Dieu est mort

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On hurle fort

Dieu est mort

Mais désolé

Il faudrait préciser

De qui vous parlez

Je vais vous aider

Je souhaiterais donc aborder
Le sujet qu il ne faut pas aborder
Celui dont on ne peut parler
Qu entre amis de bonne volonté

Dieu
Non
Ne levez pas les yeux
Au ciel à ce simple nom

Je ne veux pas vous convertir
Je n ai pas d argent à recueillir
Non avec vous je veux réfléchir

Je ne parle pas de son existence
Car ici le simple bon sens
Exigerait pour le moins
De se donner le soin
De donner du sens
A cet étrange mot
Simple décence
Ou pur tao

Dieu
Soyez studieux
Essayez de penser
Et non de bavasser

Car l Etre suprême
Mérite cette peine
Il vaut bien carême
Cherchons sans haine

Le sens de ce mot
Il convient primo

De délaisser la facilité
De la simple humanité
Certes un peu améliorée
On risquerait de s égarer

Ou d oublier de méconnaître
Le génie du christianisme
Quand il fait d un pur être
Un homme étrange monothéisme

Soit dit en passant
Car enfin c est amusant
Oui c est amusant
De voir ces paradoxes
Devenir bonne foi orthodoxe

Car Dieu n est point homme
Et Un n est point Trois
Et sur l hypothétique podium
Du paradoxe adroit

La religion chrétienne
Aurait la première place
Mais qu à cela ne tienne
Provisoirement délaissons l audace
Incroyable de notre religion
Revenons à nos moutons

Quoique
Quoique
Si Dieu peut s humaniser
On pourrait l approcher
Par ce qui nous fait exister
Ou plutôt nous fait constater
Une présence

Et si Dieu était présence
Présence de sens
Sens d une présence
Découverte de l existence
Simplicité et non magnificence

Mais laissons oublions
Paradoxes et imagination

Dieu serait une idée
Une pure pensée
Nimbée d éternité
Nulle hiccéité

Car omniprésent
Omniscient
Tout puissant

Il n est point comme nous
Plongé dans l ici maintenant
Et se mettre tous à genoux
Est bien moins fascinant

Que de s imaginer
Une pensée
Une simple pensée
Oui une simple pensée
Qui en se pensant elle-même
Sans attendre l antépénultième
Voir l ultime conséquence

D une longue séquence
De cause et d effet
Et sans affect

Oui une simple pensée
L univers entier
Aurait créé
Et surtout les bénitiers

Et les grenouilles
Et les nouilles
Et autre rimes en ouille

Certes je me moque un peu
Mais pour revenir à Dieu
Une telle pensée je ne peux concevoir
Et je ne serai guère aidé par les ciboires
La prière ou l invocation des noms cachés
De l incommensurable et éternelle divinité

Non je sais que je ne sais rien
Que je n y comprends rien
J ai l honnêteté
De l avouer

Il ne faut pas à ce mot Dieu
Douloureusement dire adieu
Mais un lucide agnosticisme
Ou un rigoureux Spinozisme
Serait une réponse avisée
Mais tout le monde le devine
Nous n avons certes pas épuisé
Ni même effleuré la question divine

Dieu restera
Obscur et insaisissable
Brouillard du Connemara
Ou Zen dessins sur le sable

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