Jour 1 - 22e Jour du Mois de Tetrabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

Aujourd'hui, j'ai posé le pied pour la première fois sur le sol de l'Egladregor. Après une longue traversée des eaux séparant notre cher Epeiros de ce mystérieux continent, je me trouve enfin au Vestregor, la région la plus orientale. La savane s'étend à perte de vue, vaste étendue herbeuse parsemée de quelques arbres noueux et de buissons épineux, qui semblent dessiner des ombres dansantes sous la lumière crue du soleil.

Le climat est bien plus chaud que ce à quoi je suis habitué, la chaleur quasi écrasante, mais je ressens une excitation palpable en sachant que je marche sur des terres que peu d'êtres humains ont foulées. Les Dragoviens, maîtres de ce continent, sont encore un mystère pour nous, et c'est en grande partie pour cela que je suis ici. Mais avant de pouvoir interagir avec eux, il me faut comprendre la faune locale, commencer par les créatures qui peuplent ces plaines infinies.

Jour 3 - 24e Jour du Mois de Tetrabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

Aujourd'hui, j'ai rencontré pour la première fois l'une des créatures les plus fascinantes du Vestregor : le Barlak. Alors que je m'aventurais plus profondément dans la savane, une meute de ces canidés pyrodermes est apparue à l'horizon. Ils se déplacent en formation serrée, leurs mouvements synchronisés révélant une coordination parfaite. Il est clair qu'ils sont des chasseurs redoutables.

Les Barlaks adultes mesurent entre 118 et 155 cm de longueur, avec une hauteur au garrot variant de 70 à 80 cm. Les mâles dominent par leur taille, se dressant fièrement au sommet de la hiérarchie de la meute. La couleur de leur peau, nue, est un mélange de gris cendré et de rouge brûlant, ressemblant aux braises d'un feu mourant, ce qui leur permet de se fondre parfaitement dans les paysages de savane au crépuscule.

Leur peau écailleuse ignifuge, typique des pyrodermes, brille d'une lueur discrète, trahissant leur capacité unique à résister à des températures extrêmes. J'ai remarqué que certains membres de la meute émettaient de légères volutes de fumée par la gueule, sans doute le signe d'une récente utilisation de leur substance pyrophore.

Jour 5 - 26e Jour du Mois de Tetrabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

J'ai passé les deux derniers jours à observer cette meute de Barlaks à distance, prenant soin de ne pas me faire repérer. Leur mode de vie est fascinant. Les Barlaks chassent en groupe, usant de stratégies élaborées pour encercler leurs proies. Ils semblent préférer les proies de taille moyenne, telles que les ruminants locaux, qu'ils acculent en profitant de leur rapidité et de leur coordination.

Un aspect particulièrement intéressant de leur chasse est l'utilisation de leurs capacités pyrodermes. Une fois la proie isolée, les Barlaks la harcèlent en crachant de petites flammes, forçant l'animal à se diriger vers une embuscade préparée. Les flammes qu'ils produisent ne sont pas destinées à tuer, mais à désorienter et affaiblir leur cible. Ce comportement démontre une intelligence notable et un instinct de survie aiguisé.

Leur organisation sociale est également digne d'intérêt. Chaque meute semble être dirigée par un couple alpha, généralement le mâle le plus imposant et une femelle de grande taille. J'ai remarqué que les Barlaks les plus jeunes et les plus faibles prennent des rôles secondaires lors de la chasse, souvent en restant en arrière pour protéger les membres les plus vulnérables de la meute. Ce sens du devoir collectif montre que la survie de la meute prime sur celle de l'individu.

Jour 8 - 29e Jour du Mois de Tetrabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

Aujourd'hui, la meute de Barlaks s'est éloignée de mon campement, probablement en quête de nouvelles proies ou pour éviter d'épuiser les ressources locales. Je n'ai pas tenté de les suivre, préférant m'attarder ici pour examiner les traces de leur passage.

Les Barlaks ont laissé derrière eux des marques de griffes sur les troncs d'arbres et des restes calcinés de leurs proies. Leurs empreintes, larges et profondes, révèlent une grande puissance physique. Je remarque aussi des zones où l'herbe a été brûlée, preuve de l'utilisation de leurs flammes.

Je me sens privilégié d'avoir pu observer ces créatures de si près. Elles sont une illustration vivante de l'adaptation extrême à un environnement difficile. Je me demande quels autres secrets cette terre encore inconnue pourrait receler.

Demain, je continuerai ma route vers l'ouest, espérant découvrir d'autres merveilles de l'Egladregor. Le voyage ne fait que commencer, et déjà, je sens que ce continent recèle des mystères bien au-delà de ce que j'avais imaginé.

Arthus Valcor, Explorateur de l'Académie Royale