Un passé
Fantasmé
Imaginé

Qui n a sûrement
Jamais existé
L éloignement
Dans le temps

Nous livre
A la dérive
De l imaginaire

Laissons nous faire
Belles dames
Jolis messieurs
Rien d infâme

Ou de disgracieux
Un passé
Que j ai inventé

Dans ce passé
J'ai retrouvé
Spinoza

Oui Spinoza
Le philosophe étonné
M'a écouté :

Spinoza ô Spinoza
Peu d hommes sur terre
Hélas furent plus haïs que toi
Pourtant tu ne fus guère propriétaire
Pensées et lentilles tu polissais solitaire
Et tu fuyais haine passions tristes et émois

Paisible loin de toute gloire
Tu ne caressais pas l espoir
De diriger les folles foules
Tu as toujours fui le moule

De la religion
Et dès ton enfance
Du mensonge l avocaillon
Tu ne voulus point être de mécréance
Tu fus accusé et fort lâchement poignardé
Par un coreligionnaire car tu étais excommunié

Et pourtant c est Dieu Dieu seul
Qui occupait toutes tes pensées
Pas de fascination pour le linceul
Du Christ ni par la Thora influencé

Tu vis l importance
De l unique substance
Qui est infiniment infinie
Ainsi Dieu est par toi défini
Il échappe à toute transcendance
Et tout s enchaîne pure immanence

Ton monde ignore culpabilité
Finalité en dépit de ta judéité
Nulle création tu n as proposé
Ni de Jéhovah vengeur imposé

Tu as offert à l humanité
Une philosophique liberté
Ou plutôt la complète libération
De toutes les aliénantes et tristes passions
De Dieu nous sommes une infinitésimale partie
Nous sentons expérimentons notre éternité dès cette vie

Oui éternellement nous t aimerons
Et ta si belle pensée nous étudierons

il m'a regardé
Amusé
Et un haïku
impromptu
A improvisé

L'arrogance et les
certitudes font sourire
ceux qui Raison suivent

Et devant mon air ahuri
Le sage amusé sourit
Puis soudain tout s'évanouit