Leur nourrice.
— L’orcneas ?
Le dernier mot de cet interrogatoire dégressif – du plus prestigieux au moins prestigieux – avait presque été craché, accompagné d’une moue des plus grimaçantes. Les orcanides n’étaient tenus en haute estime par aucun ældien, sauf, peut-être, par les dorśari, qui appréciaient leur brutalité et leur violence naturelles.
— C’est mon garde du corps ! intervint Arda, qui ouvrait la bouche pour la première fois.
— Ces ellith disent vrai, grogna Śimrod, coopératif.
Le sidhe s’arrêta, et il fit signe à sa troupe de faire de même. Sur un seul de ses gestes, tous s’arrêtèrent, et se retournèrent pour nous faire face, d’un seul mouvement. Quelle coordination que ces ældiens ! Je l’avais déjà remarqué chez Arawn.
— Montrez-moi à nouveau ce sceau, m’ordonna le capitaine de l’escouade.
Je fouillai dans la poche de mon shynawil – celui qui était garni du panache de Ren, et que, portant au moment de la catastrophe sur Arkonna, j’avais ensuite réussi à ré-obtenir d’Uriel – pour chercher le glyphe. Mais, au moment où je retournais les poches sans fond de ces fichus manteaux ældiens – de vrais sacs magiques ! – un autre objet en tomba, avec un bruit sourd. Un objet que j’avais oublié : le diadème d’Unélianth.
Surpris, le sidhe baissa les yeux sur la forme chatoyante. Puis, prestement, il ramassa l’objet. Et là, ses yeux dorés s’agrandirent.
— La couronne de Narda… murmura-t-il.
Cette fois, j’eus droit à toute l’attention de tous les ældiens présents, sans exception aucune. Y compris Arda et Śimrod.
— Où as-tu trouvé cela ? me demanda durement le capitaine.
Devais-je lui dire la vérité ?
— Parle ! me tança-t-il en me rudoyant.
— Sur Æriban… commençai-je.
— Menteuse ! Æriban n’existe plus !
Le regard que me lança le sidhe était si dur que je crus qu’il allait me frapper. Mais un bras noir, bardé d’iridium, s’interposa entre nous.
C’était Lathelennil.
— Ne touche pas à mon esclave, iblith, grinça le troisième Niśven à l’aios. Si tu portes la main sur elle… Tu la perdras !
Le sidhe se retourna pour faire face. Il tira son sigil, aussitôt imité par le reste de la troupe, à l’exception de quelques troupiers qui enfermèrent les prisonniers dans un cercle fermé.
— Lathelennil ! lui criai-je, pour une fois satisfaite de le voir. Tu es guéri ?
Le susnommé, déconcentré, darda un regard rapide sur moi.
— Edegil a dit que, compte tenu de mon affliction, il ne pouvait me soigner complètement. Mais ce n’est pas grave : je me sens déjà mieux. Et toi ? Où étais-tu ? Cela fait des heures que je te cherche !
Je me sentis un peu mal pour ce pauvre Lathelennil. Derrière moi, Śimrod s’agitait.
— Niśven ! grogna-t-il, envoyant au sol deux aios d’une seule bourrade. Donne-moi les argonath que tu as volé à mon fils, et prépare-toi à mourir les tripes à l’air !
Śimrod, par un savant tour de passe-passe, avait réussi à se libérer au nez et à la barbe (inexistante) des aios. Il se tenait devant son ennemi, les bras légèrement écartés.
— Śimrod Surinthiel, murmura Lathelennil, stupéfait.
— Lui-même, répondit le susnommé en s’avançant, roulant ostensiblement des mécaniques. Toi, pas la peine de te nommer : on sait tous qui tu es. Allez, dégaine ! Qu’on aille pas dire que je t’ai tué désarmé.
Fronçant les sourcils, Lathelennil produisit un énorme sabre et – malheur à lui – une dague de la taille de son avant-bras, à la grande joie de Śimrod.
Personne n’ignorait la virtuosité de ce dernier à cet exercice, pas même le capitaine des aios.
— Arrêtez, Altesse, fit-il en s’adressant en priorité à Lathelennil. Si cet ellon est vraiment celui qu’il prétend être, mieux vaut ne pas l’affronter au sabre. Ou ne pas l’affronter du tout : nous l’emmenons pour jugement. Lui et ses comparses ont tenté de saborder le vaisseau.
— Vous croyez que c’est vraiment Śimrod Surinthiel ? entendis-je demander un jeune sidhe à un autre.
— Ça y ressemble fortement, murmura son collègue en réponse, discrètement mais suffisamment près de moi pour que je l’entende. Je l’ai affronté en réalité virtuelle pendant des années, et il ressemblait exactement à ça… Sauf qu’il avait une armure et des cheveux très beaux, bien tressés et brossés.
La situation amena un sourire sur mes lèvres. Ainsi, Ren n’était pas le seul à faire étudier le style de Śimrod à ses élèves.
— Je ne le crains pas, grogna Lathelennil en réponse. Je suis le prince Niśven, vainqueur d’un millier de batailles, destructeur de mondes, fléau des colonies éloignées !
— Et moi, je suis celui qui a vaincu ta sœur à Urdaban, sourit Śimrod en croisant les bras ostensiblement. Ensuite, je l’ai eue dans mon cair pendant plus de douze lunes. La suite, tu la connais !
Fou de rage, Lathelennil se jeta sur lui. Śimrod, quant à lui, matérialisa sous son nez une lame impressionnante, qu’il cala sous celle que son adversaire venait de lui asséner sur la tête.
— Sors tes fichus cimeterres, gronda Lathelennil. Pas cette lame de carnaval !
— J’ai envie de me battre avec ça, aujourd’hui, répliqua l’autre. Je garde les cimeterres pour les très bons !
Lathelennil ré-attaqua, et de nouveau, Śimrod le contra. Tout autour des belligérants, un attroupement s’était formé. Les ældiens regardaient la scène, choqués.
Les aios tentèrent d’intervenir. Ils se mirent à sortir leurs armes à leur tour, et le duel entre Śimrod et Lathelennil se transforma en pugilat général. Roggbrudakh avait également réussi à se libérer, et, après avoir défait les liens de Arda, il s’était jeté lui aussi dans la mêlée.
— Roggbrudakh défendre grand-père Arda ! rugit-il en venant seconder Śimrod. Roggbrudakh orc-lige de Śimrod !
La situation, une fois de plus, dégénérait.
— Appelle des renforts ! ordonna le capitaine en envoyant un jeune, le sidhe qui avait demandé si c’était vraiment le vrai Śimrod. Demande le bataillon du prince Shaimesh !
C’est le moment que choisit Ren pour faire son apparition. Apparition, c’est bien le mot, car il arriva comme un cheveu sur la soupe, tout innocent. Son beau visage – Dieux, qu’il était beau ! – respirait l’angélisme, et il resta un moment planté à distance respectueuse, observant la mêlée. Puis il vit son père, Isolda et Arda. Et moi, qu’il regarda un moment, le visage de côté.
— Papa !
Le cri de joie de mes aînés – Cerin et Nínim – couvrit un instant le bruit des lames, et, fidèles à la naïveté et la franche innocence des hënnil, les deux petits sautèrent de mes bras pour courir vers leur père. Ils étaient si contents, si rassurés de le voir ! Je me rendis compte que ce dernier en fut surpris, mais il n’osa pas les repousser. Gauchement, il les laissa grimper dans ses bras et supporta leurs effusions sans broncher, ni y répondre, d’ailleurs.
— Qu’est-ce qui se passe ? l’entendis-je demander à Isolda de sa voix feutrée.
À moi, il n’adressa pas la parole.
— On a retrouvé Arda. Mais Roggbrudakh a voulu faire du feu pour rôtir un animal qu’il avait chassé, et la Garde nous a arrêté.
Ren hocha la tête en silence. Isolda me jeta un regard, l’air consterné.
— Et on a retrouvé Rika et tes deux autres enfants, Ren, crut-elle bon de préciser.
Cette fois, Ren tourna la tête vers moi. Enfin. Il me regarda en silence, le visage impassible.
Le nombre de fois où j’avais été témoin de cette réaction, chez lui ! Le nombre de fois où je lui avais dit « réagis, bon sang. Parle. Présente-toi, dis quelque chose »… Mais à présent, c’est à moi, que cela arrivait.
— Bonjour, Ren, finis-je par lui dire, prenant vraiment sur moi pour ne pas pleurer. Cela fait un certain temps, depuis Jupiter, tu ne trouves pas ?
— C’est vrai, osa-t-il me répondre. Du temps a passé. Les étoiles se sont réunies dans le ciel de nombreuses fois.
Je le regardai, les sourcils froncés. Qu’est-ce qu’il me racontait ?
— Que tu ne te souviennes ni de ta femme et de tes enfants, c’est une chose, Ren, lui dis-je. Mais que tu ai perdu la boule au point de parler par énigmes et en me chantant des aphorismes stupides, c’est autre chose ! Qu’est-ce que je dois faire de plus pour récupérer mon mari ? Aller supplier le roi des ylfes de te soigner le cerveau ?
J’avais hurlé ces derniers mots, qui furent ponctués par un glapissement de Caëlurín. Choqués – les ældiens ont l’oreille très fine, et détestent les sons trop forts ou stridents – tous les belligérants s’arrêtèrent. Seul Roggbrudakh mit un petit peu de temps à comprendre que la guerre était terminée.
— Rika... commença Ren.
— Tu te souviens de mon nom, maintenant ? À la bonne heure !
Sans me soucier des badauds qui nous regardaient, je lui pris la main et l’attirai à moi. Il se laissa faire mollement, mais je dus faire appel à toute ma force pour le faire bouger. Là, je tirai sur sa tunique et me dressai sur la pointe des pieds, dans le but de l’embrasser.
C’était le baiser le plus froid que je n’avais jamais eu de lui. Ses lèvres étaient glaciales, et elles demeurèrent fermées. Même les aios affichèrent un air de commisération sur leurs visages nobles et méprisants. Quelques murmures déçus se firent entendre dans la foule, qui était au spectacle. On me plaignait.
— Par Narda… entendis-je murmurer. La pauvre...!
Je regardai Ren.
— Tu ne m’aimes plus, hein, lui dis-je.
Il garda le silence.
Derrière moi, je pouvais entendre Śimrod rouspéter. Bientôt, il allait se jeter sur son fils et le frapper. C’était peut-être la solution pour lui remettre le cerveau à l’endroit ?
Mais non. Ce n’est pas que Ren ne m’aimait plus : c’est qu’au fond, il ne m’avait jamais aimée. Je lui étais juste tombée dans les bras au bon moment. Et, comme le disait Lathelennil, il s’était contenté de ramasser la pomme qui lui était tombée dans la main. Il avait croqué dedans, puis, les circonstances aidant, il était passé à autre chose. Le vrai Ren, c’est à dire celui que j’avais devant moi, qui n’avait pas vécu toutes ces aventures avec l’humaine que j’étais, ne s’intéressait pas du tout à moi, ni à nos enfants.
Soudain, je sentis qu’on me tirait par le bras. Je me sentis soulevée, et me retrouvais face à Lathelennil, qui, lui, me colla un baiser hollywoodien.
— Oooh !
Un murmure d’admiration et de contentement s’éleva du public : les ældiens réagissaient. Certains, même, applaudirent.
— Le dorśari sait y faire, lui au moins ! observa quelqu’un.
— C’est son Altesse le prince Lathelennil de Dorśa. Le bicolore !
— Le khari est nul. Un vrai pisse-froid ! Moi, si une adannath aussi appétissante m’embrassait...
Pour ma part, j’étais trop sous le choc – et échaudée de ma précédente expérience – pour oser frapper Lathelennil. Guidée par je ne sais quel sentiment maléfique – la volonté de vengeance, peut-être, ou celle de jouer avec le feu ? – j’attrapai la chevelure noire et blanche de ce dernier et répondis à son baiser passionné. Un nouveau murmure d’approbation s’éleva.
Lorsqu’il me relâcha, le visage éclairé par quelque chose d’indescriptible, j’entendis Śimrod morigéner son fils. En dorśari : je fus donc incapable de savoir ce qu’il disait.
— Désolée, murmurai-je à Lathelennil en lâchant ses avant-bras. Je ne sais pas ce qui m’a pris.
— Moi, je le sais, fit ce dernier, ses yeux noirs et brillants plantés dans les miens. Il ne te mérite pas. Partons.
Je jetai un œil à mes petits, qui, perdus et déçus, regardaient leur père. Ce dernier était encore en train de se faire enguirlander par Śimrod.
Les renforts arrivèrent à ce moment-là. Le capitaine des aios en profita pour se rappeler à notre bon souvenir.
— Bon, si la cathbeanadh est terminée, railla-t-il, vous allez tous nous suivre chez Arahael. Oui, vous aussi, prince. Je pense que vous nous devez tous une petite explication. (Il souleva le diadème, avant de le remettre dans son shynawil). Pour cela, entre autres.
— Vous ne pouvez me forcer à rien, répliqua Lathelennil. J’en ai fini avec Edegil, et je retourne sur Yuggoth. Avec ma femelle.
J’étais donc montée en grade.
— Pas avant d’avoir vu Arahael, insista le sidhe. D’ailleurs, nous...
Une explosion sourde lui coupa la parole. La coupole au dessus de nous se fissura, et, sous nos yeux effarés, elle s’écroula. Les badauds s’enfuirent en hurlant, tandis que je me jetais sur mes quatre petits. Roggbrudakh, lui, protégea Arda. Śimrod, Isolda.
Heureusement, le verre ne nous toucha pas : un champ énergétique – celui de Ren, vraisemblablement – ayant couvert notre périmètre et stoppé leur course. Mais tout autour, c’était l’hécatombe. Les ældiens si gracieux et calmes s’enfuyaient dans tous les sens en hurlant, zigzagant parmi les cadavres. La plupart des aios étaient morts. Les survivants réagirent immédiatement, hurlant des ordres et en se dispatchant. Je me retrouvais bientôt seule avec le nœud du problème : à savoir Śimrod, Isolda, Arda, Roggbrudakh, Ren et Lathelennil.
— Qu’est-ce qui se passe, maman ? gémit Cerin. Encore une attaque des méchants ?
Les oreilles tendues, Naradryan écoutait une sorte de signal, comme la plupart des ældiens survivants autour de nous.
— Mebd nous demande de prendre nos positions, fit le petit d’une voix calme, qui dénotait son habitude de la procédure. Nous sommes attaqués. Les guerriers doivent rejoindre leurs unités et se préparer au combat, les autres doivent rejoindre leurs affectations pour les épauler et protéger le vaisseau. Les hënnil doivent rentrer chez eux avec leur mère, et porter leur cristal-cœur.
Je déglutis. Au moins, les wyrm étaient francs ! Jamais une IA n’aurait fait une telle annonce sur une base ou un vaisseau humain. Là, en gros, Mebd venait d’annoncer à près d’un millier d’ældiens leur mort probable et imminente.
Ren et Śimrod échangèrent un regard. Évidemment, pour eux, pas question d’aller se réfugier quelque part.
— Roggbrudakh, fit alors Śimrod, je te confie Arda et Isolda.
L’orc se frappa la poitrine.
— Roggbrudakh orc-lige de Śimrod. Śimrod sauvé vie Roggbrudakh : Roggbrudakh redevable. Protéger filles jusqu’à la mort !
Lathelennil me regarda.
— Moi, je te protégerai des hordes maléfiques, fit-il. Toi et tes enfants.
— Merci, mais je sais me protéger toute seule, renchéris-je, néanmoins flattée.
Lathelennil était prêt à tous les sacrifices pour pouvoir tremper sa nouille.
Cette fois, Ren réagit.
— Tu ne sais pas ce que tu dis, fit-il durement. Accepte son aide.
Il me refilait à Lathelennil ! Avec sa bénédiction, en plus !
— Pourquoi ? Qu’est-ce que tu vas faire, toi ?
— Défendre le vaisseau, dit-il simplement. Lathelennil et Roggbrudakh vont vous conduire en lieu sûr, dans les abris réservés aux hënnedil. On se retrouvera plus tard – si Amarriggan le souhaite ainsi.
Si Amarriggan le souhaite ainsi… Si lui le souhaitait, oui !
Je m’apprêtais à lui livrer le fond de ma pensée, lorsqu’une nouvelle secousse nous prit de court. Par la baie, nous vîmes alors une véritable monstruosité, qui révélait la nature de cette attaque : une horde de Desséchés, ces hérétiques au cerveau grillé par le séjour dans les zones contaminées du Réseau, revenus dans la réalité basique pour commettre leurs exactions.
Le ciel stellaire se saturait de vaisseaux surgissant les uns après les autres de l’hyper-espace. Une horde d’horreurs eldritchiennes se déversait dans tous les coins, comme nous le montrait les images des ailes extérieures sur la baie.
Et en face de nous, se matérialisait l’immense croiseur de guerre d’Uriel.
— Mon frère, sourit Lathelennil. Avec l’aide de son armée, cette bataille sera vite réglée !
Son sourire triomphant s’évanouit lorsqu’il vit la baie centrale brisée. Ce vaisseau n’était plus que ruines. À l’intérieur, tournoyait le corps supplicié de son frère.
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