Vénus et Adonis
Je sens ma cage thoracique emprisonner ma peur. Je glisse ma main sous le pull de Bastien puis caresse son torse. Mon petit ami ne dit rien et sa main rejoint la mienne. Mes dents mordillent son cou imprégné de la senteur salé de sa peau.
En réaction, son thorax se soulève et sa respiration va crescendo. J'ai les mains moites et mon pouls s'accélère comme lorsque je suis au bord de la crise d'angoisse, mais là, il ne faut pas. Bastien n'est pas un pervers, ni un violeur. C'est un homme doux et attentionné.
Tu n'as qu'à pas réfléchir, aller passe cette jambe au-dessus de lui !
Armée de volonté, je le chevauche, son bassin emprisonné entre mes cuisses. La bosse qui se forme en un instant dans son pantalon, indique que cela ne le laisse pas de marbre. Étrangement, j'aurais pensé être paniquée par ce détail, et pourtant ça m'excite que je lui fasse de l’effet. J'ai un peu honte de me l'admettre. Pourtant, il ne précipite pas les choses, ne bouge pas et je mène la danse, me prouvant que je peux passer outre les cicatrices de mes blessures. Allongée sur lui, Bastien porte ses mains dans mes cheveux pour me les empoigner et les tire me forçant à rester près de lui.
Wow l'adrénaline qui monte est novatrice pour moi !
Nos jambes s'emmêlent en même temps que nos langues. Mon bas-ventre bouillonne à cette exquise saveur de désir.
Alors qu'il reprend les commandes et soulève mon haut, il descend plus bas et embrasse mon ventre.
— J'ai tant attendu ce moment, Charlie, susurre-t-il, le souffle légèrement coupé.
Il s'attarde de nouveau sur ma bouche et soudain, de toute sa fougue, il m'embrasse, tout en caressant ma joue de son pouce.
Je me hasarde à retirer son t-shirt. Il m'aide à l'enlever et ses muscles fins bien dessinés dévoilent un corps sculpté par le sport. Il se débarrasse de mon haut, mon sein pris au piège dans mon soutien-gorge, il le tire pour sucer l'un de mes tétons. Lorsqu'il me mordille le bout, j'ai l'impression d'imploser de plaisir. Un soupir m'échappe et mon bassin bouge tout seul, sans que mon cerveau n'ait eu le temps de lui en donner l'ordre.
Il entre dans l'antre de ma féminité. Sans ôter ma culotte, un doigt s'égare dans mon vagin. Je suis si excitée que je lâche déjà un gémissement. Je sens que je suis serrée. Mais cela ne fait pas perdre espoir à mon étudiant. Il y enfonce un deuxième et je me cambre, réclamant plus. Tandis qu'il enfouit son majeur, sa langue s'aventure plus loin. Moi qui ne pensais jamais atteindre ce stade, l'homme que j'aime est définitivement arrivé à me faire sauter le pas. Je le supplie presque de me pénétrer. J'ai envie de le sentir dans mon ventre, m'accoupler avec lui pour ne faire qu'un seul et unique corps.
À l'instant où il se lève pour chercher le préservatif, nue sur le lit, je contemple ses fesses musclées se tortiller, son dos droit et large se déforme au rythme de ses pas assurés. Il capuchonne son pénis et vient au-dessus de moi, entre mes jambes qu'il écarte avec délicatesse.
Doucement, je sens son gland s'enfoncer. Nerveuse, je pense que je ne l'aide pas trop. Bastien force un peu. Les dents serrées, j'encaisse l'introduction progressive et quand il est complètement à l'intérieur, je me détends entièrement. Il entame des allers-et-venues. Il caresse ma cuisse tout en contemplant mon vagin offert à lui. De part et d'autre de ma tête, il appuie ses coudes contre le matelas puis colle sa bouche contre la mienne. Il me fait l'amour, tendrement. Mes gémissements font écho contre ses lèvres charnues et il décide d'accélérer la cadence. Je me retiens de crier, mes tétons pointent et mes yeux s'embuent. Pourquoi ? Tristesse ? Plaisir ? Je ne sais pas. Puis je lâche tout, mes mains se posent sur ses joues et mes seins dansent avec les coups de reins de mon partenaire, mon buste vogue sur un océan d'exaltation. Bastien est le grand conquérant. Le premier à m'ouvrir à la volupté. Mes jambes se relèvent comme par automatisme jusque sur ses épaules et je sens la hardiesse de mon compagnon, s'enfoncer au plus profond de moi.
— Tu es belle ma Lily !
Je n'arrive pas à répondre, j'en ai perdu la voix et m'accroche à sa nuque.
Bastien finit dans un son rauque et tombe de fatigue sur moi.
J'ai fait l'amour. Pour la première fois, et j'ai aimé ça. Le sourire aux lèvres, je caresse les cheveux de Bastien :
— Je t'aime.
— Moi aussi chérie.
Nous avons vogué, toute la nuit, sur les mers de la jouissance, tantôt suave, tantôt sauvage. Des larmes ont souvent coulé et je me persuade que le plaisir y est pour beaucoup.
Alors qu’il s’est assoupi, je l’observe avec tendresse, passant mes doigts dans ses cheveux et je peux aisément le comparer à Adonis, ce dieu doté d'une grande beauté. J'imagine le tableau de Nicolas Poussin Vénus et Adonis en 1624-162.
J'approuve, Bastien Ferroni est beau comme un dieu.
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