La force de la religion
Ce qui fait la force de la religion, c'est sa capacité à investir le quotidien.
Nos vies sont monotones, incroyablement répétitives : chaque jour se lever, se laver, boire, manger, dormir, travailler, rencontrer des hommes, parfois faire des enfants.
Tout s’enchaîne, se déroule, vide, inerte.
Il faut un destin exceptionnel pour que notre vie dépasse l'habituelle biographie : naître , grandir, se reproduire, mourir.
Dès le départ, le scénario est écrit , et seul un homme sur un million dépasse ce rapide résumé.
La force de la religion c'est de ne surtout pas essayer de transformer ce quotidien.
Elle introduit un principe supérieur, Dieu ou Nirvana, va le suivre, l'épouser : on prie avant le repas, on se marie à l'église, on résiste à la tentation, on tue le désir.
Ce qui manque aux hommes c'est cette transcendance : consommer ou remplir les objectifs de vente ne saurait remplacer un dieu.
Il faut un stimulant : l'avidité se brise sur le mur de la frustration.
Reste la haine, qui finit par pourrir le meilleur de la religion.
Je ne propose pas de revenir à la religion, mon chemin est celui de l'ataraxie et de la philosophie.
Mais, pour mes contemporains ce n'est qu'un Holzweg.
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