Petite Écornelle

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Jour 17 - 7e Jour du Mois de Pentabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

Aujourd'hui, j'ai fait la découverte des Écornelles. Ces oiseaux, que j'avais à peine remarqués lors de mes premiers jours d'exploration, se révèlent être de véritables maîtres de la discrétion. Ce matin, alors que je longeais un cours d'eau, j'ai aperçu un mouvement subtil parmi les branches d'un arbre voisin. Ce fut là que j'aperçus ma première Écornelle.

De prime abord, l'Écornelle pourrait passer inaperçu avec son plumage brun-roux qui se confond parfaitement avec l'écorce des arbres. Cependant, ce sont ses cornes qui attirent immédiatement l'attention. Deux longues et fines excroissances partent de chaque côté de sa tête, s'étirant vers l'avant avec une élégance surprenante pour une créature si petite. Mesurant environ 60 cm de longueur, dont un tiers est constitué de ces cornes, l'Écornelle semble fragile, mais il ne faut pas sous-estimer ses capacités.

Jour 19 - 9e Jour du Mois de Pentabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

J'ai passé les deux derniers jours à observer ces oiseaux plus en détail, et j'ai été particulièrement impressionné par la manière dont ils utilisent leurs cornes. Contrairement à ce que j'avais initialement supposé, ces cornes ne servent pas uniquement à la défense. L'Écornelle les utilise avec une précision étonnante pour creuser dans le sol ou dans l'écorce des arbres à la recherche de nourriture. En les plongeant dans les fissures, elles parviennent à extraire de petits insectes qui seraient autrement hors de portée. Cette technique de recherche de nourriture est d'une efficacité redoutable, et elle permet à l'Écornelle de prospérer dans un environnement où la compétition pour les ressources est intense .

Leur alimentation est composée principalement d'insectes, mais j'ai également observé qu'elles consomment occasionnellement de petits invertébrés qu'elles trouvent dans le bois en décomposition. EIles s'approchent silencieusement des troncs d'arbres, et d'un coup sec de la tête, elles enfoncent leurs cornes dans l'écorce. Le bruit produit par cette action est à peine audible, un léger "crac" qui se fond dans les bruits de la savane. Après avoir retiré leurs cornes, elles fouillent la cavité ainsi créée avec leur long bec, y dénichant souvent un insecte ou une larve qu'elles avalent rapidement .

Jour 21 - 11e Jour du Mois de Pentabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

Aujourd'hui, j'ai eu la chance d'observer une scène de défense. Alors que je m'approchais discrètement d'un petit groupe d'Écornelles, un rapace local, sans doute attiré par leur mouvement, s'est approché rapidement. Plutôt que de fuir, les Écornelles ont levé la tête d'un coup, déployant leurs ailes tout en présentant leurs cornes menaçantes vers le prédateur. Le rapace, sans doute déconcerté par cette réponse agressive, a battu en retraite.

Les cornes ne semblent pas seulement être des outils, mais aussi des armes dissuasives. La vue de ces longues pointes, prêtes à être utilisées en cas de besoin, suffit souvent à éloigner les menaces. J'ai également remarqué qu'ils se regroupent fréquemment lors de ces situations, se plaçant dos à dos ou en cercle, leurs cornes pointées vers l'extérieur, créant ainsi une barrière défensive efficace contre les prédateurs.

Jour 23 - 13e Jour du Mois de Pentabre, Année 1512 du Calendrier Impérial

Les Écornelles m'ont également impressionné par leur mode de vie social. Ces oiseaux ne vivent pas seuls, mais en petites communautés de quatre à six individus, souvent composées de couples et de leurs progénitures. Ils sont territoriaux, marquant leurs aires de vie avec de petits nids construits à base de brindilles et de mousse, souvent placés dans les creux des arbres. Les nids sont bien dissimulés, et il m'a fallu une observation minutieuse pour en repérer un.

Leur manière de communiquer est également fascinante. Bien qu'ils soient plutôt silencieux la plupart du temps, ils émettent de petits cris aigus pour alerter les autres membres de leur groupe en cas de danger. Ces cris sont généralement suivis par une brève démonstration des cornes, signalant leur état d'alerte. J'ai aussi remarqué un comportement intriguant : avant de dormir, les Écornelles frottent leurs cornes l'une contre l'autre, produisant un léger bruit de grincement. Je ne sais pas encore si ce geste a une signification particulière ou s'il s'agit simplement d'une habitude, mais cela mérite d'être étudié plus en détail.

Mon temps parmi les Écornelles touche malheureusement à sa fin. Je dois reprendre la route mais je repars avec une grande admiration pour ces oiseaux. Leur adaptation à la vie dans la savane du Vestregor est un témoignage de la diversité et de la résilience de la faune de l'Egladregor.

Alors que je m'apprête à poursuivre mon voyage, je ne peux m'empêcher de me demander combien d'autres créatures encore plus étranges et merveilleuses attendent d'être découvertes dans ces terres mystérieuses.

Arthus Valcor, Explorateur de l'Académie Royale

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