J’ai connu un homme,

Un homme vieux, un vieil homme

Toujours une bouteille à la main.

Il mangeait à sa faim

Lorsqu' il pleuvait des cordes,

Des cordes de guitares,

Des cordes de désespoir,

Et sur un ton monocorde

Il disait: « je suis heureux ».

Ses vêtements rapiécés

Avec du tissu usé

Le faisait ressembler à un spadassin

Atteint par le piétin.

Toujours, il était sale

Mais toujours il était beau

Comme un hideux flambeau.

Et toujours de sa voix en dédale

Il disait: « je suis heureux ».

Ce vieil homme, cet homme vieux

J’en suis quelque peu envieux

D’être si heureux,

Alors qu’il a si peu.

Mais lorsque je lui disais,

Il me répondait que je n’avais rien compris,

Que croire tout ce qu’il racontait était bien gentil.

Mais que s’il pouvait changer sa vie,

Il le ferait sans aucun compromis...