Parc à t'aime

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Cet après-midi, Sissi et moi sommes allées au parc. C’est minuscule, et tu en repars du sable plein les godasses, mais j’aime bien y aller. La plupart des gens que connaît ma coloc’ n’y vont jamais ; et là vous vous dites » ah bah ouais, forcément ! Ceci explique cela ! ».

Ouais, bien sûr, je vais pas le nier ! Je pense que vous l’auriez remarqué avant si j’étais du genre maso.

Ma fausse blonde préférée s’était mise sur son quinze et demi — bah ouais, pas la peine de se mettre sur son trente-et-un pour aller au parc tout de même. Bien que… Elle aurait sûrement dû porter autre chose que ses talons, mais elle a déjà fait beaucoup de concessions pour le reste de sa tenue ; il faut pas pousser le bouchon trop loin dans mémé quand même ! Même si le parc, c’était bien entendu son idée...

En parlant de mémé, y en a deux qui sont assises sur le banc en face du nôtre. Ce n’est pas la première fois qu’on les croise. Georgette et Mariette il me semble. Ah non ! Henriette ! [1] Elles habitent dans l’un des immeubles qui donnent sur le parc. Elle me font rire. Elles sont mignonnes à se chamailler tout le temps comme ça. Mais faut quand même faire gaffe ! Ce sont deux vraies pies ! Je vous ficherais mon billet qu’elles savent tout sur tout le monde.

Sissi aussi les aime bien, elle m’a demandé un jour si on serait comme elles quand on sera vieilles. Je lui ai répondu qu’elle en aurait sûrement marre de moi avant et elle a pris son air boudeur en m’assurant qu’elle m’aimait fort et que, même après avoir été incinérée, ses grains de poussière courraient toujours après les miens pour les rattraper — car, même à ce moment-là, j’irai toujours trop vite pour elle, avait-elle terminé en riant.

Et là, vous vous demandez toujours pourquoi j’accepte qu’elle me traîne partout ?

Après presque deux heures passées à flâner, nous sommes reparties. L’après-midi avait été idyllique.

Et puis on a croisé Sophie…

Comment pourrais-je vous la décrire ? Mmmmhhh voyons , cheerleader, snob, avec les seins, le visage… enfin, tout refait quoi ! — croyez-moi, ça ira plus vite ainsi ! — Et fatalement, l’une des filles les plus populaires de notre petit monde universitaire.

Comme d’habitude, elle a souri à Sissi avant de me jeter un regard dédaigneux qui en dit beaucoup plus long que ses idées. Puis, quand elle nous a eu presque dépassées, elle m’a demandé en se retournant vers moi :

— Il est vraiment minuscule ce sac ! J’aimerais vraiment savoir ce que tu peux mettre là-dedans.

Et vous me connaissez, j’ai pas pu résister.

— Il contient l’estime que je te porte, Sophie.

Sissi m’a alors balancé un coup de coude magistral dans les côtes. Clairement, demain, j’aurai un bel hématome. Mais, je crois que je l’ai pas volé.

Peut-être que ça m’aura fait passer l’envie de monter sur le toit, pour voir à quel point c’est haut un dixième étage…





[1] J'ai emprunté mes VIP (lire vieilles pies) à LauraAnco ; si vous avez envie de vous en payer une bonne tranche, je vous conseille d'aller y jeter un coup d’oeil ! https://www.atelierdesauteurs.com/text/1815588625/tribulations-de-commeres--en-cours-

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