Chapitre 5
Extrait du journal intime de Marthe Jacquemin.
Dimanche 20 août 1944.
Quelle joie, hier, la 36e division d'infanterie US a libéré mon village. Je vais enfin revoir les miens. J'ai dû vivre avec le maquis durant les quatre derniers mois et pendant période, j'ai participé, aux même titre que les hommes, à la lutte armée. Dès qu'Anselme a prévenu mes parents que je ne pouvais plus regagner la ferme, mon père a déclaré ma disparition à la Gendarmerie avant que les Allemands ne s'en prennent à eux.
Je descends vers Puimoisson, mon cœur est submergé d'émotion.
Au pied de l'église Saint-Michel où la cohue est indescriptible, je cherche mes parents des yeux. Soudain, j'aperçois mon père qui me regarde comme s'il n'y croyait pas. Je cours vers lui et me jette dans ses bras. Il me serre très fort contre lui. Il me fait mal, mais je m'en moque, il m'a tellement manqué. Son étreinte se distend, son visage est inondé de larmes. C'est la première fois que je le vois pleurer.
Annotations
Versions